Fanfics – Suteki dane

Suteki dane

écrit par Emilie


statut : complet
type : oneshot
chronologie :   dix-huit ans après la fin de Digimon Savers
date d’écriture : entre 2007 et 2010


Assise à l’une des nombreuses tables que comptaient la bibliothèque du lycée, une jeune fille étudiait pour son cours d’ Histoire, cherchant des renseignements complémentaires sur le thème abordé dans le livre ouvert devant elle.

Agée de seize ans, elle était actuellement en seconde année et elle était aussi une très jolie fille. Son visage semblait bien taillé en ovale, avec un teint entre le blanc et le bi et s’ornait de petits yeux verts. Sa coiffure était plus qu’impeccable, faite de multiples tresses de cheveux châtains tombant sur ses épaules. Enfin elle portait l’uniforme de son établissement : un chemisier blanc à liseré bleu, un foulard bleu noué au cou, une jupe bleue s’arrêtant avant les genoux et de là partaient de très longues chaussettes blanches et des souliers vernis.

Derrière elle venait d’apparaître un garçon d’à peu près son âge, bien qu’il mesurait au moins quinze centimètres de plus, les cheveux noirs sous une casquette blanche, visière mise à l’envers, lui tombant sur les épaules, de larges lunettes de soleil masquant son regard et il portait un tee-shirt rouge, un short noir s’arrêtant aux genoux et des baskets rouges comme ses chaussettes. Enfin une raquette était attachée à son dos.

_Yo, Yoko-chan ! s’écria le garçon.
_Satsuma-san, ne sais tu pas dire correctement bonjour ? fit-elle. On dit konnichiwa.
_Tu sais bien que les sportifs sont des idiots, se moqua Satsuma en s’asseyant près d’elle.
_Les hommes sont tellement idiots … , soupira Yoko.
_Tellement idiot que tu as besoin d’un pour t’aider en maths ? rappela malicieusement Satsuma. Alors ma petite Yoko-chan ?
_Je me débrouille très bien seule, affirma Yoko en sortant des exercices de maths.
_Si je ne t’avais pas aidé au dernier devoir, tu aurais encore eu une très sale note si ma mémoire est bonne, fit Satsuma.
_OK, concéda Yoko en levant les yeux puis sourit. Tu m’expliques encore une fois ce cours, Rentarou-san onegai ?
_Vos désirs sont des ordres, s’exclama Rentarou en mettant sa main sur le front ce qui fit rire sa camarade.

***

Tard dans la soirée, Yoko retournait vers l’internat de son établissement en traversant la petite cour lorsqu’elle entendit du bruit, quelque chose frappant sans cesse le sol ou un mur. Elle chercha son origine et la trouva vers les courts de tennis ce qui l’étonna. A cette heure, tous les clubs avaient terminé leurs activités depuis un moment. Même les élèves internes ne resteraient pas si tard.

Curieuse, elle tourna les talons et se rendit sur les courts où elle découvrit Rentarou en train frapper seul la balle sur un mur, la rattraper et la renvoyer avec toujours une technique compliquée. Néanmoins ce qui l’impressionna était de constater qu’il utilisait sa main gauche en virtuose alors qu’il était droitier …

_Sugoi Rentarou-kun … , murmura Yoko.

Quand il entendit la voix de son amie, le jeune homme rattrapa une dernière la balle puis l’arrêta avec un bel effet avant de la prendre dans sa main puis se retourna vers elle.

_Je croyais que tu n’aimais pas les sports, dit Rentarou. Tu dis toujours que les élèves qui font passer leur sport avant les études ne sont pas sérieux.
_Mais toi, Rentarou-kun, tu as vraiment un potentiel incroyable, avoua Yoko. Pourquoi tu veux arrêter après l’université ? Tu seras un très grand joueur !
_Je compte devenir un grand joueur avant d’arrêter, révéla Rentarou, mais mon rêve est d’aider à changer le monde et essayer de le rendre plus juste. C’est pourquoi je rentrerai dans la police pour servir mon pays et mes concitoyens.
_Tu es un garçon merveilleux, Rentarou-kun, songea Yoko admirative.
_Ah bon ? Donc je ne suis plus un crétin à lunettes ? se moqua Rentarou.
_Baka ! cria Yoko.

En même temps, la jeune fille se jeta sur lui et lui donna des coups de poing que retint très facilement son ami en riant.

***

Marchant à travers le parc au cours d’une journée de permission, Rentarou et Yoko avançaient la main dans la main, la jeune fille posant sa tête sur l’épaule de son petit ami.

_Dire que tu ne devais pas venir à cette sortie … , songea Yoko. Tu voulais tester mes réactions, pas vrai, Rentarou ?
_Qui ça ? Moi ? fit Rentarou d’un ton très innocent.
_Non, je parle du meilleur joueur de tennis junior japonais, répliqua Yoko avec un sourire narquois.
_Mais tu sais bien qu’être capitaine nécessite beaucoup de sacrifices, évoqua Rentarou.
_Et avec tous sacrifices à faire, tu trouves le temps de te glisser dans ma chambre chaque soir pour me dire bonne nuit ? rigola Yoko. Je ne suis pas idiote, Rentarou !
La tête tournée vers sa petite amie, le jeune homme sourit de toutes ses dents, particulièrement amusé par sa finesse d’esprit, puis se pencha pour l’embrasser.
_Tu es vraiment mignonne quand tu ris, avoua Rentarou.
_Merci, murmura Yoko en rougissant.
_Et encore plus quand tu rougis, ajouta Rentarou en l’embrassant encore.

***

_Yoko … , murmura Satsuma.

