Digidossier – Le multivers Digimon

Selon la définition officielle du terme, un multivers désigne l’ensemble des univers possibles. Il s’agirait ainsi de différents mondes, tous séparés, mais qui existeraient simultanément, des uns des autres. La licence Digimon reprend ce principe scientifique et permet ainsi de faire co-exister chaque élément qu’elle a pu créer au fil des ans, sans créer ainsi d’incohérences, au sein d’une cosmologie immense. De quoi s’agit-il exactement ? Nous allions étudier attentivement différents exemples afin de mieux comprendre le sujet. Dans une première, nous aborderons comment les séries valident cette hypothèse qui devient en voie de conséquence un postulat. Par la suite, il sera intéressant de relever les quelques crossovers que plusieurs séries ont utilisé afin d’en retirer un enseignement. De cette manière, nous pourrons finalement déduire les règles. 

Introduction.
I.   Des preuves incontestables
II.   Le croisement des univers
III.  Tout est possible
Conclusion

I.  Des preuves incontestables :

Dès la première saison de l’animé, à savoir Digimon Adventure, la licence présente le multivers comme une réalité concrète. Cette idée est introduit dans l’épisode 28 lorsque les Enfants Élus se rendent chez Gennai afin de récupérer le moyen d’ouvrir à nouveau les portes du château de Vandemon pour retourner au monde réel. En leur donnant les cartes, Gennai explique bien que s’ils ne découvrent pas la bonne combinaison, le portail qui s’ouvrira les mènera à un autre monde qui leur sera totalement inconnu. Dans l’explication demandée par Mimi, Gennai confirme qu’il existe bien de nombreux mondes, tous très différents.

Dans cette saison, pour ouvrir le portail, les héros utilisent les fameuses cartes tandis que Vandemon préfère une invocation qu’il aura réussi  à découvrir au gré de ses recherches. En résumé, l’information à retenir ici est que de passer d’un monde à l’autre est très complexe, voire impossible, à moins de posséder un certain savoir.

Dans Zero Two, les autres mondes sont toujours évoqués et même parfois montré. Songeons tout d’abord au fameux monde des ténèbres dans lequel se rend par erreur Ken et le conduit au premier pas de son sinistre voyage. C’est aussi là que se dérouleront majoritairement les épisodes 13 et 31 d’où  Hikari puis Hikari, Miyako et Ken auront beaucoup de mal à sortir. Ce sera également là que nos héros décideront dans l’épisode 45 de sceller Daemon à défaut de pouvoir le battre. A partir de l’épisode 48, nous voyons revenir les fameuses cartes que Oikawa essaie d’utiliser pour accéder enfin au Digital World mais celui-ci, contrairement à Taichi, commet une erreur et tout le groupe se retrouve dans un univers inconnu : le monde des souhaits où tout ce que l’esprit visualise devient une réalité.

Dans Zero Two, lors du début de l’épisode 34, Hikari et Takeru avaient apporté eux aussi une affirmation claire et sans appel : chaque ligne retranscrite sur l’écran de l’ordinateur représente un monde (monde réel, Digital World, océan des ténèbres et autres inconnus) avant de montrer que dans l’équilibre se rompt dans l’un d’entre eux, des distorsions se produisent puis causent des répercussions sur les autres mondes. En résumé, le principe des vases communicants !

Dans les autres saisons de l’animé, il n’y a plus d’autre mentions aussi précisions cet élément. Il aura fallu attendre la sortie du jeu vidéo Cyber Sleuth, en 2015, pour obtenir une nouvelle preuve que le multivers Digimon est un postulat incontestable et non une simple hypothèse. Dedans, deux personnages exposent à divers endroits des phrases qui sont à retenir comme un enseignement. commençons le recensement :

As-tu entendu parler de la théorie de l’espace multidimensionnel ? Ou, en des termes plus clairs, l’idée de monde parallèles ? »

« L’idée principale est qu’il existe un nombre incalculable de mondes s’enroulant l’un dans l’autre, un pour chacune des diférentes possibilités. »

« A chaque fois que quelque chose se produit dans un monde, une nouvelle bifurcation se crée et contient l’autre possibilité. »

« Les mondes parallèles sont indépendants les uns des autres. Il est impossible d’interférer avec eux. »

« Ou c’est ce qu’on croit. Il existe une structure similaire que nous connaissons très bien. »

« Tu veux dire ton monde réel et notre Digital World ? »

« En effet ! Ils ne sont pas croisés autrefois mais maintenant si. »

« Il semble qu’il n’y ait plus de règles que les nombreux mondes ne puissent pas entrer en contact. »

« Les mondes existent en infinité et parallèlement. Quelque chose qui est perdu ici réapparaitra ailleurs. »

« Mais comme tu le sais, il n’est pas facile de traverser les dimensions spatio-temporelles ».

