Fanfics – Le cÅ“ur des hommes

Le cœur des hommes

écrit par Watergirl_89


statut :  inachevé
type : oneshot
chronologie :   dix-sept ans après la fin de Digimon Savers
date d’écriture : entre 2007 et 2010


Si Sumaru et Shirase n’avaient jamais pu s’entendre, principalement parce que l’aîné ne considérait pas le cadet comme un véritable membre de la famille Daimon, ceci changea quand Kyoko annonça un jour qu’elle était enceinte.

Durant les premiers mois, Shirase était surexcité, répétant que ce petit frère serait une merveille, qu’il allait bien s’en occuper, le rendre courageux et qu’il sera toujours à son écoute. Ce fut à son grand dam qu’au quatrième mois, Kyoko revint d’une échographie en annonçant fièrement que l’enfant qu’elle portait était une fille. Si Masako avait sauté de joie à l’idée de ne plus être la seule fille, Shirase avait pris la nouvelle comme une terrible trahison. Tous les rêves et espoirs qu’il avait fondé venaient d’être balayés par sa mère, qu’il aimait tant. A partir de là, son comportement s’était pour la première fois vraiment approcher de celui des autres enfants. Il avait réclamé que sa mère retourne voir la cigogne, explication normale pour un enfant de 8 ans, en venant même à devenir agressif avec Gotsumon ou les autres digimons.

Un jour, Sumaru le regarda du coin de l’œil plaider encore pour avoir un frère. Il s’approcha de l’enfant, posa une main bourrue sur son épaule et le tira vers lui.
-Tu sais, si la « cigogne » à décider d’apporter une petite sœur, on ne peut rien y faire.
-Mais c’est pas juste !
-MAIS ! fit-il, faisant sursauter le jeune Daimon. On peut compenser en se venger sur la petite.
-Niisan, tu ne veux pas lui faire du mal !
-Si lui trouver un surnom qu’elle détestera est « faire du mal » pour toi…
Dessinant un sourire diabolique sur son visage, le cadet sauta au cou de son aîné.
-Niisan, tu es génial !
-Ravi de te l’entendre dire !
Depuis le canapé, où elle avait tout entendu, la jeune Masako soupira bruyamment.
-Otoko no baka.

Au sixième mois, Kyoko ne trouvait pas le sommeil. Depuis qu’elle avait trouvé comment stopper les ronflements de plus en plus forts de Masaru, Morphée semblait l’avoir oublié, car elle ne dormait plus la nuit. Soupirant, elle sentit Masaru bouger. Son mari était allongé, la tête sur son ventre arrondi, les bras autour de la taille de la future mère. Lui caressant les cheveux, elle eut droit à un grognement de contentement, qui la fit sourire. Elle caressa alors son ventre. La petite Mieko à l’intérieur devait dormir elle aussi, bien a l’abri dans le ventre de sa maman, comblée d’avoir encore un autre ange à serrer dans ses bras avant de ne plus pouvoir donner la vie.

C’est à cet instant qu’elle sentit une douleur entre ses jambes, qui la fit se replier sur elle-même, réveillant Masaru. La tête encore dans le gaz, il se redressa et regarda sa femme.

-Kyoko, ça va pas ?
-J’ai juste eut… comme une contraction.
-Mais tu es seulement au sixième mois, c’est pas possible…
-Hum… j’ai du avoir une crampe quelques secondes, c’est tout…
-Dodo, fit-il en se collant à elle, encore à moitié endormi.
Quand Kyoko ressentit encore une douleur quelques minutes plus tard, elle commença à se demander si tout allait bien. C’est à la troisième douleur qu’elle ne put plus se taire. Elle alluma la lampe de chevet, puis secoua Masaru, complètement affolée.
-Masaru ! Masaru-kun !
Relevant la tête, il la regarda en baillant, puis se figeant en ouvrant complètement les yeux.
-Comment tu m’as appelé ?
Elle ne l’appelait « Masaru-kun » que lorsqu’elle ne se sentait pas bien. Il posa ses mains sur les épaules de la femme, qui fixait le matelas, très nerveuse.
-Je crois… que le bébé veut venir.
-Sonna ! Tu n’es pas…
-Allons à la clinique… j’ai… j’ai peur…

Elle commença à pleurer. Il la serra dans ses bras, puis se leva et alla réveiller son père. Suguru, encore plus endormi que son fils, crut d’abord qu’il rêvait et se plaqua donc son oreiller sur la tête. Quand Masaru lui expliqua, à lui et Sayuri, réveillée par le bruit, il se leva sans attendre, enfila un pantalon et une chemise puis alla chercher ses clés de voiture. Kyoko, qui avait choisit de mettre une simple robe, attendait sur le matelas, les contractions se rapprochant comme à chaque précédent accouchement. Son cœur battait la chamade. Jamais elle n’avait eut de contraction si tôt.