Dormant d’un sommeil très profond, le commandant du DATS ne cessait de se retourner dans ses couvertures. Certes, ce n’était rien en apparence. Néanmoins, il avait saisi par inadvertance la queue de Kudamon, son partenaire, si bien que le pauvre petit digimon ne cessait de faire des allers et retours en vol libre.
_Satsuma, réveille-toi ! cria Kudamon.
Ainsi tiré aussi brutalement de son sommeil, Satsuma grommela, les yeux dans le vague puis se redressa vivement en attrapant son digivice posé sur la table de chevet.
_Kudamon ! Où est l’ennemi ? fit Satsuma.
_A ma queue … , répondit Kudamon. il y était …
Dans son brusque réveil, son partenaire l’avait lâché si bien que le digimon s’était retrouvé jeté sur le parquet. Il remonta prestement sur le lit pour rejoindre son ami.
_Pourquoi tu bouges tant parfois ? soupira Kudamon.
_Je devais rêver … , songea Satsuma. Excuse-moi.
_Vas boire un verre de lait, conseilla Kudamon. Ca te calmera.
Opinant de la tête, Satsuma se leva laissant tout le lit à son partenaire et traversa son appartement en silence pour se rendre à la cuisine. Il ouvrit le réfrigérateur mais s’aperçut qu’il n’y a plus une seule bouteille de lait à l’intérieur.
_On dirait que j’ai encore oublié de faire les courses, songea Satsuma.
Fronçant les sourcils, il réalisa qu’il n’arriverait probablement pas à redormir, en tout cas pas pour le moment. Il avait trop de souvenirs éveillés par ses doux rêves pour cela. Ainsi il décida d’aller acheter du lait afin de s’occuper l’esprit.

***

Dans l’un des parcs que comptaient la capitale nippone, Rentarou s’avançait à travers une allée jusqu’à un banc où l’attendait sa petite amie Yoko. Âgé maintenant de vingt et un ans, le jeune homme avait coupé ses cheveux pour ne garder qu’une courte queue de cheval, retiré sa casquette mais conservait toujours sa tenue de tennis.

Regardant son petit ami venir vers elle et s’asseoir à ses côtés. La jeune fille avait pris plusieurs centimètres mais faisait encore sept centimètres de moins que lui. Yoko avait laissé pousser ses cheveux jusqu’à sa poitrine. Ceux ci étaient détachés depuis que Rentarou lui avait dit qu’il les préférait ainsi. Elle portait un joli chemisier blanc, une longue jupe bleue et de fines sandalettes dans lesquelles elle était pieds nus.

_Yo ! s’exclama Rentarou en l’embrassant.
Surpris, le jeune homme ne vit aucune réaction chez sa petite fille. d’ordinaire, elle s’offusquait toujours quand il la saluait par un « yo » et lui rappelait les véritables termes à dire pour saluer une personne.
_Tu as des problèmes, Yoko-chan ? demanda Rentarou soucieux.
_J’ai une chose importante à te dire, Rentarou … , annonça Yoko en baissant la tête.

***

Se tenant au milieu d’un rayon du convinience store le plus proche de chez lui, Satsuma marcha jusqu’à trouver l’emplacement du lait. Ensuite il se dirigea vers la caisse pour payer puis rentrer lorsqu’une jeune femme l’heurta subitement et tomba en arrière. Elle manqua même de se retrouver sur le sol mais Satsuma la rattrapa en vitesse et la remit sur ses jambes.

_Sumisamen, s’excusa la femme avec un sourire. Saa … arigato !

Satsuma s’apprêta à s’éloigner maintenant qu’il la savait saine et sauve mais la jeune femme émit un léger et court rire qui l’immobilisèrent en un instant.
_Je suis si maladroite, songea t-elle en poussant un faible rire.

En même temps que son rire, Satsuma entendait maintenant un autre rire dans sa tête, aussi similaire que celui de cette femme. Il se retourna vers pour l’observer attentivement : elle avait de très longs cheveux châtains tombant sur sa poitrine, de très fines lunettes rouges étaient posées devant de magnifiques yeux verts et elle portait une longue robe bleue avec des ballerines blanches.
Tout en la détaillant ainsi du regard, le cœur de Satsuma se mit à battre à un rythme de plus en plus fort. Elle paraissait beaucoup plus mature, plus adulte, mais elle lui ressemblait tant. Il essaya de se dire que ce genre de phénomènes était strictement impossible : les gens n’apparaissaient d’un seul coup car on pensait à eux, sauf si il s’agissait de votre partenaire digimon. Néanmoins aucun de ses arguments ne semblaient fonctionner sur sa raison car son cœur battait encore plus fort.

Brusquement, il remarqua le bandeau attaché autour de sa tête. Il semblait normal en apparence : il était rouge avec un écusson cousu dessus. Il s’agissait de son propre bandeau du club de tennis quand il était jeune et avait donné à la fin de l’université …. La seule personne qui pouvait le porter était …

Soucieuse de voir un total inconnu la dévisager aussi longuement, la jeune femme durcit son regard ayant un peu peur. Après tout, elle estimait qu’il valait mieux se montrer prudente qu’insouciante. Une personne insouciante signifiait souvent morte au bout du terme.

_Qu’avez-vous, monsieur ? demanda t-elle d’une voix ferme.
_Yoko-chan … ? fit Satsuma la voix presque tremblante.