« Je vois. Elle l’a pris très à l’extrême. En jetant un corps dans une fissure de l’espace-temps… »

« Ah oui ? Je ne me souviens pas. Cela pourrait une autre moi d’un monde parallèle. »

« Les mondes où j’ai pu être ou non disent malheureusement. »

« Les mondes où je pourrais l’avoir dit ou ne pas l’avoir dit. L’infinité des mondes nées de bifurcations sont un désordre infini. »

« De toute façon, les risques de se déplacer à travers l’espace dimensionnel sont élevés et ne doivent pas être pris à la légère. »

« Ainsi, de multiples univers se sont formés grâce aux bifurcations infinies de l’espace-temps. »

« Après tout, ce qui a été défini comme une fluctuation ne peut pas dépasser du point de vue de l’observateur. »

« Je comprends. Avoir conscience d’un seul point temporel causes aux réalités de se combiner. »

Après ce long exposé, je crois que nous n’allons pas développer davantage. Les screens du jeu énoncent bien mieux les faits et le postulat que nous voulons ici démontrer. Le multivers est par conséquent une réalité que nul ne peut ne peut réfuter et rend chaque élément de la licence canon.Passons à présent à la partie pratique.

II.   Le croisement des univers :

Malgré le fait que chaque univers tente de conserver une unité globale en gardant ses personnages au sein d’un même monde, il arrive que parfois certains fassent des rencontres avec des personnages d’un autre univers. Le premier crossover a lieu dans le premier chapitre du quatrième tome de V-Tamer. Alors que Daisuke et amis essaient d’affronter un digimon inconnu, Daisuke et V-mon se retrouvent brusquement projetés dans un autre Digital World que le leur.

Dans ce chapitre, c’est par l’effet de Parallemon, un digimon programmé pour voyager à travers les mondes numériques afin d’absorber les données des Tamers pour les transférer dans une autre dimension. C’est lui la condition indispensable pour permettre la traversée entre deux univers censés être inaccessibles.

Un second crossover se produit à nouveau dans V-Tamer. Lors du quatrième chapitre du septième tome, Takuya et Taichi (celui de l’univers V-Tamer) sont appelés par une Babamon pour venir dans un autre Digital World où sévit un digimon nommé Metamormon qui peut se transformer en n’importe quel digimon afin semer le chaos.

Comme ce passage le démontre ici, c’est une personne dotée d’une bonne connaissances, ayant appris quelque part un savoir peu commun, qui a trouvé le moyen d’invoquer des éléments extérieurs à son monde à elle. On y retrouve l’idée originelle que chaque personne doit au final revenir au monde où il appartient.

 
Dans un exemple de crossover temporaire, nous pouvons également citer l’épisode 45 de Digimon Universe. Haru et Gatchmon rencontrent le célèbre Agumon. A cette occasion, nous avons appris que dans cette saison, la première saison est connue comme un jeu vidéo, un peu comme dans tamers. L’Agumon apparu n’a cependant aucune correspondance avec celui de Taichi dans Adventure. Il provient du monde de jeu rattaché à celui de Haru tout étant théoriquement séparé. Dans l’épisode, c’est un Appmon sous les ordres de Leviathan qui contrôle les personnages de jeux vidéos afin de retrouver le fameux Bootmon. Grâce au pouvoir de Haru, Agumon pourra même évoluer en WarGreymon et unir son pouvoir à celui de Globemon. Néanmoins, comme à l’accoutumée, Agumon et tous ses camarades issus des jeux doivent ensuite retourner à leur monde d’origine.

Néanmoins, dans une autre série, le principe dimensionnel est utilisé au sein même de l’intrigue principal. Si la première saison de Digimon Xros Wars n’a pas véritablement exploité ce détail, le manga a lui beaucoup joué dessus. En particulier avec la présence de Baguramon, le véritable ennemi des héros. Ce dernier, après quelques expériences a fini par se rendre jusqu’à Yggdrasil pour l’interroger comme il le reportera dans les derniers chapitres du manga à Taiki. Or, ce n’est pas le Yggdrasil du monde de Xros Wars comme le prouve la case où on visualise Baguramon devant Yggdrasil.

