Fanfics – Digimon Savers Zero

Digimon Savers Zero

écrit par Watergirl_89


statut : incomplet
type : longue histoire
chronologie : réécriture de Digimon Savers
date d’écriture : entre 2007 et 2010


Note de l’auteur : Cette fanfiction reprend les épisodes de Savers dans leur intégralité, avec le personnage de Kyoko en plus. Je laisse les épisodes 1 et 2 sans modification, je commencerais donc entre l’épisode 2 et 3.
Je garderais les numéros et noms d’épisodes, et pour les rares fois où je ferais un chapitre entre 2 épisodes, je le noterai d’une lettre afin de le montrer. Je passerai également certains passages qui n’ont pas besoin de modifications d’après moi.

02-b) La force d’une famille. Les flammes de Birdramon !

Un boucuan sans pareil se fit entendre dans la maison de la famille Daimon. Après avoir vu l’heure sur son réveil alors qu’il était encore à demi endormi, il s’était levé en une fraction de secondes, avait mis son uniforme scolaire en un temps record, mit Agumon encore endormi dans son digivice et descendu les escaliers quatre à quatre. Dans la cuisine, Sayuri et Chika n’eurent pas le temps d’ouvrir la bouche que Masaru englouti son bol de riz avec des œufs frits et prit un toast. Sayuri l’appela pour le ralentir, mais il était déjà en train d’ouvrir la porte.
-Masaru, attends !
-Gomen kaasan, je suis en retard !! Ittekimasu !!!
Il sortit et se mit à courir aussi vite que possible. Il tourna alors un coin et se cogna dans un groupe de filles, qui portait l’uniforme féminin de son collège. Il prit le temps de regarder qui elles étaient et reconnu sa déléguée,Tsukiyo Kyoko, et deux de ses meilleures amies.
-Gomen, gomen ! dit-il vivement.
Une des deux filles se leva et attrapa le col de son chemisier.
-Non mais ça va pas ?! Qu’est-ce qui t’as pris de courir comme ça ?!
-Je ne voulais pas arriver en retard, c’est tout, expliqua-t-il en se dégageant de la poigne de la jeune fille.
-Tu n’es pas de corvée de nettoyage pourtant, Daimon, s’étonna l’autre amie.
-Non mais… MINUTE ! Pourquoi vous n’êtes pas en cours ?!
-On a encore une bonne demi-heure avant le début des cours Daimon !
Masaru comprit alors qu’il devait avoir mal lu l’heure sur son réveil et baissa les épaules. Kyoko se releva alors et prit son cartable par la même occasion. Elle frappa alors le haut de la tête de Masaru avec son cartable, un regard furieux dans ses yeux violets.
-Espèce de crétin ! Si tu ne sais pas lire, Daimon, apprends vite ! Tes notes remonteront peut-être avant le prochain conseil de classe !
Elle s’éloigna, suivi par ses deux amies, qui se tenaient à une certaine distance. Elles savaient que Kyoko n’était pas très douce quand elle était énervée et qu’une petite remarque suffirait à leur valoir le même sort que Masaru. Celui-ci se massa le sommet du crâne quand il entendit Agumon l’appelait du digivice.
-Aniki ! Qu’est-ce que je fais là ? Où sont les œufs de Sayuri ?
-Arrête d’appeler ma mère par son prénom ! On a encore du temps avant le début des cours, je vais acheter quelque chose à manger.
-Aniki ! Je veux les Å“ufs frits de Sayuriiiiiiiii ! se plaignit le digimon.

Au DATS, Yoshino buvait un thé avec Raramon tout en mangeant des sablés qu’elle avait du mal à faire passer.
-Ces gâteaux ne sont pas mangeables, dit-elle en les éloignant du bout du doigt.
-Si tu ne les veux pas, je les prends moi ! fit sa partenaire en en prenant deux instantanément en bouche, pour ensuite faire la grimace.
-Je te l’avais dit Raramon !
A cet instant, le signal d’un digimon retentit dans la salle de contrôle, faisait se lever la jeune femme. Satsuma Taishou se leva à son tour alors que Miki et Megumi tapaient frénétiquement sur leur ordinateur.
-Signal d’un digimon repéré dans le secteur R-24, déclara Megumi. On ignore encore la nature de l’attaque.
-Ça ne pouvait pas être pire ! Juste quand Masaru n’est pas là pour aider…
-Tu as besoin de lui pour régler ça Yoshino ? demanda Raramon.
-Non, mais j’aurais aimé être épaulée.
Raramon posa alors ses bras sur l’épaule de sa partenaire, qui comprit que le digimon se moquait d’elle. Laissant couler, elle annonça qu’elle partait s’occuper du digimon et sortit en courant pour aller vers le parking souterrain du DATS.

Masaru n’avait pas de chance aujourd’hui. Quand il était arrivé au collège, il avait subi un contrôle surprise, qu’il avait échoué, puis les professeurs lui avaient rendu une copie noté 12/100, ce qui lui valut les gros yeux de son professeur, tandis que son autre copie, noté 23/100 lui avait valu une heure de colle après les cours. Enfin, il se rendit compte à midi qu’il avait oublié son déjeuner. N’en pouvant plus, il s’étala de tout son long sur sa table en grognant avec son estomac. De loin, la plupart des élèves se moquaient de lui ou levaient les yeux au ciel en se demandant où il avait laissé son cerveau. Une seule personne le regardait avec insistance et une certaine pitié dans le regard. Il s’agissait d’une fille aux cheveux noirs lui descendant jusqu’aux fesses, des yeux violets et un bracelet vert au poignet. Elle se leva avec son bento et se dirigea vers Masaru. Elle prit alors la chaise de la table devant lui et s’installa devant Masaru, qui avait relevé la tête entre-temps.
-Kyoko-kun ?
-Ne m’appelle pas ainsi. Tu devrais m’appeler par mon nom de famille ! Je ne suis pas ta copine quand même ! répliqua-t-elle, les joues légèrement rougies.
-Gomen…
Elle ouvrit son bento et Masaru fut surpris de voir d’un côté un curry encore tiède et de l’autre un assortiment de petits gâteaux qui semblaient appétissants. Elle plaça son bento au milieu de la table et sortit deux paires de baguettes.
-Dépêche-toi de manger avant que ça ne soit froid.
-Arigato… mais pourquoi est-ce que… ?
-Voyons voir, dit-elle en regardant le plafond, pensive. Peut-être parce que je n’ai pas envie d’entendre tes grognements affamés le reste de la journée, ou bien parce que je trouve injuste que tu n’aies rien à manger aujourd’hui.
Masaru hocha la tête et commença à manger un peu du curry. Quand ils eurent fini à eux deux, Masaru prit un des gâteaux. Quand il l’eut en bouche, il crut qu’il rêvait.
-Waw ! Ces gâteaux sont excellents ! Ta mère est une super pâtissière !
-Ce n’est pas elle qui l’est à fait, c’est moi, dit-elle les joues roses.
-Ooooh ! Et bien ! Si tu ouvrais une pâtisserie, tu ferais fortune rapidement !
Touchée par le compliment, ses joues passèrent du rose au rouge tandis que Masaru dévora à lui seul toute la boîte. Quand le bento fut vide, Kyoko se leva et retourna à sa place, où ses amies froncèrent les sourcils et commencèrent à lui poser des tas de questions.

En ville, Yoshino faisait un rapport sur les blessures occasionnées par le digimon sur les jeunes enfants présents lorsque le digimon était apparu dans un terrain vague alors qu’ils jouaient.
-Les enfants ont de diverses brûlures au 1e degré, causées par de la cire brûlante et des flammes. Leur mémoire est en court d’effacement, conclue Yoshino en caressant la tête d’un petit garçon qu’un infirmier du DATS était en train de soigner.
La jeune femme s’installa dans sa voiture, Raramon assise sur le siège passager, et soupira. Le digimon avait disparu le temps de son arrivée et le signal avait disparu depuis. Elle se demanda si ce digimon était capable de cacher sa présence pour se fondre dans le décor, quand son comlink retentit.
-Yoshino desu.
-Miki desu. On a pu identifier le digimon qui est apparu.

Quand les cours furent fini, Masaru fut le seul à rester assit, vu qu’il devait passer une heure en colle. Mais à son grand étonnement, une fois la salle vide, il remarqua que Kyoko était encore à sa place, qui était deux rangées derrière lui. Elle se leva et s’installa comme à midi.
-Qu’est-ce que tu fais là ?
-C’est à moi de nettoyer la salle cette semaine, je te rappelle.
Le professeur entra alors et fit signe à Kyoko de s’approcher. Quand elle fut à la hauteur du professeur, celui-ci lui demanda de surveiller Masaru car il devait impérativement s’occuper de quelque chose d’important. Kyoko acquiesça tandis que la porte coulissait pour se refermer. Elle se retourna vers Masaru et mit ses mains sur ses hanches. Masaru n’attendit pas qu’elle ouvre la bouche et prit son cahier de texte pour vérifier les devoirs qu’il avait à faire. Lorsqu’il était en retenue, il préférait encore faire quelques choses en rapport avec le collège, plutôt que d’être forcé à nettoyer la classe. Il n’eut pas la chance de pouvoir voir grand chose, puisque Kyoko lui avait pris l’objet des mains.
-Pas de ça Daimon Masaru ! Tu vas m’aider à nettoyer vu que tu es là !
Il soupira en la regardant et se leva. Il savait que Kyoko n’était à prendre avec des pincettes. Il se souvenait encore, il y a 2 mois, que Kyoko lui avait lancé le défi de la battre à un sport dans le gymnase après s’être vanté d’être le plus fort que la classe, voir du collège en sport. Un match de tennis en 3 sets avait été décidé et, par malchance pour elle, elle avait perdu suite à une foulure à la cheville lorsqu’elle avait tout donné pour marquer un point durant le dernier set. Mais le match avait été extrêmement serré, et Masaru avait appris avec cette expérience que cette fille était exceptionnelle par rapport aux autres. Et il la respectait plus que n’importe qui d’autre.
Ils commencèrent donc à passer le balai dans la salle de classe après avoir mit les tables dans le fonds de la salle. Quand le balai fut passé, Kyoko s’assit un instant et sortit une bouteille d’eau de son sac. Voyant Masaru suait et visiblement assoiffé, elle lui tendit la bouteille sans qu’il ne puisse rien dire.
-Mais pourquoi tu es si gentille avec moi aujourd’hui ?
-Je ne sais pas trop. J’ai l’impression que… comment dire ça ?
Elle croisa les bras sur sa poitrine et regarda à nouveau le plafond d’un air pensif. Masaru prit le temps de boire puis la laissa s’expliquer. Elle pouffa de rire puis se retourna vers lui.
-Je crois que j’étais de mauvaise humeur ce matin, mais t’aider m’a rendu le sourire.
-De mauvaise humeur ?
-Je me suis disputé avec mon frère hier. Kyo-nisan s’énerve facilement en ce moment…
Masaru hésita un instant, puis lui rendit la bouteille avant d’ouvrir la bouche.
-C’est vrai ce qu’on dit ? Que tu es orpheline ?
Son regard sembla disparaître sous ses cheveux alors que son sourire s’évanouit doucement.
-Oui. C’est mon frère qui s‘occupe de moi et ma petite sœur, Tomoyo. On ne s’entend pas toujours très bien, comme ce matin…
-Gomen. Je ne voulais pas…
-Me faire de la peine ? Ce n’est pas ta question qui m’a fait mal. C’est de repenser à…
Elle mit sa main serrée sur sa poitrine. Masaru croisa ses bras derrière sa tête et lui tourna le dos.
-Je comprends. Vu que tu as fini, tu peux partir, j’ai encore 15 minutes de colle moi.
Kyoko acquiesça, prit son sac et sortit sans dire un mot de plus. Masaru rangea alors toutes les tables à leur place quand il entendit son comlink sonner. Il se dépêcha de le prendre, le sourire à nouveau aux lèvres.
-Masaru ? Tu m’entends ? fit la voix de Yoshino à son oreille.
-Oui !
-Il y a un digimon proche de ta position. Il faut que tu t’en occupes, je ne pourrais être là que dans 10 minutes !
-Yosh ! Je m’en occupe.
-Aniki ! C’est chouette ! Un combat ! fit Agumon derrière son partenaire. Encore une fois, le digimon était sorti sans permission du digivice.
-Faites attention, il a déjà blessé des gens cet après-midi.