Saisie par cette interpellation si familière, toute sa réserve et sa façade s’ébranla et se demanda qui pouvait être cet homme. Normalement, il n’existait qu’une seule personne à travers les deux mondes à l’appeler « Yoko-chan » puis se rappela du bandeau qu’elle portait. Cet homme pouvait il être … ?
_Rentarou ? fit-elle la voix aussi tremblante.
_Si j’avais pensé te revoir aussi simplement, songea Satsuma avec un sourire.
_Rentarou … , murmura Yoko. Tu m’as reconnu si facilement ?
_Ton rire est le même et puis tu n’as pas changé du tout, expliqua Satsuma.
_J’ai toujours laissé mes cheveux longs et libres comme tu aimes, révéla Yoko.
_Yoko … , murmura Satsuma en fixant la jeune femme d’un regard intense.
Néanmoins, Yoko porta son regard sur l’endroit où ils se trouvaient puis recula d’un bon mètre, le sourcil froncé.
_Je ne sais pas si tu as changé, Rentarou, mais je n’aime toujours pas montrer mes sentiments dans un lieu public, déclara Yoko.
_Moi non plus, reprit Satsuma. On sort ?

La jeune femme acquiesa d’un simple hochement de tête, le regard fixé vers lui, tandis qu’il déposa sa bouteille sur une étagère. Il s’apprêta à sortir, suivi de près par Yoko qui se laissa aller à placer sa main dans la sienne. Ils firent un court trajet avant de s’arrêter à un petit square, incapables de continuer plus loin sans s’être parlés.
_Il y a longtemps que tu es revenue au Japon ? demanda Satsuma.
_Environ deux ans, répondit Yoko en baissant la tête. J’aurai pu revenir bien avant, je le voulais, mais j’avais peur … alors je me suis finalement décidée quand Otamamon est tombé du Digital World blessé …
_Otamamon ? répéta Satsuma en arquant un sourcil.
_C’est mon partenaire, reprit Yoko. Je ne sais pas si tu connais les digimon … Enfin si tu dois certainement connaître avec tout ce qui s’est passé mais …
_Je les connais, la coupa Satsuma. J’ai pris part à l’équipe d’exploration du Digital World, je suis le second plus gradé du DATS et partenaire d’un Royal Knight.
_Wah ! s’exclama Yoko impressionnée. Tu as réalisé beaucoup de choses alors. Tu dois être heureux d’avoir su construire une paix entre nos deux mondes.
_Je n’ai rien fait, riposta Satsuma. Tout le mérite revient à mon équipe.
_Plus aucune vantardise en plus ? sourit Yoko amusée. Tu es vraiment devenu un adulte je vois.
_Tu vis à Yokohama ? reprit Satsuma désireux de changer de sujet.
_Pas vraiment, répondit Yoko. Je cherche une ville autour de Tokyo pour m’y installer mais je ne trouve pas encore d’endroit me plaisant.
_Tu as revu ta famille ? fit Satsuma.
_Mon père est mort il y a plusieurs années, révéla Yoko, et mes deux petits frères travaillent tous trois sur Tokyo. Ils vont bien et ont une belle et grande famille.
_Et toi ? fit subitement Satsuma ne pouvant se retenir.
_Tu sais que c’est indiscret de demander ça à une dame ? fit malicieusement Yoko.
_Je … désolé, s’excusa Satsuma en baissant la tête. Je ne voulais pas ….
En observant son visage confus, la jeune femme fut attendrie mais rit un peu de lui.
_Si j’avais une famille, tu crois que j’aurai sur ma tête le bandeau que tu m’as remis le jour où j’ai quitté ce pays ? ironisa Yoko.
_Tu ne m’as jamais oublié alors ? s’étonna Satsuma.
_J’ai l’impression que toi non plus, reprit Yoko en le fixant d’un regard intense. Depuis que tu m’as revu, tes yeux ne quittent mon visage une seule seconde.
_Je pensais toujours à toi …, avoua Satsuma un peu gêné. La nuit … le jour … quand j’étais en danger au Digital World … je crois bien que la seule fois où je n’ai pas pensé à toi c’est après mon arrestation car j’étais inquiet à propos de Kudamon.
Plongeant davantage son regard dans le sien, la jeune femme sourit se rapprocha de lui, sa main droite se posa sur son épaule.
_Le passé est le passé … , déclara Yoko mystérieuse, et l’avenir est l’avenir.
Posant alors sa seconde main sur son autre, elle se rapprocha davantage de lui, passant ses mains autour de son cou, levant ses pointes de pieds, et posa ses lèvres sur la sienne. Répondant spontanément au baiser, Satsuma laissa glisser ses mains le long de son corps.

***

_J’ai une chose importante à te dire, Rentarou … , annonça Yoko en baissant la tête.
_Qu’est que c’est ? demanda Rentarou soucieux.
_Tu sais que je cherche du travail comme professeurs pour enseigner le français à des élèves japonais ou le japonais à des personnes ne le parlant pas ? commença Yoko.
_Oui, tu disais même ne pas en trouver, se remémora Rentarou.
_Comme je n’avais rien, j’ai fini par passer un concours pour un poste que j’ai fini par réussir en terminant première …
_Mais c’est génial ! s’exclama Rentarou. Où est le problème alors ?
_Ce poste est en France … , dit sombrement Yoko. Je dois partir dans dix jours …
_Mais ce n’est pas pour toujours, non ? Tu pourras revenir, protesta Rentarou.
_Le contrat implique je dois rester au moins six ans là-bas, révéla Yoko.