-Kyoko-san…
Elle se redressa légèrement, Sayuri dans l’encadrement de la porte.
-Masaru nous a dit. Es-tu sûr que tu as des contractions ?
-Oui, certaine.
Elle s’assit à côté d’elle et posa une main sur son épaule.
-Quoi qu’il arrive, ne panique pas. Tout va bien se passer.
-Mais j’ai si peur Sayuri-san… Je ne veux pas perdre mon bébé…
Les larmes s’étaient à nouveau formées aux coins de ses yeux. Sayuri la tira vers elle, de sorte que la tête de la femme enceinte soit sur son épaule. Ceci la calma légèrement. Masaru déboula dans la chambre et s’agenouilla au pied de sa femme.
-Ça va aller, toosan va nous conduire.
Elle hocha la tête. Lui, aussi inquiet qu’elle, posa ses mains sur celles de sa femme, qui remarqua au contact que Masaru tremblait. Elle se pencha vers lui et l’enlaça.
-Ça va aller. Tout va bien aller, né ?
-Oui.

Et sur ce, il prit sa femme dans ses bras, la portant jusqu’à la voiture. Bien entendu, avec autant de bruit, les digimons et enfants Daimon s’étaient réveillés. Si Masako restait discrète en regardant par l’entrebâillement de la porte de sa chambre, les deux garçons sortirent de leurs chambres, questionnant sur la raison du bruit. Quand ils virent leur mère, les trois enfants eurent très peur.
-Kaasan ne se sent pas bien. On l’emmène à la clinique pour s’assurer que tout va bien, déclara Masaru en passant devant les deux garçons.
Tout deux étaient terriblement inquiets. Leur mère leur souriait, mais son sourire était crispé. Masako, la porte refermée, regarda Black dans l’obscurité, dont les yeux brillait tel un vrai chat.
-J’ai peur, kaasan semblait très effrayée…
-Que comptes-tu faire ?
-Je ne sais pas Black.
-Mako ? Tu es réveillée ? demanda Sumaru derrière la porte.
La fillette, surprise par la voix de son frère, ouvrit la porte.
-Hai.
-Tu as vu ?
-Hum, fit-elle en hochant la tête. Qu’est-ce qu’elle a kaasan ?

Derrière eux, Sayuri en robe de chambre regardait le sol. A côté d’elle, sa partenaire Swanmon lui tenait un bras avec son aile. Les trois enfants se tournèrent vers leur grand-mère, qui soupira.

-Votre mère a ressenti des contractions.

Si Shirase ne comprenait pas ce que cela signifiait, Sumaru et Masako le savaient, et le fait que leur mère les ait si tôt les effraya. Masako descendit les escaliers sans attendre plus d’infos, prit le téléphone et tapa le numéro de la maison Norstein. Si Sayuri essaya de l’arrêter, elle s’enferma dans la salle de bain.

Dans le manoir Norstein, le téléphone posé sur la table de chevet de Tohma sonna, réveillant le maitre des lieux, ainsi que sa chère femme. Il se mit assit, se frotta les yeux, regarda l’heure, s’irrita en constatant qu’il était 4h du matin, prit le téléphone sans fil, s’énerva en voyant le numéro de son ami Masaru et décrocha.