-Kyoko, tu as l’air malheureuse, ça ne va pas ?
-Ca va aller, ne t’inquiète pas.
-Tu es sûre ?
-Tu sais, je vais mieux depuis que j’ai un peu parlé avec Masaru-kun.
-Pourquoi tu l’appelles « Masaru-kun » quand il n’est pas là, et « Daimon » quand tu lui parles directement ?
-Parce que !
Kyoko, qui était accroupie, se releva. Elle était sous un arbre de la cour, un petit chien avec un collier doré autour du cou caché derrière l’arbre en question. Elle tendit ses bras vers l’animal, qui lui sauta dans les bras. Elle commença alors à partir quand elle vit Masaru arriver au loin, une sorte de dinosaure orange derrière lui. Quand il fut assez près pour reconnaître son ami, il s’arrêta.
-Kyoko ?
Le dinosaure s’arrêta à côté du jeune homme, passant son regard du garçon à Kyoko.
-Aniki ? Qu’est-ce qu’il y a ?
-Aniki ? questionna Kyoko, l’air incrédule. C’est quoi cette bestiole ?! Pourquoi elle t’appelle « aniki » ?!
-Et ce que tu tiens, c’est quoi ?!
L’animal dans ses bras sauta au sol devant Kyoko.
-Je m’appelle Salamon, et tout comme lui, je suis un digimon.
Masaru fut déstabilisé un instant, comprenant que le signal provenait sûrement de ce Salamon. Il avait donc attaqué des humains, comme l’avait dit Yoshino.
-Tu oses te cacher derrière une de mes amies pour commettre tes attaques ? répliqua Masaru, furieux, en position de combat, poings serrés.
-Je ne me cache pas ! Je suis là, devant toi ! Mais je n’ai rien fait de mal ! Kyoko ne me le pardonnerait jamais sinon !
La susnommée prit le petit chien dans ses bras et lança un regard déterminé à Masaru.
-C’est vrai ! Salamon est incapable de faire du mal à qui que ce soit !
-Il a attaqué des gens cet aprèm.
-Comment tu peux savoir ça ?
-On s’en fiche de ça ! Si tu ne veux pas venir, c’est moi qui vais le faire !
Il s’élança alors vers le digimon, qui sauta des bras de son amie et s’éloigna. Masaru se rua sur le digimon, quand celui-ci ouvrit la bouche et produisit un son aigu qui obligea Masaru à s’arrêter. Il en profita alors pour se lancer et donner un coup de tête contre le jeune homme. Masaru désormais sur le dos, le petit digimon sauta du ventre du jeune homme en hauteur puis avança sa patte avant dans le but de frapper Masaru.
-Salamon, yamete !
Ce dernier regarda son amie et retomba sur le ventre de Masaru, qui en profita pour le frapper, puis l’attraper et le tenir fermement entre ses bras. Salamon se débattit fermement tandis que Kyoko courait vers Masaru et tentait de le faire lâcher prise.
-Lâche-le Daimon !
-Mais arrête ! Tu es en train de me griffer !
-Je t’arracherais la peau si tu ne le lâches pas !
Elle se prit alors, par inadvertance, un coup de patte de la part de Salamon, qui la fit tomber à terre. Masaru et Salamon s’immobilisèrent alors simultanément, inquiet pour la jeune fille. Masaru était en train de se baisser quand il se prit une balle de tennis en pleine tempe.
-Ne t’avises plus de la toucher, Daimon !!!
Regardant tous deux vers la personne qui avait crié et lancé le projectile, ils virent une des amies de Kyoko, qui semblait furieuse vu son expression.
-Tu es vraiment une calamité Daimon ! On ferait tout aussi bien de te mettre dehors, espèce de crétin ! Les gros bras ne te suffisent plus, tu t’attaques aux filles maintenant !!!
-Yaya, c’est pas ce que tu crois, calme…
-JE NE ME CALMERAIS PAS AVEC UN INCONSCIENT PAREIL DANS LE COLLEGE !
Derrière la jeune fille, une aura orangée se forma, d’où fut projetée une boule de cire enflammée, que Masaru évita de justesse. Au-dessus de la jeune fille apparut alors un digimon ressemblant à une bougie.
-Ce n’était pas Salamon, mais toi…
Masaru lâcha le digimon, qui se plaça devant son amie. Le digimon bougie sauta alors pour se placer devant Yaya, qui s’évanouit.
-C’est… exactement comme hier, fit Masaru en se souvenant de l’attaque de Kunemon.
Il entendit alors un dérapage de voiture, puis vit rapidement Yoshino et Raramon arriver. Elles furent surprises par la présence de Salamon, puis remarquèrent l’autre digimon.
-C’est qui ça ? demanda Masaru.
-Candlemon, un digimon Enfant qui utilise de la cire et du feu pour attaquer, dit Raramon.
-Ce qui signifie qu’Agumon ne peut rien contre lui, vu que le feu le rend plus…
Elle ne pu finir sa phrase que Candlemon lança de la cire en grande quantité. Agumon lança son attaque Baby Flame sur la créature, qui sembla apprécier l’attaque. Yoshino donna alors un coup à Agumon.
-Tu écoutes quand on te parle ?! Ton attaque ne fait que le renforcer !!!
-Gomen ! dit-il en se frotta la tête.
-S’il se nourrit du feu, son ennemi devrait être l’eau, non ? demanda Kyoko, que Yoshino remarqua pour la première fois.
-Heu… oui… mais aucun de nos digimons ne…
Kyoko courut alors rapidement vers l’autre bout de la cour pendant que Yoshino et Masaru sautaient dans tous les sens pour éviter la cire. Soudain, un jet d’eau frappa Candlemon, dirigé par Kyoko qui venait de prendre un tuyau d’arrosage. Mais à la surprise de tout le monde, Candlemon se dégagea et s’éleva dans le ciel pour recouvrir son corps de flammes.
-Yoshino ! Il se régénère !!! s’exclama Raramon qui était affolée.
Peu à peu, Candlemon redescendit, en prenant soin de faire brûler le tuyau que tenait Kyoko, ce qui énerva la jeune femme. Quand le digimon toucha terre, elle s’élança et tourna sur elle-même pour lui donner un coup de pied. C’est à cet instant précis que le digimon devint lumineux et évolua. Raramon, complètement affolée, cria qu’il s’agissait de Birdramon. Aux pieds de la créature, Kyoko lui donna un coup de pied dans le ventre.
A la surprise générale, une digisoul dorée vola tout autour de Kyoko, qui découvrit la matière sur ses mains, encore choquée. La réponse de Birdramon cependant n’attendit pas et il mordit Kyoko puis l’envoya le plus loin possible.
Le digimon oiseau se prit alors plusieurs salves de l’attaque Aboiement chiot de Salamon.
-Je t’interdis de toucher à ma protectrice et amie ! clama-t-il en s’élançant contre l’oiseau en lança son attaque.
Kyoko, qui avait perdu conscience, se réveilla vivement dans les bras de Masaru, qui la soutenait.
-Kyoko, tu te sens bien ?
Elle ne répondit pas et vit Salamon s’élançant vers Birdramon. L’oiseau était en train de créer d’énormes flammes sous ses ailes. Kyoko vit mentalement son ami gravement brûlé, peut-être même mort. Elle se releva vivement, mais fut retenue par Masaru. Les flammes se lancèrent contre Salamon.
-YADAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!!!!
La digisoul dorée entoura alors le corps tout entier de Kyoko et le quitta pour toucher le corps de Salamon. Ce dernier ressentit une force et une chaleur qui lui rappela l’époque où il n’était encore qu’un bébé, l’obligeant à fermer les yeux. Kyoko l’avait protégé de son frère, qui voulait se débarrasser de lui. Kyoko lui avait promis : elle le protégerait toujours, quoi qu’il arrive.
Il ouvrit vivement et en grand ses yeux bleus. Cette force, il allait l’utiliser pour protéger Kyoko, à son tour.
Le corps de Salamon devint brillant. L’anneau qu’il avait au cou se transforma en millier de petites étoiles. Son corps s’agrandit pour avoir l’apparence d’une femme. Sur son corps, une longue robe rouge en toile et en cuir apparut, sur sa tête une courte chevelure blonde se matérialisa alors qu’un chapeau rouge de sorcière apparut. Sous le digimon, un balai apparut, qu’il enfourcha. Enfin, une cape se posa sur ses épaules, une sorte de chat fantôme installé sur son chapeau. Le digimon tourbillonna en riant avec son balai avant de crier « Witchmon ».
En parfaite santé, au milieu des flammes sensé l’avoir brûlée, Witchmon se tenait fièrement sur son balai, et regardait Birdramon avec un regard de haine.
-Ceux qui essayent de faire du mal à Kyoko ne méritent pas mon pardon !
Birdramon poussa un cri pour faire comprendre qu’il n’avait pas peur et s’éleva dans le ciel. Witchmon tourna sa tête vers Kyoko, qui avait des larmes sur les joues. Elle lui sourit avant de voler vers l’oiseau géant. Leva sa main devant elle, le chat sur son chapeau devint bleu et brillant.
-Aquari pressure !
Le chat devint une déferlante d’eau qui frappa de plein fouet Birdramon, le faisait retomber au sol, tandis qu’une fine pluie éteignit les flammes au sol. Redescendant à son tour, Witchmon mit pied-à-terre et regarda Birdramon, qui essayait de se relever. Sautant sur son balai et tenant en équilibre dessus, elle mit ses mains devant elle, les faisait briller. Une boule d’énergie dorée se forma alors entre ses griffes, qu’elle lança sur l’oiseau. Poussant un dernier cri avant de se digitaliser, il redevint un digitama.
Witchmon descendit de son balai et se dirigea vers Kyoko, qui s’était défaite de l’étreinte de Masaru pour voir son ami combattre. Le digimon sorcière tendit sa main, qui était aussi grande qui Kyoko, vers la jeune fille, qui plaça une de ses mains sur la main tendit de son ami, son autre main couvrant sa bouche.
-Tu m’as protégé lorsque j’étais faible, Kyoko. Maintenant que je suis fort, c’est à mon tour de te protéger.
-Salamon…
De grosses larmes coulèrent sur les joues de la jeune fille, tandis que Salamon venait de se blottir dans ses bras. Derrière eux, Yoshino faisait son rapport à Satsuma tandis que Masaru était encore impressionné par la force de Salamon.

Au DATS, le digitama de Birdramon fut renvoyé au Digital World sous les yeux de Kyoko, qui tenait Salamon fermement dans ses bras, de peur que lui aussi soit renvoyé dans ce monde qui était le sien. Elle se tourna vers le capitaine Satsuma, réunissant tout son courage pour parler clairement.
-Qu’est-ce qui va nous arriver, à Salamon et moi ?
-Cela dépendra de ce que tu souhaites faire, dit Satsuma. Tu peux choisir de rejoindre le DATS, et ainsi avoir la garantie que Salamon et toi ne serez pas séparés…
-Mais dans ce cas, il faudra que tu travailles en tant qu’agent, c’est à dire combattre les digimons, expliqua Kudamon.
-Si tu estimes que tu ne peux pas risquer ta vie, tu…
-Je n’ai pas peur du danger ! répliqua-t-elle fermement. Et je n’ai pas l’intension d’accepter de vivre sans Salamon. C’est mon meilleur ami, et il n’est pas question de nous séparer !
-Oui ! Nous sommes capables de nous protéger mutuellement et je ne permettrais à personne de faire du mal à Kyoko !
Kudamon regarda son partenaire un instant, puis hocha la tête, comme s’il avait lu dans les pensées de son partenaire.
-Dans ce cas, tu peux rejoindre le DATS, Tsukiyo Kyoko.
Kyoko fit un sourire jusque derrière les yeux, les yeux brillants de joie. Elle serra fort Salamon dans ses bras, sous les regards joyeux des autres membres présents.


03) Le retour du génie Tohma. Battre Meramon

Dans sa chambre, Kyoko ouvrit les yeux quand elle sentit une délicieuse odeur de toasts grillés venant de la cuisine. Elle prit le temps de se réveiller complètement, puis se mit en position assise sur son lit, Salamon encore en boule sur son oreiller. Elle caressa doucement la courte fourrure du digimon, qui ouvrit de petits yeux au contact chaleureux sur son dos.
-Ohayo, boule de poils, dit Kyoko en le prenant dans ses bras.
-Ohayo, répondit-il encore à moitié endormi.
Elle se leva et descendit dans la cuisine, son frère avec un tablier sur lui était en train de mettre la table. En voyant Kyoko et Salamon, qui apparemment s’était rendormi, il inclina doucement la tête d’un air inquiet.
-Tu nous prépares un déjeuner européen aujourd’hui ? demanda-t-elle en regardant les confitures, le miel, le beurre, les œufs et le bacon sur la table.
-Oui…
Il détourna la tête. Visiblement, il était inquiet au sujet de sa sœur et de son avenir en tant qu’agent du DATS. Lui faire accepter que sa sœur serait agent, avec ou sans son consentement, avait été très dure la veille lorsqu’il était venu dans l’immeuble.
Quand Satsuma Taishou lui avait annoncé la décision de Kyoko, il avait refusé en essayant de traîner sa sœur dehors, comme pour dire qu’elle avait eu un moment d’égarement. Mais Kyoko l’avait obligé à la lâcher, répétant qu’il n’avait pas à s’en faire, qu’elle pouvait compter sur Yoshino et Masaru pour l’aider, et Salamon avait renchéri en affirmant sa détermination à protéger sa partenaire, quitte à y laisser sa vie.
Kyosuke n’avait toujours pas accepté, quand Kyoko lui avait dit d’un ton cinglant qu’il n’avait rien d’un parent, qu’il avait beau être son tuteur légal, elle en avait assez qu’il la prive de liberté. En entendant cela, il n’attendit pas que Kyoko soit assez énervée pour dire des mots qu’elle regretterait : il avait accepté en la serrant fort dans ses bras.
Son rôle de parent était très difficile pour lui. A seulement 20 ans, sans préparation, il avait dû assumer cette lourde responsabilité, et il savait au fond de lui-même qu’il s’y prenait mal. Il était à la fois le frère, le tuteur et la dernière famille de Kyoko et Tomoyo. Kyosuke subissait une grosse pression envers lui-même chaque soir quand il voyait qu’il n’arrivait pas à remplir son rôle de parent.
-Kyo-nisan ?
La voix inquiète de Kyoko le ramena à la réalité. Il se tourna vers elle et passa son bras autour de ses épaules pour la serrer doucement contre lui. Elle avait raison, il l’étouffait à vouloir la protéger plus fort que tout. La jeune fille posa sa tête sur son épaule.
-Arigato niisan.
-Fais attention lors de tes missions. Si nous te perdions, je pense que Tomoyo…
-Je reviendrais tous les soirs en parfaite santé, ne t’inquiète pas.
Salamon s’était réveillé entre temps, et sauta sur la table, réclamant avec un sourire une douzaine de toasts grillés et du bacon.

Quand elle fut rassasiée et prête, Kyoko mit Salamon dans le digivice, ce qui le fit se plaindre. Tout comme Agumon, il n’aimait pas se retrouver dans l’objet, mais une fois à l’intérieur, il se contenta de faire la moue. Il savait que, même classifier comme digimon canidé, il ne ressemblait pas assez à un chien pour être tenu en laisse en plein jour.
Kyoko sortit de chez elle, puis prit le bus jusqu’à l’arrêt le plus proche de l’immeuble du DATS. Quand elle fut en uniforme, Salamon à son côté, elle marcha tranquillement jusqu’à la salle de contrôle, lorsqu’elle entendit Masaru crier. Elle ne comprenait pas ce qu’il disait, mais il était visiblement très énervé. Quand elle arriva, il observait le capitaine Satsuma avec un air plutôt résigné. A côté de son ami se tenait un garçon de son âge, blond avec un uniforme bleu.
-Tiens, on ne t’attendait plus, Kyoko-chan, dit Yoshino en la voyant.
-C’est quoi ça ?! fit-elle en voyant le digitama à côté de son amie. Y’a eu une alerte ? Pourquoi personne ne m’a prévenu ?
-Nous l’avons fait, tu ne répondais pas ! s’indigna Miki, les poings sur les hanches.
Kyoko fouilla rapidement son uniforme, puis tourna la tête vers Salamon.
-C’est pas moi ! C’est Tomoyo qui voulait juste regarder, mais tu l’as surprise et elle a…
-Elle l’a emporté pour que je ne vois pas…
Le digimon acquiesça puis Kyoko fixa d’un regard noir un point devant elle.
-Ce soir, pour sa punition, je vais lui préparer des crêpes !
Tous les membres présents levèrent un sourcil interrogateur, tandis que Salamon avait sursauté et tremblait désormais comme s’il était menacé par un Ultime digimon. Chez les Tsukiyo, la jeune fille était connue pour être une piètre cuisinière… Salamon se rappela de la masse noire et brune dans son assiette, que Kyoko avait présenté comme des « crêpes ».
-Bien, maintenant que Kyoko est arrivé, présentez-vous pour travailler ensemble, fit Satsuma Taishou.
Kyoko se dirigea vers le jeune homme blond pour faire ce que lui avait dit Satsuma Taishou, quand celui-ci prit la parole.
-Je pense que c’est inutile, taishou.
Kyoko s’immobilisa et pencha légèrement la tête sur le côté.
-La présence de Daimon Masaru ne servira pas à grand chose pour le DATS
Bien entendu, Masaru prit mal cette remarque. Le regard de Kyoko sembla disparaître à nouveau sous les quelques mèches sur son visage, tandis que ses poings se serraient. Salamon remarqua son amie et se mit à côté d’elle.
-À mon avis, il est préférable d’expulser d’ici les gens de son espèce.
Masaru s’énerva, bien entendu, mais tout le monde fut alors étonné lorsque Kyoko vint se poster, les mains jointes avec un regard de fangirl, à côté de Tohma. Les poils sur le dos de Salamon se dressèrent de frayeur à l’idée que Kyoko n’agissait jamais ainsi.
-Watashi wa Tsukiyo Kyoko, dit-elle en s’inclinant légèrement. Anata wa?
Tohma plissa les yeux pour l’observer, lorsqu’elle sourit en rougissant. En la voyant ainsi, il en déduit qu’elle était à ranger dans la même catégorie que Megumi et Miki : admiratrices de son charme.
-Tohma H. Norstein.
Elle se mit devant Tohma et, sous le regard terrorisé et choqué de Salamon, posa sa main sur le torse de Tohma.
-J’ai une question à te poser, dit-elle d’une voix particulièrement douce.
Même Raramon et Agumon avaient remarqué que les poils de Salamon étaient tous au garde-à-vous. Le petit digimon posa ses pattes devant ses yeux, mais les releva légèrement, juste à temps pour voir Kyoko mettre un coup de poing dans le ventre de Tohma. À cette vue, Miki et Megumi se serrèrent l’une contre l’autre, outrées qu’on est fait du mal à leur petit préféré, Yoshino avait failli lâcher sa tasse de thé et Satsuma avait effectué un léger sursaut sous la surprise.
-Ittai ka ? demanda-t-elle d’une voix mielleuse.
Masaru était pris entre la joie de voir ce nouveau venu qui essayait de le virer se prendre un bon coup et la terreur par le geste de la jeune fille en lui-même. Tohma, presque plié en deux, releva les yeux vers la jeune fille, le poing encore contre l’estomac du blond.
-Quelle est la raison de… ?
Elle le poussa en arrière. Tohma tituba mais se maintint debout, une main contre son estomac. Un digimon bleu que n’avait pas encore remarqué Kyoko se précipita vers lui en l’appelant « Master ». Kyoko se dit mentalement qu’un digimon ne devrait pas appeler son partenaire humain de cette façon. Elle se tourna alors vers Satsuma et posa fermement les mains sur son bureau.
-Si vous renvoyez Daimon, vous avez ma démission.
Masaru et Kudamon sursautèrent presque en même temps. Salamon mordit ses pattes avant puis se dirigea vers son amie.
-Kyoko ! Tu te rends compte ?! Si tu démissionnes, je serai renvoyé au Digital World ! On ne se reverra jamais !
-Le fait que tu partes seul m’inquiète, mais si Masaru-kun est aussi démis de son poste de membre, Agumon sera lui aussi renvoyé au Digital World. Si vous êtes deux, vous pourrez veiller l’un sur l’autre.
Yoshino se dit mentalement que Kyoko était très futée. En quelques secondes, elle avait planifié le coup de poing, sa certaine fausse démission et, si ça ne marchait pas, que son digimon pourrait toujours se retrouver avec Agumon au Digital World. Elle haussa les épaules puis se leva.
-Taishou, on ne peut pas se permettre de perdre deux membres le même jour, même avec l’arrivée de Tohma.
Satisfaite de la tournure des choses, Kyoko se permit un petit sourire. Masaru, en revanche, n’était pas satisfait.