La jeune fille demeura silencieuse laissant son petit ami encaisser le choc. Comme à son habitude, il ne disait rien mais elle le sentait : il souffrait intérieurement.
_J’ai longuement réfléchi … mais ce poste est ma seule opportunité. Toi, tu vas entrer bientôt dans la police et tu n’auras aucun souci … mais que vais-je ? oui, nous pourrions nous marier et je pourrais m’occuper de toi, avoir des enfants … mais ce n’est pas le genre de vie dont je rêve … je veux travailler et construire quelque chose de ma vie. Même si je t’aime vraiment très fort, ce sentiment que j’ai est encore plus fort.
_Yoko-chan … , murmura Rentarou en baissant la tête.
Incapable de tourner la tête et de supporter le visage triste de son petit ami, mais avec ses lunettes, elle ressentait la moindre de ses émotions, elle fit un léger signe de tête.
_J’attendrai … , déclara Rentarou d’un ton ferme. Je te jure que j’attendrai toute ma vie jusqu’à ce que tu reviennes.
Surprise, elle se retourna mais constata qu’il était vraiment sérieux.
_Rentarou, je comprends ton sentiment et je ressens la même chose. Je souhaiterai aussi t’aimer pour le reste de ma vie mais crois-tu vraiment que nous n’allons pas oublier après tant de temps séparés ?
_Je ne t’oublierai jamais, assura Rentarou.
_Rentarou … , murmura Yoko en fermant les yeux.

***

Par un rayon de soleil traversa le rideau devant sa fenêtre, Satsuma se réveilla lentement, les yeux encore fermés. Dans son esprit défilait de nombreuses images dont il avait du mal à définir parfaitement l’origine.
_Yume ka … ? murmura Satsuma encore endormi.
_Tu es réveillé ? fit une voix derrière lui.
Surpris, il se retourna de l’autre côté et découvrit Yoko allongée près de lui et semblait être nue, le reste de son corps était masqué par un simple drap. Il poussa un faible soupir de bonheur en songeant qu’aucun événement de cette nuit ne fut pas un rêve.
_Yoko … , murmura Satsuma.
_Rentarou, attends un peu, l’interrompit Yoko.
_Pourquoi ça ? s’étonna Satsuma. Je …
_Je viens de voir juste derrière toi une sorte de petite fouine blanche … , fit Yoko gênée. Je suppose que ce doit être ton partenaire …
Devenu assez gêné à son tour, Satsuma se demanda comment il avait pu être négligeant et laisser Kudamon dans sa chambre. En même temps, depuis ses retrouvailles avec sa petite amie, il n’avait su penser à rien d’autre que ce soit aux jumeaux ou son partenaire.
Il se retourna donc et découvrit le petit renard assis sur l’arrière-train sur la commode particulièrement choqué.
_Excuse-moi Kudamon, dit Satsuma.
_Je n’étais pas censé voir ça, n’est ce pas ? fit Kudamon.
_Non … Tu peux aller t’occuper des jumeaux ?
_Oui, répondit Kudamon très pressé de quitter la pièce.
_Les jumeaux ? fit Yoko soucieuse. Tu as des enfants ?
_Pas biologiquement, expliqua Satsuma. En vérité, Kudamon et moi avons poursuivi un digimon et dans l’attaque, leur mère a été tué …
_Et tu as pensé à la tienne et tu as choisi de prendre soin d’eux comme tu aurais souhaité qu’on prenne soin de toi et ta petite sœur, acheva Yoko avec un sourire.
_Oui … , approuva Satsuma. Tu me comprends vraiment mieux que personne. Même Kudamon ne me comprend pas si bien.
_Je parie que tu ne lui a jamais rien dit sur ton passé, reprit Yoko. Tu ne sais pas parler de toi ni de tes sentiments.
_Tu comprends vraiment tout …, répéta Satsuma en fermant les yeux.

***

Se déplaçant à travers l’épaisse foule, Yoko se frayait un chemin dans le hall arrivant finalement au terminal d’embarquement. Elle regarda encore une fois derrière mais ne le vit pas. Elle se sentit très déçue de ne pas pouvoir l’embrasser juste une dernière fois mais se dit que ce serait sans doute mieux.
Elle inspira profondément et se retourna lorsqu’elle découvrit Rentarou adossé contre le mur, arborant son adorable petit sourire narquois qu’il avait chaque fois qu’il désirait l’ennuyer.
_Rentarou … , murmura Yoko.
_Avant que tu partes, j’ai deux cadeaux d’au revoir à te donner, révéla Rentarou malicieux.
S’approchant d’elle, il posa sa main gauche sur son épaule puis retira son bandeau de tennis et lui mit autour de la tête.
_Rentarou, arrête, protesta Yoko. Je sais que ce bandeau est important pour toi ! C’est celui que tu as porté pour chacun de tes matchs et tu y tiens beaucoup !
_Comme ça, quand tu le regarderas, tu pourras vraiment penser à moi, fit Rentarou. Tu crois vraiment qu’un bandeau a plus d’importance que toi ?
_Rentarou … , murmura Yoko en baissant la tête.
_Et mon second cadeau est …
Sans achever sa phrase, le jeune homme baissa la tête et posa ses lèvres sur celles de la jeune fille la faisant frissonner de tout son être avant de se retirer.
_Mada ne, s’exclama Rentarou en faisant un clin d’œil.
_Mada ne, répéta Yoko en lui souriant.
La jeune fille s’éloignant lentement à travers le terminal, tous deux retenant leurs larmes mais lorsqu’elle eut disparu, Rentarou passa ses doigts à ses yeux pour essuyer plusieurs larmes naissantes.
Dans l’avion qui venait de décoller, Yoko observait l’aéroport en se demandant si elle reviendrait vraiment un jour dans son pays. Pourrait elle encore serrer son petit ami dans ses bras et sentir un baiser comme celui de toute à l’heure. Elle sentit les larmes monter à ses yeux mais ne fit rien, les laissant couler le long de ses joues.
_Rentarou … , murmura Yoko. Tu me manques déjà …