-Si ce n’est pas important, je te tue Masaru !
-Tohma-san…
Le blond se redressa.
-Masako ? Qu’est-ce qu’il y a ? Tu as l’air bizarre.
A l’autre bout du fil, la fillette pleurait, cherchant ses mots. Tohma attendait patiemment, mettant le haut parleur pour que Yoshino entende ce que l’enfant allait dire. La jeune fille essuya ses yeux et mit correctement le combiné à son oreille.
-J’ai peur pour kaasan, Tohma.
-Kyoko ? Que se passe-t-il ?
-Kaasan a…
Elle avait si peur qu’elle ne parvint pas à achever sa phrase. Yoshino lui prit le combiné des mains.
-Masako-chan, c’est Yoshino. Calme-toi, et dis-nous directement ce qu’il y a, d’accord ?
La fillette prit une profonde inspiration, puis expliqua ce qu’elle venait d’apprendre. Tohma n’était pas gynécologue, il ignorait donc si le bébé ou Kyoko était en danger. Il commanda à la jeune fille de rester calme, assurant qu’il allait tirer ça au clair. Il lui demanda de lui passer Sayuri-san, ce qu’elle fit, non sans ne pas regarder sa grand-mère. Sayuri prit le combiné, puis caressa le dos de l’enfant pleurant encore.

A l’hôpital, Suguru se demanda pourquoi son fils était si prévisible. Comme à chaque fois qu’ils allaient en service gynécologique, son fils et Agumon faisaient les cent pas, tournant l’un après l’autre dans la direction inverse, afin de ne pas se cogner. A coté du ressuscité, Leormon ne cessait de s’étirer, alors que Salamon soupira encore une fois en voyant le lézard qui s’obstinait à l’appela « ma chérie » et son partenaire refaire leur petite ronde. Mais intérieurement, il était très nerveux. Les médecins n’étaient pas spécialement contents en voyant la jeune femme perdre les eaux à six mois et demi de grossesse. Masaru ne stoppa une bonne fois pour toute sa ronde qu’en voyant Tohma et Yoshino arriver.

-Tohma ! Yoshino ! Qu’est-ce que vous faites là ?
-Masako-chan nous a appelée, dit Yoshino. Elle était complètement paniquée.
-Je pensais qu’elle dormait…
-Où est Kyoko ?
Masaru pinça les lèvres, surprenant ses deux amis.
-Masaru ?
-Elle est en salle d’accouchement.
-A SIX MOIS ET DEMI ? s’écria Yoshino, faisant tourner quelques têtes vers elle.
-Elle a perdu les eaux… les médecins ne peuvent pas empêcher…
-Est-ce que tu sais ce qui se passe Masaru ? demanda Tohma, qui se demanda s’il répétait juste ce qu’il avait entendu, ou s’il avait conscience de la situation.
-Kyoko va accoucher… Elle…
-Masaru, reprends-toi !

Le brun était visiblement en train de céder à une panique interne. Tohma le gifla, l’éveillant enfin complètement.
-Reprends-toi baka ! Kyoko et le bébé sont entre de bonnes mains. Il ne peut rien leur arriver.

Masaru eut à peine hoché la tête qu’un médecin arriva, l’appelant. Il expliqua alors que Kyoko avait déjà accouchée. Tous furent assez surpris. Il expliqua qu’il était courant pour un quatrième enfant de naître aussi rapidement, car les muscles vaginaux étaient habitués à l’accouchement. Ils libéraient donc très rapidement le bébé. Cependant, il sembla inquiet quand il en vint au bébé.

-Vous comprenez bien qu’à 6 mois, un bébé est trop prématuré pour survivre sans une aide médicale. Elle a été placée dans une couveuse pour le moment. Elle devra y rester jusqu’à atteindre une taille normale.
-Est-ce que je pourrais… ? commença Masaru.
-Si vous voulez la voir, ce sera sous certaines conditions.

Écoutant l’homme, qu’il voyait comme un pseudo-médecin, lui dire qu’il devrait porter des vêtements stérilisés, qu’il ne pourrait pas la serrer dans ses bras avant 3 mois et qu’il ne pourrait la voir qu’à travers une vitre, il se retint de frapper cet homme. A quoi bon ? Il s’assit à côté de son père, presque sur Leormon tant il était atterré, et plaqua ses mains sur ses tempes, sa tête entre ses deux jambes.

Dès le matin, Sumaru et Shirase continuèrent à chercher un surnom pour le petit monstre qui leur servirait de sœur. Ils voulaient se convaincre que leur mère était juste en observation, qu’elle allait bien et qu’elle avait plus de soucis à ne pas avoir trop honte d’Agumon qu’autre chose. Masako en revanche n’arrivait pas à se sortir le sourire crispée de sa mère de la tête. Elle était assise dans le canapé depuis des heures, Black regardant la télé d’un œil, surveillant sa partenaire de l’autre.