Une heure plus tard, Masaru était assis sur un siège dans la salle de contrôle, couvert de bleus au visage. Kyoko le regarda ronchonner, portant dans ses bras Salamon, encore tremblant de la peur qu’elle lui avait faite. Yoshino, une trousse de secours en main, cherchait des pansements pour le jeune homme.
-Tu devrais t’estimer heureux d’avoir fait égalité. Tohma a déjà battu des champions olympiques.
-Pas étonnant après ça que Masaru soit couvert de bleus, fit Salamon.
-J’ai déjà battu le chef de gang de la 3e école d’enseignement supérieur !
-Ce qui t’a valu une exclusion d’une semaine, rappela Kyoko en tapant du pied par terre. Et j’avais l’air de quoi moi devant le conseil de discipline à prendre ta défense ?
Sa dernière réflexion était plutôt pour elle-même. Tohma entra alors dans la salle, un bleu sur la joue gauche. Il détourna immédiatement le regard et s’éloigna avec Gaomon.
-Comment peut-on avoir un digimon aussi mignon et être aussi froid ?
-Kyoko, ne recommence pas ! Ton intervention de tout à l’heure aurait pu te coûter une suspension.
-Que Taishou me suspende, j’en aie rien à faire…
De loin, elle regarda Tohma, qui finit par tourner la tête en sentant le regard oppressant de la jeune fille. Quand elle fut certaine qu’il la regardait dans les yeux, elle lui tira la langue, un doigt sous l’œil.
-Franchement, soupira Yoshino.
Soudain, l’alarme retentit dans la pièce, ce qui fit sourire Masaru, au grand dam de Kyoko qui soupira de lassitude. Miki et Megumi identifièrent rapidement le digimon : un PetitMeramon qui s’était multiplié jusqu’à atteindre une bonne centaine de copies. Kudamon expliqua que s’il n’était pas capturé lors d’un combat, il pouvait se multiplier. Kyoko en resta bouche bée.
-Il me semble que vous avez déjà fait connaissance, dit Kudamon.
Kyoko fut étonnée, pensant qu’elle lui parlait, mais en réalité, le digimon parlait à Masaru.
-Mais le pire dans tout ça, c’est que le nombre peut encore augmenter, fit Satsuma.
-Comment est-ce… ? commença Kyoko en voyant le nombre de copies passer à 150.
-Laissez-moi m’en charger ! s’écria Tohma.
-Ayez confiance en nous ! renchérit Gaomon.
Kyoko ne fut pas étonnée qu’il se propose. Il semblait toujours prompt selon elle à recevoir la gloire et les honneurs. Masaru s’avança alors, visiblement énervé.
-Mate ! La boule de feu est ma proie !
Elle leva les yeux au ciel et était sur le point de lui demander d’arrêter quand Tohma s’en chargea pour elle.
-Te sens-tu capable à 100% de battre ce digimon ?
-Bien sûr ! Nous le battrons avec notre esprit de combat !
Kyoko se frappa la tempe sous l’énervement tandis que Tohma se dirigea vers la porte sans même regarder Masaru. Ce qui évidemment ne plus pas au brun, qui se retourna vers lui.
-Tu es en train de dire que tu peux tous les battre ?
Tohma tourna à peine la tête, juste pour le voir d’un œil.
-Je peux, assura-t-il en sortant.
Kyoko et Masaru furent aussi surpris l’un que l’autre. Masaru essaya alors de le suivre mais Satsuma taishou lui ordonna de rester, tandis que Yoshino et Raramon suivirent Tohma. Toujours debout à la même place, Kyoko essayait de comprendre ce que Tohma pourrait faire de plus que Masaru. Mis à part son expérience sur le terrain, il devait avoir le même âge qu’eux, alors pourquoi une telle prétention ?
Salamon la réveilla de ses pensées pour lui indiquer l’écran de la salle de contrôle. On put y voir Gaomon créer une mini-tornade qui aspira plusieurs PetitMeramon pour les désintégrer et redevenir des digitamas. Gaomon évolua alors en une espèce de loup bleu avec des gants sur les pattes avant et un foulard autour du cou. Il fit sortir de sa bouche une gigantesque tornade qui réduisit les digimons à l’état de digitamas. Kyoko était impressionnée elle-même et manqua d’applaudir quand elle se rappela que ce type lui hérissait le poil. Elle se gifla mentalement pour avoir manqué de l’encourager, quand elle entendit Agumon appeler Masaru. Il venait de sortir précipitamment de la salle.
-Vous le laissez partir sans rien dire ?
-C’est mieux pour lui.
Kyoko sentit son souffle se couper, comme si on lui avait donné un coup de poing dans l’estomac. Elle sortit à son tour et se dirigea vers les vestiaires, suivit par Salamon. Une fois là, elle s’enferma.
-Kyoko ?
-Je déteste ces gens-là !
Salamon écarquilla les yeux, ne comprenant pas. Kyoko laissa quelques larmes couler sur ses joues pâles.
-Les gens qui… qui détruisent les autres parce qu’ils veulent avoir toute la gloire… Ce Tohma n’est qu’un connard !

Quand elle fut finalement calmer une demi-heure plus tard, elle retourna dans la salle de contrôle, où Yoshino l’accueillit avec un sourire.
-Où étais-tu passé ? Tu as loupé un grand moment ! Masaru à élaborer un plan incroyable pour battre les PetitMeramon !
-C’est très étonnant venant de lui, fit Raramon.
-Silence la plante verte, fit Kyoko en lui lançant un regard remplit d’électricité. Alors il a vraiment…
-Qu’est-ce que tu veux Kyoko-kun, je suis très doué, fit Masaru en se tournant vers elle.
-KYOKO-SAN, tu me dois le respect vu que je suis ta déléguée !
-Il n’empêche, j’ai gagné !
-Crois-tu réellement que tu pourras toujours gagner en improvisant ? fit Tohma, les bras croisés sur sa poitrine.
Masaru osa les épaules.
-Ne joue pas les mauvais perdant.
-Qu’as-tu dis ?
-Tu veux tester ? Cette fois, je vais en finir avec toi !
Kyoko était sur le point d’ouvrir la bouche quand Satsuma le fit pour elle.
-ARRETEZ AVEC CA !!!!
Elle manqua de s’évanouir sous l’effet du choc. Non seulement ça avait été soudain, mais en plus la puissance du cri l’avait presque assommé.
-ça faisait longtemps… que ça n’était pas arrivé, dit Yoshino en se massant la tempe.
-Masaru. Tohma. À partir de maintenant, vous deux ferez équipe.
Kyoko regarda son supérieur avec des yeux aussi rond que ceux de Masaru. Mais à quoi pensait-il ?! Ces deux-là allaient s’étriper vif ! Toute protestation de leur part fut refusée, il s’agissait d’un ordre incontestable. Kyoko se tapa le front en sortant de la pièce.
-Je prends ma semaine, je veux pas être mêlée à un meurtre…


04) La première mission de la nouvelle équipe. À la poursuite de Drimogemon

-Et ils ont commencé à s’insulter !
-Sérieusement ?
-Rends-toi compte que depuis 2 jours, quand ils sont dans la même pièce, il y a une atmosphère si pesante que tout le monde s’en va sans demander son reste !
Kyoko avait invité Yoshino chez elle pour qu’elle lui fasse le récit des mésaventures de Tohma et Masaru, qui ne s’entendaient sincèrement pas. Dans la pièce au-dessus se trouvait Tomoyo, la petite sœur de Kyoko, occupée à chercher des cosplays en soldes sur Internet.
Yoshino avait d’ailleurs était assez surprise de découvrir une fillette de 12 ans habillés en tenue de Sailor Moon lui ouvrit la porte en brandissant un sceptre en plastique. La jeune femme l’avait immédiatement prévenu qu’elle trouverait sa sœur dans une tenue différente à chaque fois. Tomoyo était friande de cosplay depuis la mort de leur mère, une manière à elle de ne pas déprimer en incarnant des héroïnes de manga qu’elle admirait.
Kyoko resservit du thé à Yoshino et Raramon, qui n’avait nullement besoin de se cacher vu que la fillette était au courant pour les digimons.
-Et ça ne s’arrange vraiment pas ?
-J’ai été obligé de m’occuper d’un Numemon parce qu’ils avaient commencé à se disputer, fit Raramon en buvant une gorgée.
-L’entente entre les deux n’est vraiment pas possible ! Comment Satsuma taishou a-t-il pu envisager une harmonie entre ces deux-là ?
-Je le vois venir, fit Kyoko en levant les yeux au plafond. Il veut qu’ils s’entendent, et les faire travailler ensemble est un moyen d’y arriver.
-C’est ridicule ! C’est comme se faire rencontrer la lune et le soleil ! fit Salamon à côté de sa partenaire.
-Mais on peut voir la lune de jour parfois, fit Raramon. Donc c’est possible !
Pour toute réponse, Salamon se contenta de grogner et lancer un regard noir au digimon. Kyoko fit tourner du bout des doigts sa tasse en réfléchissant. L’entente était un point important, mais en y réfléchissant, il n’y avait pas besoin de cela au sein du DATS. Masaru pourrait tout aussi bien faire équipe avec Yoshino ou elle-même. De même pour Tohma… même si Kyoko ne l’accepterait jamais. La question lui brûlant les lèvres, elle demanda.
-Yoshino-san ? Tu ne penses pas que Taishou a quelque chose d’autre en tête ?
-Probablement, dit-elle sans hésitation. Mais s’introduire dans sa tête revient à pirater le meilleur système de sécurité mondial.
-Impossible, commenta sa partenaire.
La jeune femme brune se tut en regardant sa tasse. Yoshino n’en savait pas plus elle aussi, malgré ses nombreuses années en tant que membre.

Quand Yoshino partit, Kyoko était toujours interrogative. Elle monta dans sa chambre située à l’autre étage de l’appartement sur 2 étages qu’elle occupait avec son frère aîné et sa sœur. Mais en passant devant la chambre de sa sœur, celle-ci la stoppa.
-Yoshino-san et Raramon sont déjà parties ?
-Oui. Pourquoi ?
-Ben… j’aurais aimé m’excuser de lui avoir fait peur…
Il fallait dire que Yoshino avait manqué de tomber par terre quand Tomoyo avait ouvert la porte en citant une phrase de combat de son personnage. Kyoko rie doucement et lui caressa la tête.
-Elle ne t’en veut pas. Elle m’a dit qu’elle te trouvait adorable.
-Vraiment ?
-Oui ! Même que Raramon lui a demandé ce qu’elle trouvait mignon chez toi !
-Je crois que je me souviendrais toute ma vie de Raramon déformée, en train de pleurer pour que Yoshino la lâche ! rir Kyoko.
La jeune fille sourit à son aînée. Celle-ci pensa lui demander de l’aide alors.
-Tomoyo-chan, j’aimerais te poser une question.
-Nani ?
-Si deux personnes qui ne s’entendent pas du tout, qui se détestent et qui n’arrivent pas à discuter calmement sans lever la voix se retrouvaient obligées de travailler ensemble en tant qu’équipe, à ton avis, pourquoi quelqu’un déciderait de les obliger à rester ensemble ?
Levant un sourcil interrogatif, la fillette prit les mains de sa sœur en soupirant.
-Onee, tu vas m’expliquer ça en détails.
Malgré son jeune âge, Tomoyo pouvait être très mature quand il s’agissait de réflexion et de prendre une décision. Kyoko lui expliqua donc les caractères de Masaru et Tohma ainsi que la décision de Satsuma Taishou. Après un moment de réflexion, la cadette se tourna vers sa sœur.
-Je pense que votre taishou veut les faire sympathiser.
-J’en étais venu à la même conclusion avec Yoshino-san. Tu ne penses pas qu’il voudrait autre chose ?
Prenant encore un instant de réflexion, la jeune fille finit par avoir un sourire moqueur.
-Si c’était un garçon et une fille, je pencherais pour une idylle, mais comme ce sont deux garçons… quoi que…
-Arrête avec tes histoires de yaoi !!!
Et Salamon sur le sol soupira en levant les yeux au ciel en voyant sa partenaire mettre sa sœur sur le lit pour la chatouiller aux larmes.

Quelques heures plus tard, Kyosuke, leur frère mais également tuteur, rentra de son travail du jour. Depuis qu’il s’occupait de ses sœurs, il avait enchaîné divers boulots plus ou moins gratifiants. Mais plus le temps passaut, et moins sa vigueur et son courage étaient présents. La seule chose qui l’empêchait de sombrer était ses sœurs, qu’il aimait plus que tout. Bien entendu, il y avait aussi…
-Kyo-nisan ? Tu es déjà de retour ?
Sortant de ses pensées, il sourit à Kyoko qui se tenait au bas des escaliers.
-Tadaima.
-Okaerinasai ! s’écria Tomoyo du haut des escaliers.
Voir ses sœurs lui sourire était le meilleur remède à ses blessures. Enlevant ses chaussures, il se dirigea machinalement vers le tableau des tâches, qui leur permettait une organisation efficace, et constata avec amertume qui ferait le repas de ce soir.
-Kyoko, rassure-moi, tu ne vas pas faire des crêpes comme la dernière fois ?
Vexée, elle gonfla ses joues et tourna le dos à son frère. Il n’y avait vraiment pas pire cuisinière qu’elle. Elle avait même réussi à rendre immangeable des frites au four. Kyoko songeait souvent qu’elle manquait de patience, mais elle ne comprenait pas pourquoi. En pâtisserie, la patience était d’autant plus importante qu’elle permettait de réussir. Alors pourquoi n’arrivait-elle pas à attendre que ses plats soient prêts ? Pourquoi s’arrangeait-elle toujours pour accélérer la préparation au point de louper ses plats ?
Tomoyo descendit des escaliers et entra dans la cuisine pour mettre un tablier.
-Tomoyo, c’est moi qui cuisine ce soir…
-Non, plus maintenant ! Karen-san vient manger ce soir, alors il est hors de question que tu la tues avec ta cuisine.
La bouche grande ouverte, Kyoko se retint de frapper sa sœur ou de lui décocher une réplique pour aller préparer la table pour quatre. Kyosuke s’approcha de la cadette, qui coupait des légumes.
-Quand a-t-elle dit qu’elle viendrait ?
Regardant son frère avec des yeux ronds, la jeune fille fit la moue.
-Pas plus tard que le week-end dernier ! Tu lui as dit « tu ne viens pas assez souvent à la maison ! à croire que tu préfères manger chez tes parents », et elle a répondu « dans ce cas, je mangerais ici la semaine prochaine ! ».
Regardant la fillette avec des yeux de merlan frit, il se souvint alors de la discussion et soupira. Il signifia qu’il allait prendre une douche puis les laissa seules. Kyoko s’approcha de sa sœur.
-Kyo-nisan est si distrait, dit-elle avec un petit rire.
-Il n’est pas distrait onechan, il est débordé, répliqua la cadette en coupant une carotte.
Kyoko baissa les yeux. Tomoyo avait raison.

Une heure plus tard, alors que le dîner était quasiment prêt, la sonnette de l’appartement retentit. Kyoko se précipita et ouvrit la porte. Une jeune femme de 18 ans aux cheveux roux aux reflets dorés, portant un chemisier vert et une jupe noir lui descendant jusqu’aux genoux, entra. Kyoko se sentit remplit de joie en la voyant. De toutes les petites amies qu’avait pu avoir son frère, celle-ci était la seule qui lui avait inspiré confiance.
-J’espère au moins que je ne vous dérange pas… c’est vrai que d’une semaine à l’autre, les choses peuvent changer.
Kyoko secoua négativement la tête avec un sourire.
-Chacune de tes visites apporte de la chaleur chez nous.
Touchée, elle rougit puis enleva ses chaussures.
D’origine européenne, elle était cependant très attachée à la culture japonaise, que sa meilleure amie, originaire de Tokyo, lui avait fait découvrir durant leur enfance et adolescence. Elle lui avait appris la langue, ce qui avait permis à la jeune femme de partir en voyage de perfectionnement sur l’île qu’elle aimait tant, où elle avait rencontré Kyosuke.
Quand elle vit Kyosuke, qui essayait encore de faire son nœud de cravate, sans succès, elle se précipita vers lui et effectua ce qu’il s’évertuait à faire.
-Tu n’es pas douée, décidément…
Il détourna les yeux, sans répondre. C’est donc avec surprise qu’il sentit les lèvres de sa petite amie sur sa joue. Cette image réchauffa le cœur de deux sœurs. Voir leur frère ainsi n’était pas journalier.
Le dîner allait certainement être délicieux.