***

Marchant dans le couloir, Kudamon se dirigea vers le salon se demandant si les jumeaux étaient déjà levés tout en s’interrogeait sur ce qui arrivait à Satsuma. Même si ils se moquait continuellement de lui sur sa relation inexistante avec les femmes, il ne pouvait pas imaginer celui ci avec une.
Soudain il entendit de joyeux rires du salon et réalisa que les enfants adoptifs de son partenaire étaient déjà debout. Il finit par les découvrir en compagnie d’un Otamamon qui faisait diverses pirouettes et s’étonna que Coronamon et Lunamon n’aient rien dit.
_Hey toi ! Qui es tu ? demanda Kudamon. De quel droit es tu là ?
_Du droit que ma partenaire est ici, répondit Otamamon. Elle a posé son digivice ici et ce matin, ces gentils enfants m’ont libéré.
_Je me demande quelle personne laisse son digimon, fit Mitsuki pensive.
Réalisant qu’il n’existait qu’une seule personne inconnue dans cet appartement, enfin pas pour tous, Kudamon comprit que la partenaire d’ Otamamon était cette femme couchée dans le lit de son partenaire.
_Kuda-chan, où est toosan ? demanda Mitsuko.
_Oui, il est toujours levé avant nous, approuva Mitsuki.
_Il est occupé, mentit Kudamon.
_Il est avec ma partenaire ? s’exclama Otamamon.
_Je suis là, Ota-chan ! s’écria la voix de Yoko.
Lorsqu’il entendit sa voix, le petit digimon sautilla jusqu’à Yoko et sauta dans ses bras. Celle ci l’attrapa et le serra très fort tandis que les jumeaux aperçurent leur père tout près de cette femme inconnue.
_Toosan, c’est qui cette femme ? fit Mitsuko.
_C’est ta fiancée ? s’exclama Mitsuki avec un grand sourire.
_Les enfants, arrêtez un peu … , commença Satsuma assez embarrassée.
_Je suis juste une vieille amie à lui, intervint Yoko.
_Plus qu’amis je dirai, ne put s’empêcher Kudamon.
_Si je me souviens bien de ce que tu m’as appris des humains, Yo-chan, quand un homme et une femme passent la nuit ensemble, c’est qu’ils sont amoureux, dit Otamamon.
_Ota-chan … , murmura Yoko en rougissant.
_Je le savais, proclamèrent ensemble les deux jumeaux.
Désireuse de changer de sujet, surtout ayant peur que Kudamon fasse une gaffe devant des enfants de dix ans ou même son partenaire, celui ci étant si curieux de tout, Yoko reporta son attention vers Kudamon.
_Ne, Kudamon … , fit Yoko avec un sourire. Tu es plutôt mignon mais tu es vraiment disproportionné par rapport à Rentarou. Tu es quel type de digimon ?
_Eh bien … , commença Kudamon.
_Il est un Royal Knight et émissaire du Digital World. C’est un guerrier très brave et loyal. Il a possède un très grand nombre de connaissances sur notre monde, intervint rapidement Otamamon. Mais il est malheureusement une vraie peste en se montrant sournois avec ses amis. On se demande même comment Yggdrasill a pu en faire un de ses guerriers.
Durant tout ce monologue, Kudamon ne dit rien pour se défendre, son regard exprimant chacune de ses pensées, puis se tourna vers Satsuma.
_Non, Kudamon … , soupira Satsuma.
_Mais il ne fait et ne dit rien, s’étonna Yoko.
_Il dit clairement : « Puis-je le transformer en digitama ? », reprit Satsuma en croisant ses bras contre sa poitrine.
_J’ai très envie, approuva Kudamon en jetant un regard noir à Otamamon.
_Wah ! Vous êtes impressionnants tous deux ! s’exclama Yoko impressionnée. Vous êtes capables de vous comprendre juste par un regard ?
_Tous les partenaires font ça ? fit Otamamon soucieux.
_Seuls Satsuma et moi sommes capables de nous comprendre sans mot, répliqua Kudamon. On dirait que je t’impressionne, petit triton.
_On dirait vraiment des gamins, soupira Mitsuki.
_Il faut vraiment qu’ils apprennent à devenir plus matures, songea Mitsuko.
_Et c’est deux gamins qui disent ça, pouffa Coronamon.
_Tu devrais mûrir aussi, estima Lunamon en lui donnant un coup de coude.
_De toute manière, ça ne change que tu es une petite peste, répliqua Otamamon.
_Qui est la peste des deux ? Celui qui insulte l’autre ou celui qui laisse dire le premier sans rien faire ? répondit Kudamon.
_Tu as trop peur de mon pouvoir, se vanta Otamamon. Je t’écraserai avec ma queue !
_Je peux évoluer en Sleipmon et je te piétinerai, reprit Kudamon.
_Moi, j’évoluerai en Whamon et je t’avalerai pour mon déjeuner, protesta Otamamon.
_Alors je deviendrai Reppamon et je fendrai ton ventre avec ma lame, déclara Kudamon.
_Je serai alors Marinangemon et mes bulles t’anéantiront ! s’écria Otamamon.
_Qilinmon t’anéantira bien avant avec sa corne, lança Kudamon.
_Mais Dolphmon évitera toutes tes attaques, rétorqua Otamamon.
A travers la pièce, personne ne semblait pas savoir comment mettre un terme à ce combat virtuel. Seul Satsuma conservait son calme et son sérieux, regardant légèrement vers Yoko ressentant de la colère émaner d’elle. Pour l’avoir déjà vu plusieurs fois en colère, souvent face à lui, il savait qu’elle était très effrayante. A l’époque, il aimait bien l’ennuyer et cela lui plaisait de la sortir de son calme apparent de jeune fille sage et bien élevée.
_YAMETE !!! hurla Yoko.
Enervée, le regard de la jeune fille brillait d’un profond noir tandis qu’une digisoul de lumière bleue foncée enveloppait son corps. Tout le monde recula, effrayé, y compris Satsuma. Il songea en lui-même qu’à présent qu’elle contrôlait sa digisoul, elle était encore plus effrayante qu’auparavant et se jura de ne plus chercher à l’énerver ou elle pourrait être capable de l’envoyer contre un mur si elle était aussi rancunière qu’au moment du lycée.
_Yo-chan … , commença Otamamon en se recroquevillant.
_Vous deux, faites la paix et serrez vous la main, enfin la queue ! exigea Yoko.
_Avec lui ? jamais ! crièrent les deux digimon en chœur.
_OBEISSEZ TOUT DE SUITE ! hurla Yoko dont la voix dépassait celle de Satsuma. CECI EST UN ORDRE, STUPIDES DIGIMON !
Hésitant à choisir entre leur vie et leur fierté personnelle, Kudamon et Otamamon finirent par choisir leur vie puis se tournèrent l’un vers l’autre se donnant la queue, mais ce ne fut non pas sans détourner la tête.
_Désolé de t’avoir provoqué … , dit Kudamon.
_Désolé d’avoir commencé cette dispute … , fit Otamamon.
_Alors vous voyez que vous pouvez êtes des amis, s’exclama Yoko redevenue calme.
_Toujours aussi effrayante et mystérieuse, estima mentalement Satsuma avec un sourire.
_Ce sale crapaud ne sera jamais mon ami ! s’écria mentalement Kudamon.
_Cette stupide fouine ne sera jamais un ami ! rugit mentalement Otamamon.
_Ne toosan ! On va être en retard ! s’exclama Mitsuki.
_Retard ? Pourquoi ? Ce sont les vacances … , songea Satsuma. Vous n’avez rien.
_Mais on avait décidé d’aller chez les Daimon, rappela Mitsuko.
_Iku toosan ? Iku ? fit Mitsuki.
_Désolé, s’excusa Satsuma puis se tourna vers Yoko. Tu veux venir ?
_Je ne veux pas te déranger avec tes amis, protesta Yoko en baissant la tête.
_Tu ne me dérangeras jamais, assura Satsuma.
_Je ne t’aurai jamais cru capable de dire ces mots, Satsuma, pensa Kudamon avec un sourire.
_En plus, ils ont parlé de Daimon ! C’est certainement la famille de cet homme dont tu m’as parlé, Yo-chan, s’exclama Otamamon. Tu sais, Daimon Suguru, l’homme qu’on appelle le génie du Digital World en Europe !
_Daimon Suguru … , répéta Satsuma.
_Génie du Digital World … , termina Kudamon.
Tous deux échangèrent un très long regard, se retenant de pousser un soupir, tout en pensant que les deux partenaires risquaient d’être bientôt déçus.