-On a enfin trouvé ! fit triomphalement Shirase. Niisan, dit-leur !
-Non, non, à toi l’honneur, mon cher ototo-kun !
-Oh merci niisan !
S’énervant de voir ces deux-là d’aussi bonne humeur, Masako se retourna pour leur crier dessus.
-Le surnom du petit monstre sera : Komi !
-Komi ? fit Blacktailmon. C’est quoi ça ?
-L’inversion de Mieko ! s’écria Sumaru en levant le poing, de fierté. Ça fait « komié », tu enlève le « e » et…
-Tada ! Komi !
-Ridicule, fit Black.
Masako se leva du canapé, faisant du bruit en heurtant le sol.
-Comment pouvez-vous agir comme ça ? Kaasan est peut-être entre la vie et la mort ! Vous me dégoûtez !
-Mako, calme-toi, fit Sumaru en voyant sa sœur.
-Non, non !!! Je ne veux pas vous voir aussi joyeux alors que kaasan…
-Masako-chan, calme-toi, dit Sayuri, qui la tint par les épaules.

La fillette, victime de spasmes du à ses larmes, fourra son visage dans le tablier de sa grand-mère, qui lui caressa la nuque. Masako avait une coiffure qui empêchait qu’on puisse lui caresser le crâne sans la décoiffer, c’est pourquoi ses proches avaient prit l’habitude de lui caresser la nuque. Tandis que la jeune fille se calmait, Suguru et Leormon entrèrent dans la cuisine-salle à manger-salon.
-Anata !
-Ojiisan !
-Ne m’appelez pas ojiisan ! C’est Suguru-san !

Tous le regardèrent de travers, même Sayuri. Cette blague était de mauvais goût aujourd’hui. Il se racla la gorge puis prit un air confiant.

-Ne vous en fait pas, tout va bien ! Kaasan a accouché et Mieko est dans une couveuse !

Seul Shirase ne comprenait pas, il était trop jeune pour ça. Mais Sumaru, Masako et Sayuri, en plus des digimons, le regardaient comme un fou. « Tout va bien » avait-il dit ? Le bébé était prématuré de 3 mois, et ça allait ? Il eut donc droit à 6 paires d’yeux, en comptant celle de Leormon, qui le dévisageaient avec irritation.
-Anata, je n’aime pas quand tu es sérieux et que la situation ne le permet pas !
-Mais… ça va, non ? Kyoko et la petite sont…
-Comment ça pourrait aller ?! Ma petite sœur chérie est née avant terme ! s’écria Masako. Et si elle ne survivait pas ? Si elle…
-Masako-chan, ne dis pas ça ! dit Sayuri. Les médecins aujourd’hui peuvent sauver des bébés beaucoup plus petits que Mieko. Tu ne dois pas t’inquiéter pour ça.
-Donc, la cigogne a apporté Mieko ? fit Shirase.
-Oui, on peut dire ça…
-Je veux la voir !

Tous furent assez surpris, mais l’excitation de l’enfant était à son comble. Dans sa tête, il pensait que s’il parlait à la cigogne, il pourrait peut-être obtenir un petit frère au lieu de cette sœur qu’il ne voulait pas. Même si personne n’était particulièrement enthousiasmé, Suguru reprit ses clés de voiture et conduisit le reste de la famille à l’hôpital.

Dans sa chambre, entourée de Masaru, Satsuma, les jumeaux Mitsuki et Mitsuko et la famille Norstein, Kyoko serrait dans ses mains le bouquet de fleurs offert par ses amis. Même si elle voulait paraître confiante, elle était très incertaine depuis qu’elle avait perdu les eaux en sortant de la voiture de son beau-père. Cette expérience était nouvelle et très effrayante pour elle, qui aimait tendrement chaque enfant qu’elle mettait au monde. Et l’idée d’être responsable de cet accouchement prématuré la travaillait inconsciemment. Malgré ce que tout le monde disait, pour la réconforter, au fond d’elle, elle se sentait terriblement responsable.
Quand la porte de la chambre s’ouvrit, laissant entrer le reste de la famille Daimon, son cœur se serra. Que serait-il arrivé si elle avait eut un tel évènement pour ses trois autres enfants ? Au fond d’elle, elle se sentit coupable.