Quand le dessert fut consommé, Kyosuke s’étala sur le canapé. Aucune des trois filles ne se plaint, elles savaient toutes qu’il avait de longues et pénibles journées. Karen se leva et s’assit au niveau de sa taille. Elle se pencha vers lui et commença à lui masser les tempes, ce qui lui arracha un sourire de satisfaction. Tandis que les deux sœurs mettaient la vaisselle sale dans le lave-vaisselle, elles en profitèrent pour s’éclipser, laissant un peu d’intimité au jeune couple. Kyoko profita de l’inattention de Karen pour prendre un peu de nourriture dans le frigo.
Une fois dans la chambre de Kyoko, celle-ci siffla et Salamon sortit de sous son lit.
-Tu ne t’es pas trop ennuyé ?
-On peut s’ennuyer quand on dort ?
Elle rit puis donna ce qu’elle avait pris dans le frigo à son partenaire. Tomoyo entra dans sa chambre, brandissant un appareil photo.
-Kawaiiii !
-Nani ?
Elle tendit l’appareil à sa sœur, où s’afficha des photos de Kyosuke et Karen en train de s’embrasser et se serrer l’un contre l’autre avec tendresse.
-Kawaiiii ! s’écria encore la cadette.
Kyoko soupira.
-Si seulement c’était toujours comme ça.
Elle s’allongea sur le parquet.
-Mais il faut profiter de ce genre de moment ! Déjà que le caractère de Kyo-nisan n’arrange pas leur relation…
-Comment fait-elle pour le supporter ? Il lui a déjà tout fait…
-Sauf la tromper ! rectifia Tomoyo.
-Il est incapable de tromper la moindre femme de toute façon !
Elles éclatèrent de rire ensemble. C’est vrai, leur frère était trop honnête pour courir deux femmes à la fois. Une fois que Tomoyo revint du salon sans nouvelles photos, les deux filles décidèrent de se coucher. Elle savait qu’il valait mieux ne pas déranger les amoureux.

Vers minuit, le comlink de Kyoko se mit à sonner. Le prenant à taton, elle l’alluma et le porta à son oreille.
-Oui ? dit-elle d’une voix endormit.
-Kyoko, c’est Yoshino. J’ai besoin que tu viennes au DATS, c’est une urgence !
-Je croyais avoir été claire avec Satsuma-taishou. Je prends ma…
-S’il te plait, Masaru et Tohma sont allés au Digital World ! C’est une urgence !


05) Irruption dans le Digital World. Le piège de Drimogemon.

-S’il te plait, Masaru et Tohma sont allés au Digital World ! C’est une urgence !
Se redressant subitement sur son lit, Kyoko resta un instant sans voix, puis se mordit l’index de nervosité.
-Comment ils ont fait ça ?
-Tohma s’est introduit dans la salle de contrôle et a programmé un départ en décalé. Masaru… il a failli détruire le Digital Dive, alors je l’ai envoyé…
-Yoshino-san, c’est idiot…
-S’il avait détruit le Digital Dive, Tohma n’aurait pas pu revenir…
-Ca serait le rêve ! dit-elle en regardant la lune par la fenêtre de sa chambre.
-Je suis sérieuse ! Rejoins-moi au DATS tout de suite !
Puis elle coupa la communication. Réveillant Salamon, Kyoko s’habilla puis se précipita dehors à la recherche d’un taxi.
Une fois au DATS, elle constata que Satsuma, Miki et Megumi étaient à leur place.
-Yoshino-san !
-Kyoko, ce n’est pas trop tôt !
-Qu’est-ce qui se passe ? Tu as l’air si inquiète…
-On… on a perdu le signal de Tohma et Masaru.
Kyoko sentit son cœur s’arrêter un court instant. Salamon sauta sur place.
-Comment ça ? Leurs digivices sont cassés ?
-Je ne pense pas… mais on ignore si…
Kyoko sentit des larmes lui monter aux yeux mais elle se battit pour qu’elles ne sortent pas. Elle leva la tête et se dirigea vers les écrans.
-Pourquoi sont-ils allés au Digital World ?
-Drimogemon leur a échappé.
-Le digimon qu’ils poursuivaient ?
-Oui. Tohma n’a pas supporté ça et est allé au Digital World. Masaru a cru bon de le suivre.
-Quels enfants tout de même ! répliqua Raramon. Le Digital World peut être dangereux !
-Tu y es déjà allé Raramon ? demanda Salamon.
-Heu… non.
-Alors comment tu peux savoir ? demanda le chiot avec un sourire narquois. Si ça se trouve, le plus dangereux pour eux, c’est d’être l’un à côté de l’autre…
-Ca ne pouvait pas être pire, s’exclama Yoshino.
-Miki, Megumi, vous trouvez ?
-Pas encore, on fait de notre mieux, mais leurs signaux ne veulent pas réapparaître.
Kyoko croisa ses bras sur sa poitrine un instant, puis se tourna vers Yoshino et Satsuma.
-Leurs signaux proviennent de leurs digivices, né ?
-C’est exact, confirma Kudamon. Pourquoi ?
-Donc, soit leurs digivices sont détruits, soit ils sont en panne.
-Ces objets ne peuvent tomber en panne. Ils ont été conçus par un scientifique très expérimenté.
-Qui ? demanda la jeune femme.
Elle n’eut aucune réponse. Elle soupira.
-Il y a une autre possibilité, dit Kudamon en sautant sur le bureau de son partenaire.
-Laquelle ? demanda-t-elle en se mettant à la hauteur du digimon.
-Notre ennemi est Drimogemon, qui est capable de creuser des trous, mais également une série de tunnels. La possibilité la plus probable est que Drimogemon a piégé les garçons dans un tunnel.
-Mais si c’est ça, ils ne pourront pas remonter à la surface dans l’immédiat ! s’écria Megumi.
-Oui, Drimogemon est un digimon taupe. Comme les taupes de ce monde, il aime creuser des tonnes de galeries.
-Ce qui veut dire ? demanda Kyoko, inquiète.
-Qu’ils sont dans un labyrinthe souterrain.
Kyoko rit nerveusement. Les deux garçons n’avaient pas vivres, juste leurs partenaires, leurs digivices étaient inutiles tant qu’ils seraient sous la terre et eux au DATS n’avaient aucun moyen de les retrouver.
-Ca ne pouvait pas être pire, souffla Yoshino.
Kyoko tapa alors rageusement juste à côté de Kudamon, qui sauta de 10 cm sous l’effet du coup.
-Quand ils reviendront, ils auront tous les deux droit à une séance spéciale !
Elle fit craquer ses doigts, ce qui ne rassura personne. D’après Masaru, Kyoko était très douée dans l’art du combat à mains nues, et quand elle était en colère, ses forces se décuplaient.

Quand le signal des deux garçons réapparut quelques instants plus tard, tous furent soulagés… jusqu’à ce qu’ils virent Drimogemon devenir Digmon, un digimon encore plus rapide et puissant. Tous étaient très inquiets, jusqu’à ce que le signal du digimon taupe disparaisse, visiblement détruit par Geogreymon et Gaogamon.
Quelques minutes plus tard, Masaru et Tohma, ainsi que leurs partenaires, réapparurent dans la Digital Dive. Immédiatement, Kyoko avança vers eux et gifla Tohma.
-Espèce de sale type !!! Tu ne te gènes pas pour dire que Daimon ne respecte pas les règles, mais toi, tu n’es pas mieux !!!
Elle l’attrapa par le col de son uniforme dans l’intension de le frapper, mais Masaru lui agrippa le poignet.
-Yameru ! Tohma est blessé !
Remarquant alors enfin que Masaru tenait Tohma par-dessus son bras pour l’empêcher de tomber. Voyant le sang sur la cuisse de Tohma, Kyoko plissa les yeux, puis donna une frappe sur le genou de Tohma, ce qui le fit sursauter, sous l’effet du choc mais aussi de douleur. Kyoko n’était vraiment pas du genre à oublier quelqu’un qu’elle n’aimait pas.
-Si tu ne veux pas que je devienne méchante, tu as intérêt à te montrer reconnaissant envers Daimon-kun qui t’as ramené ici ! A sa place, je t’aurais laissé te débrouiller après ce que tu…
-Kyoko ! l’interrompit Satsuma.
La jeune fille tourna la tête vers lui et haussa les épaules.

Après un court sermon, Satsuma les avait félicités d’être revenu entier et d’avoir réussi leur mission. Kyoko se sentit exclue à l’évocation de la mission. Elle n’avait rien fait, elle. Cette félicitation n’était donc pas pour elle.


07) Le week-end de Tohma. Bombenanimon, la bombe explosive.

Si Kyoko ne tenait pas un café dans sa main lorsqu’elle entra par la porte de la salle de contrôle du DATS, elle aurait cru rêver. Masaru était poliment incliné devant Tohma. Quand elle entra, le blond se tourna vers elle. La jeune fille, les lèvres encore collées contre la tasse en plastique, se retint de recracher le contenu de sa bouche. Elle l’avala donc et se plaça à côté de Masaru.
-Ce n’est pas dans tes habitudes de faire des courbettes à Tohma, fit-elle remarquer.
-Je parie qu’il veut lui emprunter de l’argent ! s’exclama Salamon en levant la patte.
-Ce n’est pas ça du tout !
-Qu’est-ce que c’est alors ? demanda Kyoko.
-Une chose impossible, conclut Tohma.
-Mais je ne t’aie encore rien demandé, s’exclama le brun.
-Même si je suis un professeur réputé, il m’est impossible de t’apprendre à étudier.
Cette fois, Kyoko recracha le café dans sa bouche, arrosant Salamon au passage. Trois mots lui vinrent en tête à cet instant précis : examen de rattrapage.
-Tu préfères demander à l’aristo plutôt qu’à ta déléguée de classe qui fait partie du top 3 des meilleurs élèves ?! s’énerva Kyoko en serrant si fort sa tasse qu’elle se cassa et le reste se déversa sur la tête de son partenaire, qui n’osa même plus bouger. Un peu plus de café ne ferait plus une grande différence dans son état.
-Mais ce n’est pas ça dont je parlais.
-Alors quoi ? demandèrent Kyoko et Tohma en même temps.
-Il y a une faveur… que j’aimerais que tu m’accordes.
Devenant méfiante, Kyoko ouvrit l’oreille. En tant que sa déléguée, elle se trouvait le droit de le remettre dans le droit chemin si l’idée lui venait de tricher.
-Demain, c’est l’anniversaire de Chika.
-Chika ? Ta petite sœur ?
-Je ne comprends pas où tu veux en venir Masaru-kun…
-Et bien, comme je ne peux pas faire autrement… Tohma, pourrais-tu t’occuper d’elle jusqu’à la fin de mon test ?
Kyoko leva un sourcil.
-Ce n’est que ça ? s’exclama Tohma. Yoshino peut aussi bien le faire.
-Yoshino avec un enfant ? Je demande à voir ! s’exclama Kyoko.
Elle sentit sur elle le regard noir de la jeune femme.
-Et si c’était toi qui t’occupais de Chika ? s’exclama la jeune femme rousse. On verra bien comment tu t’en sors.
-Ca ne peut être ni Yoshino, ni Kyoko ! s’écria Masaru, dans l’espoir de clarifier la situation, mais également de stopper nette la dispute. J’ai besoin de quelqu’un qui pourrait jouer le rôle d’une sorte de père…
Le regard de Kyoko s’adoucit. C’est vrai, le père de Masaru était porté disparu. Il était la seule figure masculine dans la maison Daimon depuis. Soupirant à l’idée que son frère était lui-même le seul homme de la famille, elle s’approcha de Tohma, qui semblait troublé, et s’assit à côté de lui.
-Accepte. Ce ne sera pas la mort de veiller sur une fillette de 10 ans une journée.
Elle tourna sa tête vers lui.
-Un week-end dans la famille de Masaru te fera peut-être du bien…
-En attendant, ce qui ME ferait du bien, C’EST UN BAIN CHAUD POUR ENLEVER CETTE HORREUR DE MON PELAGE !!! hurla Salamon, qui collait de partout.

Dans l’appartement, Salamon était en train de se laisser sécher par Kyoko, qui le brossait en même temps, et son sèche-cheveux. A nouveau propre comme un sous neuf, le digimon se regarda dans le miroir et réajusta son collier.
-Désolée pour tout ça…
Vu que je suis à nouveau propre, je te pardonne, dit-il en se tournant vers elle avec un large sourire.
-Ce soir, Tohma va voir la famille de Masaru. J’espère qu’il acceptera de s’occuper de Chika demain.
Se plaçant sur les genoux de sa partenaire, Salamon s’y blottit.
-Je suis persuadé qu’il acceptera.
-J’ai moi aussi ce pressentiment…
Regardant par la fenêtre de sa chambre, elle caressa machinalement son partenaire, en imaginant la réaction de Tohma devant la petite sœur de Masaru. La jeune file n’avait rencontré Sayuri et Chika qu’une seule fois, lors de la rentrée. Elles étaient exprès venues à la fin des cours. Et si la mère de Masaru semblait plus âgée de quelques années que sa mère, elle n’en avait pas moins rappelé des souvenirs à Kyoko.
Un sourire chaleureux, un rire aimant, une tape tendre sur la tête…
Fermant les yeux, Kyoko revit le visage enfantin de sa mère, tombée enceinte très jeune, peut-être même trop. Elle revit ses yeux semblables aux siens, ses cheveux lisses remontés en une queue-de-cheval pour cuisiner, détacher le reste du temps, mais elle se souvenait surtout de son sourire.
Un bruit de crissement de pneus dans la rue la fit brutalement revenir à la réalité par une image qui l’avait à jamais choquée : sa mère, allongée sur le sol, un filet de sang au coin des lèvres. Ce souvenir la fit trembler.
Sentant la nervosité soudaine de Kyoko, le digimon chiot leva la tête, voyant Kyoko les yeux grands ouverts, une expression de peur sur son visage. Il posa sa patte sur son bras et l’appela.
-Ky-chan ?
La jeune fille sursauta légèrement, puis s’adoucit. La voix de Salamon avait cet effet apaisant sur elle. Salamon ne dit plus rien. Il n’aimait pas forcer sa partenaire à parler. Il avait appris avec le temps que certains souvenirs étaient extrêmement pénibles pour elle. Il choisissait alors le silence.
Il frotta sa tête contre le bras de son amie et partenaire, puis s’endormit, en sécurité dans les bras de la personne qu’il avait juré de protégée, envers et contre tout. Kyoko se mit sous les couvertures et posa le petit digimon sur son oreiller.
-Oyasumi nasai, boule de poil.
-Oyasumi…
Le sommeil les emporta tous les deux en quelques instants.