***

Approximativement une demie-heure, le petit groupe se tenait devant la porte d’entrée de la famille Daimon. N’attendant pas une seconde, les jumeaux poussèrent en même temps la porte et pénétrèrent à l’intérieur.
_Ohayo ! s’écria Mitsuki.
_Nous sommes arrivés ! ajouta Mitsuko.
_Tu ne leur apprends pas à attendre qu’on ouvre ? s’étonna Yoko.
_Ici, les règles du monde normal cessent leurs cours, répondit Satsuma malicieux. C’est pire que tout ce qui existe au Digital World.
_Pire que la vallée des Numemon ? Impossible, répliqua Otamamon.
_C’est vrai, approuva Kudamon narquois. Alors, Satsuma, tu dois dire presque pire.
_Ah, ces humains n’apprennent jamais bien les leçons qu’on leur donne, soupira Otamamon.
_Tu l’as dit, confirma Kudamon. Il faut sans cesse les reprendre.
_On dirait qu’ils sont devenus amis … , dit Satsuma en arquant un sourcil.
_Entre petites pestes, on se comprend toujours, soupira Yoko.

A l’intérieur, Suguru s’étonna de voir les jumeaux débarquer dans son salon et rejoindre Shirase, Masako et leurs partenaires devant la télévision à regarder le dernier concert de Sasu Mayu. Cela ne ressemblait pas aux habitudes de son meilleur ami de laisser ses enfants sans surveillance. Il aimait savoir où ils étaient et avec qui avant de partir.

Se levant donc de son fauteuil, Suguru se rendit jusque l’entrée où il aperçut son ami encore sur le pas de la porte ce qui le surprit davantage jusqu’à voir Yoko où il s’interrogea sérieusement sur l’identité de la femme. En tout cas, il nota qu’elle était, au moins, aussi belle que sa Sayuri.

_Satsuma-kun ! l’appela Suguru. C’est qui cette belle fille ? Une nouvelle fille ?
_Crétin, lâcha Satsuma. Je te présente Uminako Yoko, c’est …
Alors qu’il ces mots pour définir sa relation avec la jeune femme, Yoko semblait s’amuser à le voir réfléchir à cela.
_C’est sa petite amie, répondit Kudamon le plus innocemment possible.
_Sauf que ma Yo-chan ne m’a jamais parlé de ce type, se plaignit Otamamon.
_Petite amie ? répéta Suguru.
La bouche ouverte en grand, les yeux aussi écarquillés que possible, Suguru fixait son meilleur ami en se demandant si le partenaire de celui lui faisait encore une blague ou si c’était réellement sérieux.
_Je crois que c’est sans doute le terme que je cherchais, fit Satsuma assez embarrassé.
_Tu ne changeras jamais, Rentarou, rit Yoko.
_Rentarou ? fit Suguru en écarquillant les yeux davantage. OK, c’est sérieux … j’ai jamais entendu encore quelqu’un appeler mon meilleur copain par son prénom !
_En attendant, je suis enchantée de faire votre connaissance, le salua Yoko. J’ai entendu parler de vos théories et aventures au Digital World et vous êtes vraiment la personne la plus incroyable qui soit.
_En Europe, on vous appelle même génie du Digital World, ajouta Otamamon.