Observez bien cette case et je suis certaine que vous reconnaitrez tous la scène de Digimon Savers durant laquelle Masaru et ShineGreymon essaient de persuader Yggdrasil de ne pas détruire le monde humain afin de sauver le Digital World. Cette petite illustration démontre ainsi que Baguramon a voyagé dans un autre univers que celui où il est né. Cela se confirme grâce à la seconde saison de l’animé Digimon Xros Wars II dans laquelle où Baguramon, métamorphosé en être humain, crée lui-même des X Loaders et surtout il invoque chaque personnage des cinq précédentes saisons afin de lutter contre l’ennemi à abattre dans l’univers de Taiki et ses amis.

Dans ce même manga, alors qu’à plusieurs moments de l’intrigue, Taiki et ses amis réfléchissent, en vain, à comment leurs aventures sont possibles, on apprend la vérité toute à la fin dans un chapitre bonus. A l’intérieur, Wisardmon se réveille dans un espace-temps après avoir subi l’attaque de ZeedMilleniunmon et découvre qu’il se retrouve deux mois plus tôt au commencement des aventures de Taiki. C’est ainsi lui qui a donné son rêve des digimon à Taiki avant de lui envoyer son X-Loader.

Quelques chapitres plus tôt, le manga nous révèle également que le personnage de Tailmon, qui voyage en compagnie d’un certain Wisarmon avant de rencontrer Taiki et ses amis, que celle-ci a été voyagé au monde humain mais surtout qu’elle a autrefois été la partenaire d’une jeune humaine. A moins d’une très grosse coïncidence, cela semble plausible que déduire que cette Tailmon serait la partenaire de Hikari de Adventure/Zero Two.

De cette manière, rien que le manga Digimon Xros Wars peut permettre de conclure que le multivers Digimon est un postulat incontestable.

III.  Tout est possible :

Au travers de tous les différents exemples que nous avons ainsi pu découvrir ensemble, nous pouvons établir que même s’il y a des conditions précises, il est malgré tout évident que tout est absolument possible dans la licence Digimon grâce à l’explication des bifurcations. Plus d’une fois, les films trois et six ont pu paraitre incohérents car ils brisaient la chronologie de leur univers. On cite particulièrement le cas du sixième film où les digimon sont toujours au monde réel alors qu’ils sont censés être retournée à la toute fin de la série animée au Digital World sans véritable possibilité de retour. Les deux dramas CD vont dans ce sens car les Tamers ne retrouvent pas leurs partenaires avant 2018 soit quand ils ont tous 27 ans ! Néanmoins, par le principe de bifurcation que le jeu vidéo Digimon Cyber Sleuth a choisi de mettre en lumière, il est possible d’expliquer l’incohérence en déclarant qu’il existe deux univers à Digimon Tamers : un monde où les digimon retournent au Digital World et un autre dans lequel ils restent au monde réel. C’est dans ce second monde que se déroule l’action du sixième film.

De la même manière, le troisième film peut être aussi classé comme appartenant à un monde parallèle de Digimon Adventure. A l’époque de ce film, les héros sont occupés à combattre le Digimon Kaiser pendant leurs vacances d’été. Ils rencontrent Wisarmon le 3 Août 2002, font leur reconnaissance entre au Digital World et finissent par découvrir la base, ce qui a certainement dû prendre quelques jours, ils ont ensuite eu un long combat au Digital World avant de pouvoir abattre Kimeramon et de ramener Ken à la raison. Tout ce passage au Digital World a dû lui s’étaler sur une bonne semaine : n’oublions pas qu’on voit s’écouler au minimum quatre nuits. Par conséquent, à la sortie de cette mission, il devait rester aux enfants une dizaine de jours de congés avant de reprendre l’école… C’est un peu court pour vivre toute l’aventure que relate le troisième film. Par conséquent, devant l’impossibilité chronologique, cela devient évident que le troisième film bifurque vers une autre voie et appartient à un autre univers.

Un des exemples que l’on pense naturellement est le fameux Ryô mais ceci est une autre histoire, bien plus complexe, sur laquelle nous nous pencherons plus tard.

En résumé, grâce à cette explication fournie par le multivers, nous pouvons affirmer que tout est absolument possible dans la licence Digimon. Chaque univers est séparé des uns des autres mais tous existent simultanément au même moment. Ainsi, du moment qu’un personnage possède le savoir ou est malchanceux, il lui est possible de voyager à travers le temps et l’espace pour connaitre des mondes qui lui sont théoriques inaccessibles.