Le lendemain, habillé d’un jeans, un t-shirt noir moulant et d’un débardeur rose et mauve par-dessus, elle se trouvait devant la maison des Daimon, en train d’essayer de faire réviser Masaru, qui ne faisait que remarquer le retard de Tohma. Plus qu’exaspérée, elle lui mit un coup sur la tête pour le faire obéir. Chika et Sayuri, muettes, observaient la scène, l’une rouge de honte, l’autre amusée. Tous remarquèrent alors une limousine noire arrivé.
-T’es à la bourre Tohma ! s’exclama Masaru avant même que la porte ne s’ouvre.
Descendit alors Tohma, vêtu d’un costume blanc, avec un bouquet de fleurs en main. La seule pensée de Kyoko fut : « pingouin »
S’agenouillant, Tohma souhaita un « Happy Birthday » à Chika, pour qui étaient les fleurs dans les bras de Tohma. Elle ouvrit cependant grand les yeux en voyant un autre bouquet, encore plus beau, qui était destiné à Sayuri. Elle soupira intérieurement en se disant qu’elle serait la seule fille ici à ne pas avoir de bouquet.
Elle fut cependant surprise de voir Tohma lui tendre un petit bouquet de rose. Masaru fit plusieurs aller-retour entre le bouquet et sa déléguée.
-Qu’est-ce qu’elle t’a fait pour avoir un bouquet elle aussi ? demanda-t-il.
-Et bien, ses délicieux biscuits entre autre… et je n’envisageais pas de la faire se sentir différente.
-Dis plutôt que tu essayes de l’acheter pour ne plus te faire gifler ou taper dessus…
Pour toute réponse, Tohma détourna la tête. Kyoko, encore toute émoustillée, caressait du bout du doigt les pétales, les joues rouges.
-C’est la 2e fois qu’un garçon m’offre des fleurs…
-Deuxième ?! s’étonna Masaru.
-Un garçon quand j’étais petite. Il a déraciné une gerbe de fleurs et me les a offerts en disant que j’étais jolie et gentille… les racines et la terre étaient encore attachés aux tiges, raconta-t-elle en riant.
Masaru sembla étonné et ses joues rosirent soudainement.
-Masaru ! Tu vas être en retard à l’école, intervint Sayuri en pointant sa montre.
-Ah oui ! Tohma, je compte sur toi.
-Bien sûr, répondit-il avant de cogner son poing contre celui de Masaru.
Disparaissant lentement, Masaru tourna le coin quelques mètres plus loin.
-Donc, elle se souvint, mais elle ne sait pas…

Mettant les fleurs de Tohma dans un vase, Kyoko recula d’un pas et les admira un instant. Elle avait laissé les Daimon et l’aristocrate juste après le départ de Masaru. Tohma avait proposé de la reconduire avant le début de sa journée, mais elle avait refusé. Elle habitait à 2 pâtés de maison de là.
S’approchant pour voir le bouquet elle aussi, Tomoyo était cette fois vêtu d’un costume blanc avec des bandes bleues, un chapeau, des bottes et des gants des mêmes couleurs. Sur sa poitrine, une sorte de flacon en forme de cœur était accroché. Sautant à côté de sa sœur, celle-ci se tourna vers elle. Tomoyo effectua une sorte de petite danse.
-Pretty Witch, Tomoyo-chi !
-Tu continues à te prendre pour une ojamajo ? rigola l’aînée.
-Je suis dans ma période, alors oui !
Elles sourirent toutes deux. Puis la jeune tourna son regard vers le plancher.
-Tu sais, j’aimerais être une vraie sorcière cependant…
Kyoko détourna les yeux. Elle savait ce qu’elle aimerait faire.
-Tomoyo-chan, dans ton manga, ressusciter quelqu’un n’est-il pas puni d’une peine de mort ?
-Non, les majos perdent leurs pouvoirs… Minute, comment tu sais ça ?!
Se rendant compte de son erreur, la jeune fille tourna le dos à sa sœur. Celle-ci la regarda avec un sourire malicieux.
-Tu regardes donc avec moi en faisant la vaisselle, c’est ça ?
-Et alors ?! C’est intéressant comme manga, c’est mignon…
-Mais tu regardes des mangas ! Tu disais pourtant que c’est idiot !
Elle se tourna vers sa sœur et plaqua ses mains sur ses épaules pour fixer sa sœur droit dans les yeux.
-Soyons clair : certains mangas sont mignons, rigolos et limite pédagogiques, et tu as tout à fait le droit de les regarder. Mais certains autres…
-Comme quoi ? l’interrompit la jeune fille.
-Ceux qui passent vers minuit. Ceux-là, je t’interdis de…
-Comme si je voulais voir des soi-disant héros décapiter à tour de bras des démons ou des vampires faire des blagues sur « sucer » et « sucer »…
Kyoko releva un sourcil.
-Non onee ! Je ne regarde pas ça ! J’ai des amis qui le font ! Moi, je tiens à ma santé ! Rester debout jusqu’à minuit à mon âge…
-Tu exagères là…
-Non ! insista la jeune.
Kyoko sourit et ajusta un des bords de la robe de sa sœur. Elle était parfois vraiment trop mature pour son âge. Celle-ci la serra dans ses bras. Même si elles se disputaient de temps en temps, rien ne les séparerait jamais définitivement.

Dans la maison des Daimon, une fois la nuit tombée, Yoshino, Raramon, Tohma, Gaomon, Tomoyo, Kyoko et Salamon se trouvaient autour de la table pour fêter l’anniversaire de Chika. Pour une fois, Tomoyo avait revêtu une tenue à peu près normale. Il s’agissait en fait de la tenue d’une héroïne de manga qui devait châtier les gens sur commandes et envoyer leur âme en enfer. Son costume constituait en un uniforme de collégienne bleu marine, presque noir, avec un nœud rouge.
Les deux sœurs avaient passés l’après-midi en ville à chercher un cadeau pour Chika. Quand Tomoyo lui offrit, elle lui spécifia qu’il ne s’agissait en aucun cas d’un cosplay. Malgré sa maturité d’esprit, elle était de nature timide, et parfois sa passion pour le cosplay la mettait mal à l’aise devant les gens qui ne la connaissait pas.
-Je le sais. Vous n’auriez pas acheté quelque chose qui ne plaise qu’à l’une, surtout si le cadeau m’était destiné, non ?
Rougissant comme une tomate, Tomoyo se rassit à côté de sa sœur, qui passa une mèche de ses cheveux derrière son épaule.
-Tu sais Chika, je pense qu’à 10 ans, on a envie de conquérir le monde, de montrer ce dont on est capable et de ne plus être considéré comme une enfant, s’exclama Kyoko calmement. Mais n’oublie pas que grandir, c’est faire face à des responsabilités de plus en plus lourde, alors que l’enfance permet une plus grande liberté.
-Tu essayes de me dire de ne pas devenir comme Masaru-niichan ?
-Oui, en effet.
Masaru fit la moue.
-Mais aussi, ne laisse pas le temps passé en espérant devenir plus grande. Profite du temps qui t’es offert avec ta famille et tes amis. Et profite de l’argent de Tohma, puisqu’il est riche.
Tohma ouvrit grand la bouche de stupeur. Tout le monde se mit à rire. Kyoko n’était évidemment pas sérieuse.
Tomoyo sentit l’atmosphère de la pièce. Une atmosphère joyeuse et chaleureuse. Depuis la mort de leur mère, 5 ans auparavant, cette chaleur et cette gaieté n’avait plu traversé les murs de leur maison. Le fait de la ressentir à nouveau remplit son cœur de joie. Si son frère était ici, il retrouverait sa personnalité d’avant… l’accident.


08) Yoshino obtient son histoire de Cendrillon ? L’ombre de Chrysalymon.

Le téléphone sonna à peine Megumi eut raccroché. Celle-ci commença à grincer des dents. Elle décrocha violemment le combiné.
-Si c’est encore pour Hanamura Neon, allez voir ailleurs !
Kyoko la regarda raccrocher, puis décrocher le combiné, afin que le téléphone cesse de sonner.
-Yoshino… elle a intérêt à avoir une bonne excuse !!!
-Comment a-t-elle osé nous faire une chose pareil ?! s’insurgea Miki.
Assit à côté de sa déléguée, Masaru ne comprenait pas un tel énervement. Certes, Yoshino avait été vu avec le célèbre chanteur Neon Hanamura, mais ça la regardait. Si elle avait un petit ami célèbre, pourquoi tout le monde semblait si énervé ? Ils devraient plutôt être contents pour elle, surtout que sa relation ne gênait en aucun cas son travail. Kyoko était d’accord avec lui, alors pourquoi les deux « pimbèches » s’énervaient autant ?
Yoshino entra finalement dans la salle de contrôle, et fut immédiatement interpellé par les deux agents féminins du DATS.
-Je la plains… devoir supporter ces deux-là…
-Dis plutôt d’être la proie des journalistes ET des deux idiotes, corrigea Kyoko. Les journalistes sont moins chiants qu’elles je crois…
Elle détestait vraiment Miki et Megumi apparemment. Les deux jeunes femmes étaient d’ailleurs en train de critiquer Yoshino, non seulement parce qu’elles recevaient des appels ininterrompus depuis 7h du matin, mais aussi parce qu’elles attendaient une explication sur le lien entre leur collègue et Neon Hanamura. Du point de vue de Kyoko, les deux femmes, depuis bien trop longtemps célibataires, étaient prêtes à tout pour avoir un petit ami, ou dans un cas extrême, une aventure d’un soir. Mais Kyoko doutaient qu’une histoire à court terme puisse vraiment les intéresser.

-Donc, Yoshino-san connaît Neon Hanamura ? demanda Tomoyo en se peignant les cheveux dans le salon.
-Plutôt le garçon qui se cache derrière ce nom de scène. Elle ne pense pas qu’il utilise un digimon à de mauvaises fins…
-Et toi ? Qu’est-ce que tu en penses ?
Kyoko, qui était en train de passer un coup d’éponge sur la table, s’immobilisa.
-Je crois que toutes les stars, surtout les moins connues, veulent garder l’attention du public.
Tomoyo posa sa brosse et se tourna vers sa sœur.
-Tu crois donc qu’il est coupable ?
-Je… je veux croire en Yoshino-san et ce garçon… Alors, disons que je suis encore mitigée.
-Je crois que tu l’es vraiment, onee, dit Tomoyo en souriant.
Un bruit se fit entendre dans l’entrée, celui d’une porte qui s’ouvrait.
-Tadaima…
-Okaerinasai ! dirent les deux filles en chœur.
Kyosuke apparut alors dans le salon, les cheveux en bataille, un bouton de sa chemise disparut et une marque rouge sur la joue, qui était gonflée.
-Nisan ! s’écria Kyoko en se précipitant vers lui.
-Nisama ! Qu’est-ce qui t’es arrivé ?
Le jeune homme s’assit à table pendant que Kyoko mettant de la glace dans un torchon.
-Une altercation avec mon nouveau patron.
-Nouveau patron ? demanda l’agent du DATS en posant la glace enroulée sur la joue de son frère. Je croyais que tu étais toujours au même boulot !
-Je le suis. Mais mon patron est en congés maladie. Il en a pour 6 mois, avec son cancer.
-C’est grave ?
-Non, il va être opéré ce mois-ci… mais comme il sera absent pendant 6 mois, la direction lui a trouvé un remplaçant.
-Nisama… il t’a frappé ? s’inquiéta Tomoyo.
Baissant les yeux, Kyosuke réajusta la glace sur sa joue puis sourit.
-C’est de ma faute, je n’ai pas agi comme il le fallait avec lui.
-Nisan…
Kyoko détourna le regard. Salamon sauta sur la table et regarda le frère de sa partenaire.
-Je trouve quand même qu’il n’avait pas à te faire ça ! s’exclama-t-il. Un patron n’a pas le droit de frapper un de ses employés ! C’est ce que tu disais toujours quand Kyoko cherchait du travail pour l’été.
-Ca ne se reproduira pas, assura-t-il. A l’avenir, je ferais en sorte de mieux faire mon travail ! Comme ça, l’harmonie au bureau reviendra !
-Gambatte nisama ! s’écria Tomoyo en levant les bras.
Le jeune homme sourit puis s’installa dans le canapé. Kyoko se précipita vers lui.
-Minute, qu’est-ce que tu comptes faire au juste là ?
-Regarder la télé ma charmante petite sœur…
-C’est toi qui est sensé cuisiner ce soir !
-Je veux juste regarder les infos en vitesse, dit-il en saisissant la télécommande.
Kyoko fit craquer ses doigts, puis sauta sur son frère, lui commandant de cuisiner ou elle le mordrait. Dans la bagarre fraternelle, la télécommande vola et tomba au sol, allumant la télé. Tomoyo prit la télécommande et regarda ses aînés se disputer en riant.
-Mais quel âge avez-vous ?
En ayant assez, Kyosuke repoussa Kyoko en arrière.
-Bon, d’accord, tu as gagné petite sœur ! Mais ne me saute plus jamais dessus comme ça !
-Tant que j’ai l’estomac plein…
-Hé ! mais c’est quoi ça ?! La télécommande est cassée !
Les deux autres se tournèrent vers Tomoyo et virent à la télé le chanteur Neon Hanamura en train de chanter son dernier single.
-Pourquoi dis-tu ça Tomoyo ? demanda Kyoko en se tenant à côté de sa sœur.
-Regarde onee !
Elle zappa sur une autre chaîne où Neon chantait toujours. Dans le doute, Kyoko utilisa les boutons placés sur la télé elle-même pour changer de chaîne, mais sur chacune d’elle, Neon Hanamura était en train de chanter.
-Mais c’est quoi ça ? s’insurgea Kyosuke. Si c’est de la publicité massive pour qu’on achète son CD, il est mal barré !
Il saisit la télécommande et éteignit la télé… qui se ralluma automatiquement.
-Mais que… ?
Il essaya encore plusieurs fois d’éteindre la télé, mais à chaque fois, elle se ralluma. Ce n’est qu’une fois définitivement débranchée qu’elle arrêta de diffuser le clip de Neon. Serrant les poings, Kyoko se tourna vers sa sœur.
-Tomoyo… je crois que je ne suis plus mitigée.
-One-chan ?
-Un truc pareil ne peut pas être fait par des humains…C’est un digimon, que Neon Hanamura contrôle qui est derrière tout ça…

Dans la salle de contrôle du DATS, où Kyoko était restée durant l’intervention dans l’immeuble de Neon Hanamura, le silence était figé, comme si personne n’osait plus respirer. Le capitaine Satsuma lisait des rapports à son bureau, Kudamon était tranquillement suspendu à son cou, et Salamon mangeait les gâteaux de Kyoko. Celle-ci attendait le retour de ses amis et collègues avec impatience. Sa présence n’avait pas été jugée utile lors de l’opération.
La porte d’entrée de la salle s’ouvrit alors, laissant apparaître, Megumi, Miki et les Pawnchessmon, ainsi que Masaru tenant un digitama dans ses mains, Agumon, Tohma, Gaomon, Yoshino et Raramon.
-Alors ?
-Tu le vois bien, non ? fit Masaru en montrant le digitama.
-Je voulais dire… Est-ce que c’est bon ? Je veux dire, Yoshino-san…
-L’affaire est close, non ? Nous avons sécurisé le secteur et tous les témoins ont eut recours à un effacement de mémoire en règle. Il n’y a plus rien à dire après ça.
Kyoko prit quelques instants, puis s’inclina poliment d’un très faible angle.
-Si tu le dis.
Le digitama fut renvoyé au Digital World sans problème. Mais Kyoko sentait comme une sorte de tristesse émanée de Yoshino, qui souriait faiblement. Se levant pour aller se changer, elle attira l’attention sur elle.
-Minna, je ramène des gâteaux demain. J’aimerais savoir ce que vous aimeriez comme biscuits.
Détendant l’atmosphère, la jeune fille vit pour la première fois depuis son retour Yoshino sourire et rire.


08-b) Kyo-nisan est innocent ! Les cauchemars sans fin

Allongé dans son lit, de la glace appliquée sur son épaule, Kyosuke maudissait son nouveau patron, qui n’était bel et bien qu’un salop fini. Non seulement il avait un caractère de cochon, mais en plus, il était violent envers ceux qu’il ne pouvait pas voir. Et visiblement, il était le bouc émissaire de cet homme, puisqu’il se prenait des coups chaque jour. Et il était de plus en plus dur pour lui de cacher ceci à ses sœurs.
-J’aimerais que ce connard vive un cauchemar sans fin et me foute la paix !
A la fenêtre de sa chambre, une ombre s’éloigna lentement.
-Cauchemar… sans fin…
L’ombre disparut en sautant du balcon. Kyosuke se retourna dans son lit, des crampes à l’estomac lui venant à la simple idée d’aller travailler demain.