Échangeant un bref regard, Satsuma et Kudamon n’eurent pas besoin de dire de mots pour résumer leur pensée : l’idiot Daimon allait se réveiller.
_Ah ! Je sais que je suis le meilleur ! J’ai vécu des aventures si incroyables, rencontré des digimon effrayants … mais jamais je n’ai abandonné .. pas seulement car je suis un homme mais aussi car Daimon Suguru est le plus grand des explorateur, le meilleur de tous …
_Je pourrais vous dire un autre mot ? fit Yoko avec un léger sourire.
_De votre bouche, je suis sur de pouvoir tout accepter, répondit Suguru qui avait envie de recevoir davantage d’éloges.
_Vous avez beau avoir accompli des choses incroyables, je constate que vous êtes la personne la plus narcissique et égocentrique que j’ai pu rencontrer et si votre cerveau était à l’égal de cet ego, vous seriez vraiment un grand génie ! s’écria Yoko furieuse.
_En ce moment, elle est polie et se retient, commenta Satsuma amusé. Quand elle te connaîtra mieux, tu verras, elle sera au moins dix fois pire.
_Pire ? répéta Suguru en fixant Yoko interloqué. Tu as vraiment choisi une femme qui te ressemble, toi !

Quelques instants plus tard, tout le monde s’était réunie dans le salon. Kyoko se tenait sur les genoux de Masaru dans un fauteuil, Satsuma et Yoko dans le canapé avec Mina adossée derrière eux, Suguru installé dans l’autre fauteuil caressant Leormon couché sur ses genoux, Sumaru assis sur un pouf et Sayuri servant ses invités.
_Ne Yo-chan ! s’exclama Otamamon. Tu nous racontes comment tu as rencontré ce type ?
_Ce type a un nom, rappela Kudamon. Si tu ne peux pas te souvenir d’un simple nom, tu devrais consulter.
_Je t’ai pas causé, sale fouine !
_Cependant je suis d’accord, reprit Kudamon. Satsuma ?
_Vous ne pensez qu’à ça … , soupira Satsuma.
_Je vais m’en occuper ou sinon ils vont tomber de fatigue lorsque tu auras réussi à trouver les mots pour raconter, décida Yoko.

En fait, nous étions ensemble au même lycée, même année mais pas dans la classe … Cependant comme n’importe quel idiot, j’avais plus qu’entendu parlé de lui …
Au son de sa voix, tout le monde avait pu percevoir l’ironie mais aussi remarquer le petit sourire en coin de Satsuma.