-Kaasan ! Tu nous as fait très peur, dit Masako en se ruant dans les bras de sa mère.
-Tu dramatises toujours Mako ! fit Sumaru en allant embrasser Mina sur la joue, sous le regard noir de Tohma que Yoshino tenait par un bras.
-Je ne comprends pas bien, personne ne m’a expliqué. Qu’est-ce qui t’es arrivé kaasan ? demanda Shirase.

Si tous les adultes détournèrent la tête dans une direction différente, sauf Sayuri et Kyoko, les adolescents présents se grattèrent la tempe. Vu que personne n’avait l’air décidé à intervenir, Kyoko mit le jeune garçon à côté d’elle sur le lit.
-Tu es en âge de savoir quelques petites choses mon ange. Kaasan a fait quelque chose qu’on appelle un accouchement.
-C’est grave ?
-Non, non. C’est quand une maman attend la cigogne, elle prend du ventre, tu as vu ?
-Oui…
Kyoko se mordit la lèvre en gardant le sourire. Masaru s’étonna de la voir faire ceci.
-Et bien en fait… la cigogne… c’est kaasan…
Penchant la tête sur le côté, l’enfant ne comprit absolument pas. Mais il écarquilla les yeux en voyant sa mère les yeux emplit de larmes.
-C’est kaasan la cigogne… la mauvaise cigogne qui a… la méchante cigogne… qui… a…
Sous les yeux de tout le monde, un torrent de larmes inonda les joues de la jeune femme, tandis que sa respiration devenait saccadée.
-Okaasan ? s’inquiéta Masako, qui accourut auprès de sa mère.
Celle-ci finit par tomber en arrière, et il fallut l’intervention in-extremis de Satsuma pour empêcher la jeune femme de tomber tête la première du lit. Tohma était déjà sortit et appelait une infirmière d’urgence. Si les enfants n’avaient jamais vu Kyoko ainsi, les adultes connaissaient bien ce mal.
-Une crise d’hyperventilation, souffla Masaru entre ses dents en déchirant presque les draps entre ses doigts.

-Qu’est-ce que c’est ? demanda Masako, assise à côté de Shirase, lui-même à côté de Sumaru.
Devant la chambre de leur mère, les enfants attendaient les explications des adultes. Dans la chambre, une infirmière avait fait une piqûre à Kyoko, ce qui l’avait calmé. Elle dormait désormais tranquillement.
-C’est une altération radicale de la respiration, principalement causé par le tresse ou un effort physique trop intense.
-Kaasan n’a jamais eut ça auparavant ! s’exclama Sumaru en se levant.
-Kyoko suivait un traitement… Elle l’a arrêté quand elle est tombée enceinte… Jamais je n’aurais pensé que, fit Masaru, presque allongé par terre.
-Personne ne pouvait le prévoir, fit Yoshino.
-Mais… Kyoko-san va-t-elle bien aller ? Je veux dire, elle se sent responsable pour cet accouchement, expliqua Mina.
-Je vais parler avec le médecin qui s’occupe d’elle, dit Tohma avant de s’éloigner.
Finalement allongé sur le sol, Masaru regarda le plafond. Lui aussi se sentait coupable, il avait appris depuis longtemps à prévoir les crises de sa femme, mais cette fois…
-Masaru, tu bloques le chemin, fit Satsuma.
-Hai hai…

Il se contenta de se relever, sans bouger son postérieur de là où il se trouvait, c’est-à-dire en plein milieu du couloir, faisant décrocher à ses amis de profonds soupirs. Agacé, Sumaru s’éloigna rapidement et descendit d’un étage se chercher un café. Malheureusement pour lui, le distributeur joua avec ses nerfs en lui faisait la bonne vieille blague du café coulant sans gobelet. Excédé, il frappa du pied dans la machine. Il s’était retenu d’utiliser sa digisoul, donc la machine se contenta de clignoter avant de s’éteindre. Il leva le poing, cette fois couvert de sa digisoul orange, et s’apprêta à détruire pour de bon la machine quand la main de Mina enserra son poignet.
-Sumaru, calme-toi !
-Comment veux-tu ? Tout va de travers aujourd’hui.
-Ce n’est pas une raison pour te venger sur le matériel de l’hôpital…

Elle avait raison. Il donna un autre coup de pied dans la machine, ce qui eut pour effet de la remettre en marche. Mina passa une main dans ses cheveux, incertaine de ce qu’elle devait dire. A défaut de mots, elle serra son fiancé dans ses bras, le jeune homme passant un bras autour de la taille de la jeune femme.