Le lendemain, quand il vint à son travail, Kyosuke fut surpris de voir autant de gens attroupés devant le bureau de Ginjiro, son patron. Mais il fut encore plus surpris quand, juste avant l’ambulance, sa sœur arriva.
-Kyo-nisan !
-Kyoko ? Je peux savoir ce que tu fais là ?
-On a repéré le signal d’un digimon dans l’immeuble, lui indiqua sa sœur à voix basse.
Quand l’homme fut emmené par des infirmiers du DATS, Tohma effectua un rapide check-up de l’homme, qui était en parfaite santé, mise à part le fait qu’il semblait plongé dans une sorte de psychose. Il bougeait, se débattait contre des choses invisibles, les yeux grands ouverts, mais visiblement, il rêvait.
-Qu’allez-vous faire maintenant ?
-Cet état de transe n’est en aucun cas normal, affirma Tohma. Un digimon est derrière tout ça.
-Reste plus qu’à trouver qui en voudrait assez à ce type pour demander à un digimon de le mettre dans cet état, fit Masaru d’un air dégagé.
-Dans ce cas, votre enquête risque de s’éterniser. Ce type est le pire connard que j’ai connu, s’exprima Kyosuke, sans se souvenir que Kyoko était juste à côté de lui.
-Comment ça nisan ?
Avec difficulté, il expliqua les violences dont lui, mais également ses collègues, hommes et femmes, étaient victimes quotidiennement. Kyoko, n’en revenant pas, serra les dents avant de gifler son frère.
-Baka !!! Pourquoi tu n’as rien dit ?! C’est donc si dur pour toi de nous dire la vérité à Tomoyo et moi ?! Onisan no baka !
Puis elle s’enfuit, des larmes coulant sur ses joues. Quand Masaru et Tohma la retrouvèrent, elle était recroquevillée dans la voiture, Yoshino essayant de la calmer.
-Kyoko-san, pourquoi te mettre dans cet état ?
-On s’était promis… de ne rien se cacher. Mais nisan est un menteur, sanglota-t-elle. Je dois lui dire si je vais mal, mais lui le cache. Je le déteste…
-Ne dis pas des choses pareilles ! s’écria Masaru. Tu aimes profondément ton frère, et c’est pareil pour lui ! ça se voit immédiatement ! Alors ne dis pas ça, ne dis pas que tu le détestes.
Relevant son visage couvert de larmes, la jeune femme regarda son camarade, puis s’assit convenablement dans la voiture.
-Je m’excuserai ce soir alors.
-Pourquoi pas tout de suite ? demanda Raramon dans le digivice de Yoshino.
Pour toute réponse, la jeune femme détourna la tête.

Dans la salle de contrôle, Satsuma regarda le rapport sur l’état de Ginjiro, qui n’était pas brillant. Il était endormit et souffrait visiblement de perturbation dans son cycle de sommeil, le poussant à faire des cauchemars, qui lui donnait des convulsions par moments.
-Le digimon qui manipule cet homme utilise ses pouvoirs pour lui faire vivre des cauchemars.
-Pour le rendre fou tu crois ? demanda Yoshino.
-Peut-être pas, mais pour le faire souffrir…
-Et alors ? demanda Kyoko.
Tous se tournèrent vers elle, qui était assise à l’envers sur sa chaise, les bras entourant le dossier de la chaise.
-Explique-toi Kyoko, demanda Satsuma.
Elle se leva et poussa la chaise.
-Ce type ne mériterait pas qu’on l’aide. Il frappait nisan et ses collègues ! Je suis persuadé qu’il est violent envers toute personne trop proche de lui ! C’est une mauvaise personne, alors pourqu…
-Parce qu’un digimon a attaqué cet homme ! S’il s’agissait de ton frère, ne voudrais-tu pas qu’on l’aide ?! s’écria Satsuma.
La pupille de Kyoko se rétractèrent et de la digisoul apparut sur ses poings.
-Mon frère n’est pas violent ! Mon frère est une personne bien ! IL A ARRETE SES ETUDES POUR NOUS ! IL A PERDU SON AVENIR, SES REVES, SES CHOIX !!! Il a tout perdu pour moi et Tomoyo…
Elle s’écroula à genoux, des larmes coulant sur ses joues. Mais ce qui était très inquiétant était qu’elle respirait d’une manière saccadée et s’était écroulée sur le sol. Tohma, Masaru et Yoshino se précipitèrent immédiatement vers elle. Salamon sortit de la salle à toute vitesse.
-Kyoko, qu’est-ce qui t’arrives ? s’inquiéta Masaru, qui avait la main posée sur son dos.
La jeune fille n’était pas en état de répondre. Elle avait l’impression de mourir étouffée toutes le 3 secondes, lorsque ses poumons refusaient de s’ouvrir.
Après quelques instants, Salamon entra dans la salle, un sac en papier entre les dents. Il le mit devant sa partenaire.
-Kyoko, j’ai le sac.
La jeune fille regarda son partenaire, puis prit le sac, se mit sur le dos et commença à respirer dedans. Yoshino et Masaru, ainsi que les digimons, regardèrent la jeune femme faire, ne comprenant pas. Tohma, lui, posa sa main sur l’épaule de la jeune fille et lui parlait gentiment, lui répétant que ça passerait, que tout allait bien aller.
Quand elle retrouva un rythme à peu près normal, Tohma et Masaru l’aidèrent à s’asseoir. Salamon se mit sur ses genoux comme toujours, et la regarda, inquiet.
-Qu’est-ce que c’était que ça ?
-Une crise d’hyperventilation, conclue Tohma. Je ne pensais pas que des personnes atteintes de cette pathologie étaient autorisées à aller sur le terrain.
-Pourquoi ça ? demanda Yoshino.
-Ces crises se déclenchent lors d’un effort physique conséquent, ou d’un stress extrême. Comme nous sommes amenés à certaines extrémités dans nos missions…
-Je ne suis réactive qu’au stresse, lança Kyoko avant de remettre le sac sur sa bouche et son nez. Satsuma Taishou en a pris connaissance et m’a autorisé à aller avec vous pour combattre les digimons.
-Sonna ! C’est trop dangereux pour…
-Y’a encore 10 minutes, avant que j’aie cette foutue crise, tu n’aurais même pas envisagé cette possibilité!!! Je suis capable de…
Elle toussa, ne pouvant finir sa phrase et recommença à respirer dans le sac.

Assise dans la limousine de Tohma, Kyoko regardait par la fenêtre. Depuis les quelques minutes qu’elle était entrée dans la voiture, ni elle, ni Tohma n’avait dis un mot. Soupirant profondément, puis respirant à fond, il se tourna vers elle.
-Tu aurais au moins pu me prévenir de cette pathologie ! Je ne savais absolument pas quoi faire toute à l’heure !
-Tu avais peur de quoi ? Que je meure ? dit-elle d’un ton glacial.
-Oui ! J’avais peur que tu meurs !
Sursautant, Kyoko tourna légèrement sa tête, voyant le visage sérieux de Tohma. Elle avait souvent pensé qu’il ne se souciait pas d‘elle, qu’elle n’était qu’une version féminine de Masaru, donc un poids pour lui. Mais en entendant la sincérité dans la voix de Tohma, son cœur s’était adoucit et elle sentit tout à coup une envie de pleurer pour sa stupidité. Il avait raison : elle savait qu’elle pouvait être victime de ce genre de crise à tout moment, il était impossible de les prévoir, il aurait fallut le prévenir.
Elle baissa la tête.
-Gomen nasai.
Tohma se radoucit, voyant que le message semblait être passé. Il s’approcha d’elle et posa une main sur son épaule.
-Daijobu. Maintenant au moins, je saurais comment réagir s’il t’arrivait une autre crise.
Kyoko lui sourit, puis il croisa les bras sur sa poitrine.
-Tu n’as rien d’autre à me dire ? demanda-t-il.
-Comme quoi ? dit-elle en relevant un sourcil.
-Et bien, que tu es allergique au pollen ou au polystyrène, que tu es victime de diabète ou…
-Tu es vraiment un tonma !!!
Elle le gifla violemment et lui tourna définitivement le dos. Caressant sa joue meurtrie, Tohma se demanda ce qu’il avait pu dire de mal. Il voulait juste être sur de ne pas avoir d’autres mauvaises surprises.

Kyoko fut réveillée en plein milieu de la nuit par son comlink. Elle le mit à son oreille, encore à moitié endormit.
-Kyoko, dépêche-toi de venir au QG ! s’écria la voix de Miki dans son comlink.
-C’est si important que ça ?
-Deux choses : un, nous avons repéré le signal d’un digimon. Et deux…
La voix de la jeune femme se tut. Kyoko se redressa et s’assit sur son lit.
-Et quoi ? Miki, finis ta phrase ou je me recouche !
-Ton… ton frère a été arrêté sur les lieux par la police régulière.
Se redressant, Kyoko sentit son cœur s’arrêter quelques instants.
Quand elle fut sur les lieux, grâce à l’aide de Witchmon, elle retrouva Yoshino et Tohma.
-Yoshino-san ! Tohma ! Où est onisan ?
-Dans la voiture de police, lui indiqua Yoshino. Ils ont refusé qu’on l’approche.
-Ils disent qu’il est le suspect entre ce qui est arrivé ici et ce qui est arrivé hier.
-Le type aux cauchemars ? demanda Kyoko.
Tohma hocha positivement la tête. De là où elle était Kyoko pouvait voir son frère, la tête basse, les épaules hautes. Il était effrayé, peut-être même pleurait-il ?
-Il faut que je lui parle !
-Tu ne peux pas, lui dit Yoshino en la retenant. Notre équipe médicale va arriver et s’occuper de l’homme qui a été touché par les cauchemars.
Kyoko baissa la tête, résolue.
-Nisan, soupira-t-elle en pleurant.

Satsuma soupira en voyant le rapport d’analyse de la seconde victime.
-C’est exactement la même chose que pour le premier.
-Sauf que la police à un suspect de premier choix. Tsukiyo Kyosuke.
-Nisan ne peut pas être à l’origine de tout ça…
Masaru passa son bras sur les épaules de son amie, pour essayer de la réconforter.
-Ne t’inquiète pas, on va prouver son innocence, assura-t-il.
-Mais qui te dis qu’il est innocent ? rétorqua Tohma.
Tournant la tête vers lui, Masaru écarquilla les yeux.
-Tohma, souffla-t-il.
-Ne me regarde pas comme ça ! Il a un lien avec les deux victimes. La première était son supérieur, et la seconde son banquier.
-Qui refusait de lui laisser un délai
supplémentaire pour rembourser les deux prêts qu’il avait fait l’an passé, finit Yoshino en baissant les yeux.
-Et peut-être que d’autres personnes sont en train de cauchemarder alors que nous ne le savons même pas…
-Tohma ! siffla Masaru.
Le blond tourna vers son co-équipier un regard noir, mais celui-ci semblait plus soucieux qu’effrayé. Il tourna plusieurs fois son regard vers Kyoko tout en bougeant la tête, ses mains encore sur les épaules de la jeune fille. Celle-ci était dos à Tohma. Celui-ci comprit alors. C’était pour ne pas faire de peine à Kyoko que Masaru avait essayé d’intervenir pour le faire taire. Elle se retourna vivement, les joues couvertes de larmes.
-Tu n’es vraiment qu’un tonma ! Tu te fiches de la situation des autres parce que toi, tu as une belle famille, riche et sans problème ! Je n’ai plus de mère ! Et pas de père ! Il ne me reste que Kyo-nisan… maintenant, nous sommes de nouveau brisés !
Elle s’enfuit en pleurant. Masaru souffla lui aussi un « tonma » puis la pourchassa pour essayer de la réconforter. Il la retrouva à l’extérieur du DATS, accroupit dans l’herbe humide du matin. Masaru s’accroupit à côté d’elle et posa sa main sur son épaule.
-Daijobu. Ton frère est sûrement victime d’une mauvaise cocidence.
-On dit « coïncidence » Masaru.
-Ouais, ben en tout cas, je suis persuadé qu’il est innocent ! Alors arrête de pleurer.
-Je pleurerais autant que je veux !
Puis elle enfuit son visage dans ses genoux. Masaru se sentit idiot d’avoir dit ceci comme s’il s’agissait d’un ordre. Il se releva et regarda alentour. Kyoko eut le temps de se calmer, quand il revint avec une gerbe de fleurs en main, les racines encore accrochées, avec de la terre. Kyoko le regarda avec un sourcil relevé.
-Tu ne sais donc pas cueillir un bouquet correctement ?
Gêné, il baissa les yeux. Cependant, Kyoko rit doucement, heureuse de cette délicate attention.
-Merci Masaru-kun. Avec ce bouquet un peu spécial, tu me rappelles le petit garçon de mon enfance. Il était maladroit il me semble.
-Parce que tu n’étais pas maladroite toi à 6 ans ? demanda-t-il en faisant la moue.
Elle haussa les épaules, puis se redressa légèrement.
-Comment sais-tu qu’on avait 6 ans ? Je ne l’ai pas spécifié l’autre fois quand Tohma m’a offert des fleurs !
Il se gratta la joue en regardant à l’opposé de Kyoko, puis soupira et se mit à la hauteur de Kyoko.
-C’était moi le garçon avec les fleurs. Mais ne le répète à personne !
Ouvrant grand la bouche de surprise, elle fut convaincue par la teinte rose sur les joues de son ami, puis l’embrassa avant d’aller remettre les fleurs dans la terre. L’attention l’avait beaucoup touchée, mais ces fleurs étaient une propriété publique. Elle l’avait appris à 6 ans, quand un policier avait grondé Masaru pour avoir déterré des fleurs dans le jardin public.