_A l’époque, je jouais au tennis dans le club du lycée, précisa Satsuma. J’étais assez bon.
_Assez bon ? reprit Yoko en levant un sourcil. Il battait n’importe qui. Comme vous devez imaginer, des dizaines de fangirls ne parlaient que lui …
_Ecrevisses, ne put s’empêcher Kyoko en pouffant de rire.
_Hey ! Comment tu connais le surnom que je leur ait donné ? s’étonna Yoko.
_Au DATS, on a deux modèles comme ça et depuis qu’elles ont eu assez d’intelligence pour s’exposer au soleil toute une journée, je les appelle ainsi, expliqua Kyoko.
_Quelle coïncidence ! Nous, ce fut toute les filles de notre année qui ont fait ça à une sortie scolaire alors je les appelais ainsi pour les énerver, reprit Yoko amusée.
_Je ne pensais pas que quelqu’un avait déjà utilisé ça, songea Kyoko.
_Tu me plais déjà beaucoup, toi, déclara Yoko avec un sourire.
_Merci beaucoup, répondit Kyoko.
_Enfin pour reprendre, je dois dire qu’il me laissait indifférente moi et puis je ne me souciais pas du sport. J’affirmais même à voix haute que ces garçons qui passaient leur temps à ça au lieu d’étudier ne feraient jamais de bien, reprit Yoko.
_Pourtant ça m’a plutôt réussi, la coupa Satsuma narquoisement.
_Ne commence pas, fit Yoko en lui jetant un regard de travers, mais lui, je ne le laissais pas indifférente et il me draguait très souvent …
_Ce n’était pas de la drague, protesta Satsuma.
_C’était quoi alors ? Tu me suivais quand tu pouvais, tu essayais de capter mon attention ou de m’impressionner de n’importe quelle manière !
_Je te l’ai déjà expliqué, rappela Satsuma d’un ton calme. Tu étais la seule fille de l’école à ne pas te réjouir de mes exploits et dire des éloges sur moi ce qui me donnait envie de m’améliorer encore plus puisque tu ne me remarquais pas.
_Je ne comprends toujours pas un seul mot de cette explication, dit Yoko.
_C’est pourtant simple. Si un homme est toujours félicité et adulé, il ne fait plus d’effort pour progresser. Par conséquent, une seule personne qui doute de lui ou l’ignore et cela lui permet d’augmenter son niveau, expliqua Suguru.
Tout en écoutant ces explications, plus douteuses que tout d’un point de vue strictement féminin, Kyoko et Yoko posèrent leur main droite contre leur front :
_Otoko no baka … , soupirèrent elles ensemble.
_Tu ressembles vraiment à Yoko-san, fit Masaru très surpris.
_Yoko-san est vraiment trop cool ! s’exclama Kyoko radieuse.
_Merci, fit Yoko en lui souriant. Pour poursuivre, nous avons fini par devenir peu à peu amis mais avec le temps, nos sentiments se sont transformés en amour … Rentarou avait beau être insupportable souvent, il n’en était pas moins la personne la plus fidèle et dévouée qui existe.
_Tu exagères là, protesta Satsuma en rougissant.
_C’est si kawai, s’exclama Kyoko enchantée.
_Comme toujours, les femmes vont ressortir les meilleures qualités d’un homme, dit Masaru en serrant davantage Kyoko contre son torse.
_Le fils Daimon semble plus intelligent et kawai que son père, estima Yoko amusée.
_Oh ça, oui, approuva Kyoko en enfouissant sa tête contre Masaru.
_Je lui ait tout appris, grommela Suguru en détournant la tête.
_Mais tu es parti quand aniki avait quatre ans. Pendant dix ans, il a du apprendre tout seul comment devenir un homme. Tu n’as pas fait grand chose pour lui, intervint Agumon.
Fixant le digimon dinosaure qui venait d’exposer un point plus qu’embarrassant et faisant rire l’assemblée, une veine apparut à la tempe de Suguru qui sera son poing et envoya ce stupide lézard traverser la porte-fenêtre.
_Il va encore falloir changer la vitre ! s’exclama Sayuri avec un large sourire.
_Mais je ne comprends pas, dit subitement Otamamon. Les humains qui s’aiment se marient toujours alors pourquoi Yo-chan et ce type ont vécu sur deux continents différents.
_Ca, c’est vraiment ma faute, déplora Yoko en baissant la tête.
_Yo-chan … , murmura Otamamon.
_Quand nous étions à fin de nos années d’université, j’ai commencé à chercher du travail comme professeur en français-japonais mais je n’ai rien trouvé … je ne savais plus quoi faire … alors en passant un concours, j’ai fini par obtenir un poste en France pour une durée minimum de cinq à six ans … , reprit Yoko.
_Mais vous auriez pu rester avec notre taishou, non ? Il nous a dit qu’il était détective avant de rejoindre le DATS, fit Masaru.
_C’est précisément pourquoi je suis partie, répondit Yoko.
_Je ne comprends pas … , s’étonna Kyoko.
_J’aime Rentarou très fort, et je l’aimais autant à l’époque, mais au fond de moi, mon cœur se refusait à vivre une vie comme ça … c’est vrai, nous aurions pu nous mariés et j’aurai élevé nos enfants et tenu une maison … mais ce n’était pas la vie dont je voulais … je voulais construire quelque chose de ma vie … et comme je n’avais pas d’avenir dans mon pays, il m’a fallu me résigner à partir … , expliqua Yoko.
_Yoko est vraiment aussi têtue que toi, Satsuma, songea Kudamon.
_Je ne pensais pas que Rentarou m’aimerait encore après toutes ces années … Quand je suis partie, il m’a juré de m’attendre jusqu’à mon retour mais j’avais du mal à y croire même si je l’aimais encore de mon côté, continua Yoko.
_Mais c’est normal pour un homme de respecter une promesse faite, déclara Suguru. Comme c’est normal qu’une femme reste fidèle à son mari. C’est un devoir.
Au même moment, le fameux explorateur du Digital World se reçut un fulgurant coup de plateau sur le crane venant à sa surprise de Sayuri.
_Rester fidèle à son mari n’est pas un devoir mais une chose que l’on accomplit car on l’aime plus que tout ! s’exclama Sayuri. Tu es vraiment idiot, Suguru-san !
_Hum, ça devient intéressant, songea Kyoko avec un sourire machiavélique.
_Sayuri … , murmura Suguru embarrassé.
_Hey Suguru, ne la laisse pas te parler ainsi ! Montre lui la force d’un homme ! Si tu es un homme, dresse la ! l’encouragea Leormon.
_Leormon …. , murmura Suguru davantage embarrassé.
Furieuse d’entendre la manière de penser de Leormon sur les femmes, Kyoko se releva furieusement et vivement des genoux de son mari se ruant vers le digimon qu’elle saisit d’une poigne ferme dans sa main.
_Toi, tu n’as pas encore appris à fermer ton sale museau ! rugit Kyoko.
_Un homme ne se tait jamais ! affirma Leormon.
_Alors un homme apprend à voler, annonça Kyoko avec un immense sourire machiavélique.
Faisant tournoyer le lionceau au-dessus de sa tête à toute vitesse, la jeune femme finit par le lâcher et celui ci passa à travers la porte-fenêtre cassée traversant tout le jardin avant d’être arrêté contre un chêne.
_Kyoko-chan est vraiment une fille merveilleuse et mignonne, commenta Yoko enchantée.
_Kowai …. Elle veut dire kowai … , chuchota Otamamon à Kudamon.
_Je crois qu’on a de la chance que les humains ne peuvent plus avoir d’enfants passé un certain âge, estima Kudamon.
_Pourquoi ? fit Otamamon intrigué.
_Parce que j’imagine la fusion de leurs caractères en un nouvel être humain et connaissant Satsuma et ayant vu un aperçu de Yoko, je réalise que cet enfant serait certainement encore pire que Kyoko, répondit Kudamon.
_Kowai ! lâcha Otamamon très effrayé.
_En tout cas, vivre ici de nouveau avec toi va vraiment être amusant, Rentarou, murmura Yoko en posant sa tête contre l’épaule de Satsuma.

Fin de l’histoire