-Merci. Ça me fait du bien de te sentir là.

Dans le couloir, Masako balançait ses pieds d’avant en arrière, toujours assise à côté de son cadet qui l’imitait. Tout deux étaient fatigués et s’ennuyaient. L’attitude négative de leur père n’arrangeait rien. Finalement, la fillette sauta du banc et se dressa.

-Si kaasan dort, on peut peut-être voir Mieko-chan, né ? proposa-t-elle.

C’est à ce moment que Tohma arriva, accompagné de la gynécologue qui avait aidé à la naissance du dernier bébé Daimon.
-Je ne vois aucune objection à cela, dit-elle.
Si Masaru leva à peine la tête à cette idée, Shirase et Sumaru, revenu entre temps, avaient les yeux pétillants. La médecin les conduisit dans un dédale de couloirs, tous sentant la javel ou le détergeant. Elle poussa une dernière double porte, fit quelques pas et se tourna vers une vitre. Derrière celle-ci se trouvait des appareils médicaux, deux tables, quelques chaises et, bien en évidence devant la vitre, un petit bébé aux cheveux noirs touffus qui dormait dans la fameuse couveuse.
En voyant le bébé, Masaru sembla retrouver un peu de son énergie. Il plaqua sa main contre la vitre, observant avec inquiétude le bébé.

-Elle est très petite.
-A seulement 6 mois, il ne faut pas s’attendre à ce qu’elle fasse 1 mètre, Daimon-san.
Masako regarda sa petite sœur, le front collé à la vitre.
-Mais elle va bien au moins ?
-Oui, oui. On estime aujourd’hui qu’un prématuré de 3 mois à 83% de chance de survie dès la naissance, alors une fois placé dans une couveuse, le seul risque est une infection.
-Ou une maladie génétique, corrigea Tohma, non sans détourner le regard.

Shirase, même s’il était déjà bien grand, avait beau se mettre sur la pointe des pieds, il arrivait à peine à regarder au dessus de la vitre. Sumaru eut pitié de son frère et le prit dans ses bras. Tout deux regardèrent la petite fille avec attention.
La petite Mieko avait les cheveux noirs de sa mère, mais étant donné qu’elle avait les yeux fermés, il était impossible d’entrevoir la couleur de ses yeux. Elle portait une couche, 2 fois trop grande pour elle. Elle avait les jambes légèrement repliées vers son bassin, tandis que ses mains étaient posées sur sa poitrine, qui se soulevait et se baissait en un rythme continu. Les mains de ce petit être avaient à peine la taille de la moitié du pouce de Shirase, qui avait de petits doigts fins.
Au fur et à mesure qu’ils la contemplaient, les deux garçons se sentirent coupables d’avoir imaginé des tours pour l’embêter. Elle semblait si fragile, si douce et sans défense. Une boule se forma dans leurs gorges.
-Né, né ! Elle… elle va vraiment bien ?
-Oui. Elle ne court aucun risque là où elle est. Nos médecins s’occupent avec attention des prématurés comme elle. Ne vous en faites pas.
Les deux garçons hochèrent la tête. Tous deux se dirent intérieurement que cette petite vie aurait besoin de leur soutien, et non de leur raillerie.

Au cours des 3 mois qui suivirent, les Daimon, les Norstein, Satsuma et les jumeaux se succédaient les uns les autres pour voir la petite et son développement. Même si les parents devaient porter une tenue stérile et ne pouvait la toucher qu’à travers un gant spécial situé sur la couveuse, ils étaient ravie de pouvoir la voir, lui sourire, la voir rire pour eux. Elle semblait tout à fait bien, malgré sa petite taille. Et quand enfin arriva l’heure de la ramener à la maison, c’est avec beaucoup de précaution que Kyoko la tenait dans ses bras, sous le regard toujours confiant de Suguru, qui conduisait.

Une fois à la maison, Masako devant la porte d’entrée, elle fut la première à pouvoir caresser la joue de la petite pouponne, qui regardait sa grande sœur avec des yeux écarquillés, comme tout bébé le faisait à cet âge.

A suivre