Ce soir-là, Masaru raccompagna Kyoko chez elle, non sans lui demander encore de ne rien dire sur ce qu’elle avait découvert sur leur enfance. La jeune femme assura son entière discrétion, en échange d’un dîner chez les Daimon, que le jeune homme ne pu lui refuser. Cependant, une fois sortit de l’ascenseur à son étage, Kyoko fut surprise de voir la porte de leur appartement ouvert. Prudente, elle marcha tranquillement jusqu’à la porte et appela sa sœur, qui accourut vers elle en pleurant.
-Onechan ! C’est vrai ? Kyo-nisan a été arrêté ?
Kyoko ferma les yeux et hocha la tête positivement.
-Non… non, non, non !!! fit-elle en s’agrippant fermement à sa sœur.
-Tomoyo-chan, calme-toi…
-Mais onee… on va…
Kyoko entendit alors un raclement de gorge et releva la tête pour voir une femme d’une trentaine d’année, vêtu d’un tailleur violet, les cheveux remontés en une queue-de-cheval.
-Dare da ?
-Kitsune Hamada. Je travaille pour les services sociaux. On m’a prévenu que votre frère avait été arrêté la nuit dernière.
Kyoko sentit son sang se glacer. Après ces 5 années à prouver aux services sociaux que tout aller bien chez eux, il suffisait de 24h pour qu’ils interviennent. Et Kyoko avait le pressentiment, par la réaction de sa sœur, mais aussi par une petite voix au fond d’elle-même, que les ennuis allaient commencer.
Masaru, dans l’encadrement de la porte, ne comprenait pas ce qui se passait, mais lui aussi sentait que la famille de son amie était en danger. Serrant les poings, il se jura de tout faire pour protéger Kyoko et Tomoyo en attendant d’innocenter Kyosuke.
Quelques heures après avoir été littéralement jeté dehors par cette Kitsune Hamada, Masaru mangeait sans appétit, rageant d’avoir été incapable d’aider Kyoko.
-Daijobu Masaru-kun ! Rentre chez toi, ta famille doit se faire un sang d’encre pour toi !
Ses yeux affirmant cependant que rien n’allait aller. Les yeux violets de la jeune femme étaient embués de larmes, même si celles-ci ne coulaient pas encore sur ses joues.
Avalant sans s’en rendre compte une bouchée de riz, il mâcha longuement avant d’avaler ce qui était plus une bouillie dans sa bouche.
-Masaru ? s’inquiéta Sayuri. Qu’est-ce qui te préoccupes ?
Revenant à la réalité avec la voix de sa mère, Masaru posa ses baguettes puis expliqua en détail les faits qui le perturbaient. Sayuri et Chika écoutèrent très attentivement le récit du jeune Daimon, laissant de temps en temps une exclamation d’inquiétude ou de frustration échapper leurs lèvres. Masaru n’eut cependant pas le temps d’en arriver à l’événement survenu chez son amie, car la sonnette de la porte d’entrée le coupa.
-Qui cela peut-il bien être ? Il est assez tard…
Sayuri se leva et alla ouvrir. Elle appela alors ses deux enfants, qui accoururent. Sur le seuil de la porte, Kyoko tenait Tomoyo dans ses bras, un sac sur son dos, alors que la cadette avait une petite valise dans les mains.
Quand elles furent installées à la table, une thé chaud devant elle, la langue de Kyoko se défigea.
-Les services sociaux ont décidé de nous placer dans une famille d’accueil. Ils disent qu’avec les éléments retenus contre Kyo-nisan, personne ne pourra s’occuper de nous avant un moment.
-D’ordinaire, ils ne sont pas aussi rapides, surtout quand la situation est plus critique qu’ici, conclue Tomoyo en buvant une gorgée de thé.
-Vous vous êtes donc enfuit de chez vous ? comprit Sayuri. Ce n’est pas la meilleure chose à faire !
-Mais comprenez bien que nous en avons assez d’êtres séparés Daimon-san ! s’exclama Kyoko, à bout de nerfs. Quand kaasan est morte, les services sociaux ont essayé de nous séparés de nisan. Ils le jugeaient trop jeune pour s’occuper de nous. Lui, il a réussi à les convaincre et s’est occupé de nous comme un vrai père.
-Les services sociaux viennent faire un contrôle tous les 6 mois, et parfois un contrôle surprise. Jusqu’à présent, nous n’avions jamais eut de problème, mais avec onisama arrêté…
Sayuri fronça les sourcils. Elle se leva alors.
-Je vais préparer vos lits.
Dans les 30 minutes qui suivirent, Tomoyo était à moitié endormie dans un futon près du lit de Chika, et Kyoko était encore parfaitement éveillée dans le lit de Masaru. Elle regardait le plafond, ne trouvant vraiment pas l’énergie nécessaire pour mettre de côté tout ce qui lui était arrivé en l’espace de 48h. Masaru, allongé dans un futon à côté de son lit, se redressa.
-Kyoko-kun, tu ferais mieux de dormir.
-Je n’y arrive pas, dit-elle en fermant les yeux.
Il se leva et s’assit à côté d’elle. Il passa ensuite son bras sur les épaules de son amie et la berça en fredonna un air qui était inconnu à Kyoko. Curieusement, elle trouva ses yeux se fermant lentement.
Quand elle les rouvrit, il faisait grand jour dehors. Elle descendit, pour trouver un bon petit-déjeuner, déjà entamé par Agumon et Masaru, qui se disputaient des tamagoyakis, ainsi que Tomoyo, qui portait l’un des seuls cosplays qu’elle avait emporté avec elle, les autres placés sous clé dans son armoire.
Quand elle pu enfin prendre a partie Masaru, elle lui demanda ce qu’était ce refrain de la nuit précédente.
-C’est un petit quelque chose que mon père fredonnait pour m’endormir quand je ne voulais pas me coucher…
-Tss ! Tu as toujours été rebelle à l’autorité, fit-elle en haussant les épaules.
Puis elle alla prendre sa douche et s’habilla. Pendant ce temps, elle réfléchit et se dit qu’elle pouvait toujours aller voir son frère au commissariat.
C’est ce qu’elle fit, et après avoir été fouillé en vitesse par les policiers, ils lui permirent de voir son frère, qui était en cellule. Quand il la vit, il se leva du banc sur lequel il était couché et s’approcha des barreaux.
-Nisan, daijobu ?
-Oui, répondit-il après un long moment, comme s’il avait mis du temps à comprendre la question.
Kyoko remarqua les énormes cernes sous ses yeux, comme s’il n’avait pas dormi depuis plusieurs jours, ses cheveux étaient entièrement décoiffés et il commençait à avoir une barbe mal rasée.
-Nisan, tu n’as rien fait de mal ! affirma-t-elle. Alors ne t’inquiète pas. Mes amis et moi allons t’innocenter.
-De quoi parles-tu ?
-C’est un digimon qui est à l’origine de tout ça, murmura-t-elle. On va donc s’en occuper.
Regardant sa sœur avec ses yeux fatigués, il soupira puis se rassit sur le banc.
-Va-t-en Kyoko. Personne d’autre que toi et Tomoyo ne me croyiez innocent. Ces policiers ne vont pas me lâcher, crois-moi.
-Mais nisan ! Si tu n’es pas innocenté, les services sociaux vont nous séparer ! Une femme est déjà venue hier en leur nom !
Relevant subitement la tête, Kyosuke se précipita aux barreaux.
-Quoi ? Comment ça ?
-Elle est venue hier soir et nous a dit qu’on allait être placé, vu les charges qui pèsent contre toi…
Kyosuke serra fermement les barreaux entre ses paumes, grinçant des dents.
-J’aimerais bien qu’eux aussi soit plongés dans ses cauchemars sans fin ! s’écria-t-il de fureur.
-Nisan ! Ne dis pas ça ! Ce n’est pas bien !
-Tais-toi ! Tu sais très bien ce qui arrivera sinon…
Passant son bras entre les barreaux, la jeune fille réussit à gifler son frère, non sans se faire mal au bras.
-Le Kyo-nisan que je connais ne dirait jamais ça ! Il déteste faire du mal aux autres ! Ne dis pas ça !
Touchant sa joue rougit, il se sentit honteux d’avoir pensé un seul instant une chose pareille. Baissant la tête, il s’excusa et Kyoko passa ses deux bras par les barreaux pour l’étreindre.
Quand elle quitta le commissariat, son digivice s’activa.
-Salamon ? Qu’est-ce qu’il y a ?
-Kyoko, c’est très grave ! J’ai senti la présence d’un digimon très proche pendant que tu discutais avec ton frère ! Je l’ai parfaitement senti, il était tout proche !
-Tu as pu le localiser ?
Salamon se tu et détourna le regard.
-Salamon !
-Il était… apparemment… avec toi et Kyosuke.

Quelques heures plus tard, quand l’alarme du DATS repéra un digimon dans le secteur où se trouvaient les services sociaux, Kyoko regarda l’écran, anéantit. Son frère était bien celui qui contrôlait le digimon.
À nouveau, elle fut victime d’une crise d’hyperventilation. Et pendant que Masaru et les autres s’occupaient de sécuriser le secteur sur le terrain, Salamon regarda sa partenaire, respirant dans un sac en papier pour retrouver son calme. Le petit digimon chiot se mordit les babines à l’idée que sa partenaire souffrait autant, lui qui s’était juré de la protéger, il avait l’impression d’avoir failli à son devoir.


08-c) L’union des forces ! Le pacte de Gatomon et Tapirmon !

Tordant machinalement une feuille de papier dans ses mains, Kyoko ne parvenait pas à se faire à l’idée que son frère était bel et bien le coupable. Elle connaissait un Kyosuke gentil, têtu, parfois même très énervant, mais incapable de violence, même indirect. L’idée qu’il utilise un digimon pour mener une vie meilleure était la pire des choses qu’elle l’est jamais imaginée faire.
Assises chacune sur leurs sièges, Miki et Megumi ne savaient pas comment faire pour redonner le sourire à la jeune fille. Bien que leur relation soit orageuse, voir Kyoko fixant le vide devant elle était quelque chose de très douloureux à voir. Satsuma depuis son bureau essayait de réfléchir à l’avenir de la famille Tsukiyo, qu’il ne pourrait pas protéger indéfiniment.
La porte s’ouvrit enfin, pour laisser passer Masaru, Tohma, Yoshino et leurs digimons. Salamon se précipita vers eux, mort d’inquiétude.
-Des indices ?
-Aucun pour l’instant, dit Tohma. Mais l’équipe scientifique du DATS passe la scène au peigne fin. Quelque chose finira bien par sortir de cette fouille.
-En attendant, les autorités refusent toujours de laisser le frère de Kyoko sortir, compléta Yoshino en baissant la tête.
-Le fait que la personne s’occupant du dossier de sa famille ait été touchée elle aussi n’arrange pas son affaire, fit Tohma.
Il sentit alors la main de Masaru lui écraser l’épaule. Se tournant vers lui avec une grimace, Masaru montra Kyoko, qui n’avait rien entendu, toujours prostrée dans une sorte d’état second.
-Elle est comme ça depuis votre départ, expliqua Megumi à l’extérieur. Elle a fait une autre crise comme hier puis elle s’est assise là et n’a presque plus bougée.
Tohma se mordit la lèvre.
-Son état mental n’est déjà pas brillant d’après ce que m’a dit Satsuma taishou, mais si en plus le peu de stabilité émotionnelle dont elle dispose se brise, nous risquons de devoir l’envoyer à l’hôpital.
-Ne dis pas des bêtises pareilles ! s’exclama Masaru. Kyoko est plus forte que ça !
-Masaru, tu ne connais pas les effets néfastes d’un état psychologique instable !
-Dans ce cas, explique-moi, monsieur le génie !
-Apparemment, Kyoko est traitée par une psychologue ancienne membre du DATS. J’ai pu discuter avec elle, mais même si elle refuse de me révéler les détails, elle m’a assuré que l’état psychologique de Kyoko était en équilibre instable. Un événement comme l’arrestation de son frère peut endommager son psychisme, et causer des troubles mentaux irréversibles.
-Tu n’exagères pas ? demanda Yoshino.
-Si nous intervenons à temps, il est possible que j’exagère. Mais autrement…
Miki et Megumi baissèrent la tête. Yoshino et Masaru se regardèrent. Kyoko, qui avait tout entendu, se découvrit.
-Je sais que je suis à moitié folle, mais je sais encore ce qui m’arrive, à moi et autour de moi, dit-elle d’une voix calme et lente. Et je sais que… mon frère ne peut plus être innocenté.
Tous la regardèrent avec un mélange de stupeur et de pitié. Cette fille d’ordinaire si vive et énergique était à présent dénouée de volonté et semblait sur le point de craquer.
Satsuma apparut alors derrière Kyoko, et en comparaison avec la jeune fille, on aurait dit un géant, un ogre prêt à dévorer n’importe qui.
-Il y a peut-être une solution, Kyoko, fit Kudamon sur les épaules de son partenaire.
-Laquelle ? demanda-t-elle en se retournant.
-Ton frère ne manipule peut-être pas le digimon.
Tous semblèrent surpris à cette idée.
-C’est impossible Taishou ! Ces trois personnes ne peuvent pas être des coïncidences ! Ils ont tous les trois rendu la vie encore plus dure qu’elle ne l’est déjà pour Kyo-nisan. Son nouveau patron qui se défoulait sur lui, son banquier qui voulait être remboursé immédiatement, et cette femme des services sociaux qui a essayé de nous séparer…
-Ton frère n’aimait pas ces personnes, n’est-ce pas ? Dans ce cas, il est possible que son souhait de faire disparaître ces « ennuis » ait été entendu par un digimon.
-Sonna…
-Certains digimons réagissent aux souhaits des humains. Il est possible qu’un digimon se soit trouvé à proximité de ton frère et ait entendu son souhait.
-Mais onisan n’est pas quelqu’un de méchant ! Même s’il avait dit quelque chose comme ça, il ne l’aurait jamais accomplit.
-C’est pour ça que le digimon l’a fait pour lui, termina Kudamon. Dans cette perspective, ton frère est innocent.
Encore sous le choc d’une telle révélation, les forces de ses jambes lâchèrent et elle tomba. Tohma et Masaru eurent juste le temps de la rattraper. Puis elle éclata de rire, pleurant même. Elle rit aux larmes pendant quelques minutes jusqu’à être calme, puis baissa la tête.
-Mais les policiers n’accepteront pas cette version, vu que l’existence de digimon doit rester secrète.
-Crois-tu sincèrement que Satsuma laissera un innocent en prison ?
La jeune fille releva la tête.
-Le directeur de la police est au courant de tout. Il sera en mesure de libérer Kyosuke dès que nous lui apporterons la preuve de l’implication d’un digimon.
Si elle n’avait pas été assise sur le sol, ses jambes auraient à nouveau lâchés.

Dans sa cellule, Kyosuke ressentit à nouveau une présence auprès de lui, alors qu’il était seul. Il tourna la tête vers un coin noir, où deux paires d’yeux rouges le fixaient. Comme il était allongé, il se releva. Curieusement, il n’avait pas peur. Les deux yeux avancèrent pour montrer deux petites créatures. La première était une espèce de petit mammouth avec un masque de métal sur le museau, dont les jambes arrière n’étaient que de la fumée grise. L’autre était un chat blanc se tenant sur les pattes arrière avec des gants verts à rayures orange aux pattes avant. Il s’agissait de Tapirmon et Gatomon.
-Vous êtes des digimons, n’est-ce pas ?
-Digimon… digimon, répéta Tapirmon.
-Il ne sait pas parler. Il est encore trop jeune. Mais nous avons fait ce que tu voulais, maître.
-Maître ?
-Nous avons neutralisé les personnes qui vous voulez du mal. Etes-vous satisfait ?
-Quoi ?
Kyosuke sentit son estomac tomber au fin fond de ses entrailles. Ses digimons l’appelaient maître, et par dessus le marché, ils seraient ceux qui auraient attaqué ces gens ? Kyosuke n’en revenait pas. Mais le plus incroyable, était qu’ils avaient agi à partir de ses idées.
-Maître, êtes-vous satisfait ? répéta Gatomon.
-Non. Non je ne suis pas satisfait ! Pourquoi avez-vous fait ça ?! Je ne vous ai rien demandé !
-Tapirmon voulait vous aider. Je ne suis là que pour l’aider.
Le petit digimon Enfant, comprenant qu’il n’avait pas rempli son rôle, se mit à pleurer. Les yeux de Gatomon, reflétant jusqu’à présent l’indifférence, changèrent pour exprimer une agressivité cachée jusqu’alors.
-Faire pleurer un enfant, ce n’est pas bien ça… Tu mérites une leçon, maître ! dit-il en montrant ses griffes.
Kyosuke recula contre le mur tandis que le digimon sauta sur lui.
-Nut shoot !
L’attaque de Raramon empêcha le digimon chat de blesser le jeune homme. Kyoko ouvrit rapidement la cellule et sortit son frère de là.
-Nisan, je t’avais dis que nous prouverions ton innocence ! dit-elle en sentant les larmes monter à ses yeux.
-Kyoko-chan… tu es vraiment têtue ma chère petite sœur.
Gatomon se releva et essaya de bondir à nouveau. Salamon lança ses ultrasons sur lui, ce qui le stoppa net. Kyoko remarqua alors que Tapirmon pleurait toujours. Elle le prit dans ses bras, pour se rendre compte qu’il était totalement apeuré.
-Ce Tapirmon est incapable de faire du mal, il a trop peur de nous.
-Mais comment a-t-il pu attaquer les trois personnes ?
-Grâce à moi, fit Gatomon. J’ai endormi ces trois humains avec un de mes attaques, il lui a suffit d’utiliser une des siennes.
Sentant le petit digimon tremblant dans ses bras, Kyoko sentit de la colère monter en elle.
-Tu l’as utilisé !
-Non, je l’ai aidé ! Mais cet humain égoïste ne semble pas comprendre les sentiments de ce petit Tapirmon !
-Je n’ai rien demandé. S’il a voulu m’aider, je l’en remercie, mais de là à attaquer des gens…
-Humain pathétique…
Gatomon tourna alors son regard vers Kyoko, tenant Tapirmon. Son regard se durcit alors qu’il se mit à briller.
-Il va évoluer ! s’écria Tohma.
-MEURS HUMAINE !!!
Gatomon sauta sur Kyoko, qui recula pour essayer d’éviter le digimon. Une lumière aveuglante se diffusa alors dans la pièce, et quand celle-ci disparut, Gatomon avait évolué en un digimon faisait deux fois la taille d’un humain, blanc de forme féline, un masque égyptien sur le visage et des ailes dans le dos. Tohma l’analysa immédiatement.
-Nefertimon, un digimon cuirassé capable d’une agilité et d’une rapidité incroyable. Nous avons intérêt à faire attention, il peut attaquer avec ses pattes, mais également avec son masque.
-Kyoko ! Daijobu ka ?
Au sol, la jeune fille tenait encore Tapirmon dans ses bras, mais elle avait un poids au-dessus d’elle. Elle se tourna et vit son frère, qui avait du sang qui coulait de son dos. Il avait prit l’attaques des griffes du digimon.
-Nisan !
-Kyoko… donne-lui une bonne leçon.
Puis il s’évanouit. Tapirmon sauta alors de ses bras et secoua le jeune homme pour le réveiller. Nefertimon lança alors un laser depuis le serpent sur son masque, loupant de très peu le digimon Enfant.
-Ne te préoccupe pas des humains !
-Mais… aider… humain…
-Petit abruti !!!
Le digimon sphinx déploya ses ailes, attaqua un mur pour le briser puis s’envola dans les airs. Il fit alors briller son collier et une lumière rose apparut au dessus de lui, faisait apparaître une stèle qu’il envoya sur l’Enfant digimon.
-Jamais ! Digisoul charge!
-Salamon shinka… Witchmon !
Le digimon sorcière utilisa son balai pour rediriger la pierre, qui se fracassa contre un mur. Puis elle s’envola et envoya son attaque Aquari Pressure sur le digimon, qui l’esquiva rapidement. Elle retenta plusieurs fois, le blessant aléatoirement. Witchmon lança alors une énième fois son attaque sur le digimon, qui riposta avec une de ses attaques, quand il sentit dans son dos une puissante décharge. Sunflowmon venait de lui lancer son attaque Sunshine Beam. Witchmon en profita alors, se plaça sous le digimon en chute libre et se mit debout sur son balai. Un cercle vaudou apparut autour d’elle, puis de ses doigts sortit un puissant rayon d’énergie qu’elle dirigea sur le digimon.
-Baru Luna Gale ! s’écria Witchmon en libérant toute la puissance de son attaque.
Nefertimon envoya des lasers pour contrer l’attaque, mais en vint. Witchmon attrapa rapidement le digitama de Nefertimon avant de redescendre auprès de sa partenaire.
-Bravo Witchmon !
-L’attaque que tu as lancée était spectaculaire, Witchmon, s’exclama Agumon. J’ai hâte de la revoir.
-Je ne te le souhaite pas. J’étais trop énervée contre Nefertimon pour utiliser mon attaque normale. Je n’utilise le Baru Luna Gale qu’en cas extrême.
Tous furent assez étonnés, et en même temps effrayés, mais le résultat était là : Gatomon était hors d’état de nuire.

Dans la salle de contrôle du DATS, Satsuma constata que Tapirmon était encore à l’état de digimon et non de digitama. Kyosuke était présent, le dos couvert de bandages.
-Puis-je savoir pourquoi ce digimon n’est pas sécurisé ?
-C’est-à-dire que, commença Tohma, les épaules basses.
-Et bien, Tapirmon nous a suivit sans opposer aucune résistance, alors, continua Kyoko, qui tenait ledit digimon dans ses bras.
-Vous n’avez pas jugé nécessaire de le transformer en digitama, acheva Kudamon.
-Et pour cause ! Ce digimon n’est que nouvellement évolué ! Il a encore la mentalité d’un bébé ! révéla Raramon.
-Ce qui explique qu’il ne dise que des mots sans constituer une vraie phrase, comprit Masaru.
-Dans ces conditions, je comprends leur raisonnement, fit Satsuma en croisant les bras. Toutefois, tous les digimons venus dans notre monde doivent repartir sous forme de digitama.
Les quatre membres du DATS et Kyosuke sursautèrent. Satsuma ne pouvait pas manquer d’humanité et suivre le protocole à la lettre ?! Kyosuke s’avança et prit Tapirmon, le tenant par le bout des bras.
-Ecoute-moi bien. Je sais que tu as voulu m’aider, mais tu n’as pas agis comme il le fallait. Sache qu’il ne faut pas faire du mal aux gens, même pour aider quelqu’un.
-Tapirmon méchant ?
-Non. Tu es un gentil digimon. Ne t’inquiète pas. Mais n’utilise plus jamais tes pouvoirs pour faire du mal à des gens innocents. Uniquement si tu es en danger. Tu comprends ?
Le petit digimon hocha positivement la tête. Il fut renvoyé avec le digitama de Gatomon au Digital World. Kyosuke fut quant à lui innocenté, même si Satsuma lui infligea une petite correction pour avoir indirectement contribué à l’hospitalisation de trois personnes.


09) Le combat déshonorant de Tohma. La manœuvre secrète de Togemon.

-Yoshino ! Kyoko ! Regardez ça ! C’est un cas !
Les deux jeunes filles regardèrent la double page de journal que tendaient Masaru et Agumon à leurs collègues féminines.
-Hein ? L’équitation ? demanda Yoshino en relevant les sourcils.
-NON ! L’article au dessus !
-Qu’est-ce que tu veux que ça nous fasse qu’un tournoi junior de natation soit organisé ? demanda Kyoko en regardant en vitesse.
-NON PLUS ! L’article là ! fit-il en pointant une bonne fois pour toute le bon article.
-« Plus qu’une semaine avant que Hayase Tsubasa combatte pour le titre » lut Yoshino. C’est quoi le problème ?
-Ce Hayase…
-…semble avoir un digimon.
Tous furent surpris, même Tohma qui travaillait quelques postes plus loin. Faisant rapidement un rapport sur les derniers combats du boxeur, Masaru assura qu’il y avait du louche derrière tout cela. Kyoko, qui réfléchissait, fut interrompu dans ses pensées par Tohma, qui stoppa net Masaru.
-Ne parle pas de lui comme si tu le connaissais, Masaru !
-Qu’est-ce que t’as ? Tu es jaloux ?
-C’est vrai ! C’est rare qu’Aniki trouve un cas !
Kyoko sentit le coup de poing sur la tête du digimon venir avant même qu’il ait fini sa phrase. Elle assista alors à une bataille d’arguments entre les deux garçons, Tohma défendant le boxeur, Masaru affirmant qu’il fallait enquêter. Kyoko leva vivement le bras pour attirer l’attention, ce qui fut le cas.
-Peu importe ce que vous pensez tous les deux, une enquête déterminera ce que l’on doit faire.
-Kyoko-san ! s’exclama le blond, surpris.
Masaru afficha un sourire de triomphe, vite remplacé par une grimace de douleur quand la jeune femme brune lui tira la joue, pour lui apprendre à ne pas se montrer arrogeant. Satsuma entra alors, décrétant que commencé une enquête était inutile. Masaru baissa les épaules, certains d’avoir encore perdu face au « prodige », qui lui semblait soulagé.
-Taishou, vous ne voulez même pas voir si Masaru peut avoir raison ? demanda Kyoko.
-Comment ça « peut avoir raison » ?! s’indigna-t-il.
-C’est inutile. J’ai moi-même mené une mission d’enquête sur Hayase Tsubasa.
-Ceci explique cela, fit-elle en regardant Masaru à nouveau baisser les épaules.
-J’ai trouvé ceci en haut de la scène du dernier combat, dit Satsuma en montrant une épine disposé sur du coton. C’est petit, mais ça émet le signal d’un digimon.

-Kyoko, tu es sûr que c’est bien de me laisser sortir du digivice ici ? demanda Salamon.
-Personne ne viendra. Au pire, mets-toi dans les gradins et ne bouge pas pour faire croire que tu es un jouet.
Kyoko était chargé d’inspecter le lieu du prochain combat de Hayase Tsubasa, afin de vérifier qu’aucun digimon ne s’y trouvait. Elle doutait fortement d’ailleurs trouver la moindre trace à cette date. Muni d’un détecteur du DATS, elle inspecta l’ensemble des gradins depuis le ring, puis le dessous, avant d’aller vers les vestiaires. Dans les 3h qu’elle inspecta l’endroit, rien ne lui sembla suspect.
De retour au DATS, elle vit Tohma, les cheveux humides, qui semblait plongé dans ses pensées. Elle retourna dans les vestiaires, puis alla jusqu’à Tohma et lui posa une serviette sur la tête.
-Si tu restes les cheveux mouillés, tu vas attraper froid.
Il toucha la serviette, tandis que la jeune fille la frottait contre son cuir chevelu pour le sécher au mieux. Pendant ce temps, elle réfléchit à ce qu’elle allait lui dire, convaincu que le peu de temps qui leur était impartit durant l’absence de Megumi et Miki ne serait pas long.
-Tu l’admires, n’est-ce pas ?
Tohma sembla étonné.
-Hayase Tsubasa. Tu l’admires ?
-En… en quoi cela te regarde-t-il ?
Elle arrêta de frotter ses cheveux et se mit à côté de lui.
-Parce que tu n’es pas objectif dans ce cas.
Il se releva alors, faisant tomber sa serviette, et montant visiblement sur la pointe des pieds.
-Je suis parfaitement objectif ! Cet homme ne peut commettre un crime pareil ! Il est bien trop droit pour ça !
Kyoko, étonnée, garda pourtant toute sa composition et fit face à Tohma.
-Dans ce cas, ton champion n’a rien à craindre. Il sera innocenté, tout comme nisan.
En entendant « nisan », Tohma se souvint avec quelle détermination la jeune fille avait affirmé, encore et encore, que son frère n’était pour rien dans l’apparition de Gatomon et Tapirmon et leurs actions. Elle aussi s’en souvenait, et cela la fit sourire. Elle posa une main sur l’épaule du garçon, pour constater qu’elle était mouillée elle aussi.
-Tu as eut,beaucoup à penser pour oublier de te sécher…
Elle le prit par le poignet et le traîna jusqu’aux vestiaires. Elle lui ordonna alors de se sécher correctement, autrement elle ne serait pas là pour lui faire un bouillon de poulet quand il sera malade.

Quand les quatre agents du DATS furent réunis pour un compte-rendu de la situation, Kyoko se contenta d’écouter. Après tout, elle n’était pas d’une grande aide cette fois-ci. Masaru soupçonnait le coach d’Hayase Tsubasa, Shiraki. Yoshino pensait que la femme du boxeur n’avait rien à voir avec l’affaire. Quant à Tohma, il resta silencieux puis partit, encore incapable de déterminer avec précision qui était le coupable.
Quand il fut dehors, Masaru, exaspéré, s’installa sur un siège et pesta.
-Ce Tonma ! Il commence vraiment à devenir insupportable.
-Il semble tenir cette histoire très à cœur, rajouta Yoshino.
-Parce que ce type est l’un de ses boxeurs préférés ne veut pas dire qu’il doit agir comme un…
-Masaru.
Kyoko le coupa dans son élan, sachant qu’il allait de plus en plus s’énerver. Elle s’assit à côté de lui.
-Tohma considère cet homme comme un modèle.
-Hein ? Il te l’a dit ?
-Non. Mais sa détermination ne laisse aucun doute possible.
Le silence s’installa, laissant chacun réfléchir de son côté.

Le lendemain, Kyoko accompagna Masaru jusqu’à la salle de boxe, où ils trouvèrent Tohma sur le ring avec Hayase. Quand il sortit, il passa devant eux sans même les regarder. Comme d’habitude, Masaru s’énerva, mais jugea que l’endroit était idéal pour se défouler et enfila des gants. Cependant, quand Kyoko entra, un des hommes présents lui demanda de ne pas pousser de cris stridents.
-Et pourquoi je crierais ?
-Par admiration pour ton petit ami qui s’entraîne.
D’abord troublée, elle s’énerva vite qu’on la considère comme une « Miki » ou une « Megumi », dont le terme commun était « fangirl ».
-Je suis là pour m’exercer, moi aussi !
L’homme éclata de rire, énervant encore plus la jeune fille. Masaru faisait déjà une tête indiquant la fin des évènements en s’éloignant de quelques pas.
-Gamine, tu ferais mieux d’aller te mettre à un sport de fille, la natation par exemple, ou la couture.
-La couture n’est pas un sport !
-Pour les femmes, si.
Le coach d’Hayase avait entendu ça et il n’appréciait pas qu’on insulte de cette façon une femme dans son gymnase. Au moment où il s’approcha pour ordonner à cet individu de sortir de la salle, il fut surpris de le voir voler sur plusieurs dizaines de mètres, projeté par un violent coup de pied de Kyoko.
-Je ne suis pas là pour entendre les propos d’un macho abruti, mais pour me défouler !
Elle s’approcha de quelques pas de lui en faisant craquer ses doigts, quand Shiraki monta son bras pour la stopper. Il fit alors sortir l’intrus de la salle à grand coup de pied au cul.
L’heure qui suivit fut pénible pour le punching-ball qu’avait choisis Kyoko pour s’entraîner. Elle le frappait avec une force peu commune et tous les hommes présents la regardaient faire en priant ne jamais rencontrer cette jeune fille dans une ruelle sombre. Quand elle arrêta enfin ses coups, tous pensaient voir le sac de sable tomber, mais il ne bougea pas. Elle enleva ses gants et sortit, sans même attendre Masaru.

Le soir même, elle et Masaru attendirent dans la salle pour confirmer que le coach était bien derrière tout ceci. Voyant Shiraki entrer dans son bureau, Masaru lui sauta presque dessus pour le surprendre… une bouteille de saké dans la main. Kyoko manqua d’éclater de rire en voyant la scène.
-Mais qu’est-ce que vous faites ? demanda le garçon.
-Ca ne se voit pas ? Je pensais prendre du bon temps en buvant, comme le match est demain.
Kyoko du mettre ses deux mains sur sa bouche pour ne pas éclater de rire. Elle stoppa cependant net quand ils entendirent tous les trois la porte de l’entrée s’ouvrir et se refermer. Dans la pénombre, ils distinguèrent la silhouette de Tsubasa Hayase, qui s’entraînait.
Le coach s’étant éloigné, Kyoko soupira.
-On a un gros problème là.
-Comment ça ?
-La femme d’Hayase, le coach, Hayase lui-même… Aucun d’entre eux n’est le partenaire du digimon que nous recherchons.
-ça veut dire que…
-On est toujours pas plus avancé qu’au début ! Bon sang ! Quel élément a-t-on manqué pour se retrouver dans une impasse ? s’exclama-t-elle en se grattant la tête.
Le téléphone du boxeur sonna alors, tandis que les comlink de Masaru et Kyoko sonnèrent. Les portant vite à leurs oreilles, la voix de Tohma résonna.
-J’ai trouvé le coupable. Il s’agit de Togemon.
-Et la personne qui l’utilise ? demanda Kyoko.
-C’est Hayase Minami.
-NANIIIIII ???
Kyoko ne se serait jamais doutée qu’une enfant puisse contrôler un digimon. Cette révélation l’avait presque fait perdre l’équilibre. Tohma expliqua alors qu’il avait besoin d’eux pour sécuriser le digimon.

Quand le digimon sauta dans les airs alors qu’il était cerné par Yoshino, Raramon, Masaru et Agumon, Kyoko activa son comlink en direction de celui de Tohma.
-Comme tu l’avais prévu, il a sauté pour se dégager. C’est quoi la suite du plan ?
-Il va se rendre au dôme. Rejoignez-moi là-bas.
Ils firent ce qu’avait demandé leur ami, pour voir Gaomon et Togemon sur le ring. Yoshino et Kyoko voulurent se précipiter pour aider, mais Masaru les stoppa.
-Laissons faire Gaomon et Tohma.
-Mais que dis-tu ? s’étonna Yoshino.
-Une fois sur le ring, c’est un combat entre homme ! C’est ce que fait un homme !
Kyoko regarda en direction de Tohma, qui semblait déterminé et confiant. Yoshino essaya encore de descendre les marches, mais la jeune fille la retint.
-Yoshino-san, laisse-les faire. Masaru à raison.
-Kyoko ? Toi aussi ?
-Gaomon est un digimon fait pour ça. Il est né avec des gants de boxe aux pattes, ce n’est certainement pas pour rien !
Salamon s’installa sur un siège.
-On va avoir droit à un beau spectacle je pense, s’exclama-t-il. Dommage, nous n’avons ni pop-corn, ni soda.
La réflexion de son partenaire n’ébranla même pas la jeune fille. Salamon avait raison : ça allait être un beau spectacle.

Quand Tohma revint, après avoir effacé la mémoire de Tsubasa et sa fille, il semblait sombre. Personne n’osa lui parler, persuadé qu’il avait besoin d’être seul. Quand il s’installa dans sa limousine, Kyoko l’interpella.
-Qu’y-a-t-il, Kyoko-san ?
-Je me demandais… tu veux boire un thé chez moi ?
Bien que surpris, il accepta la proposition. Et si Kyoko était la pire cuisinière du monde, elle savait cependant préparer un excellent thé. Servant chacun des deux, ils restèrent silencieux quelques instants. Elle but une gorgée puis posa sa tasse.
-Je ne peux pas dire que je sais ce que tu ressens. Mais je pense savoir.
-Tu m’as demandé de venir pour que je t’ouvre mon cœur ?
Elle regarda sa tasse.
-Tu n’aimes pas mon thé ?
-Si, si ! Il est très bon !
-Alors, bois. Ce ne sera pas souvent que tu pourras réfléchir avec un thé de ma préparation entre les mains.
Le silence s’installa. Tohma lui fut reconnaissant de ne pas lui poser de questions, malgré sa curiosité naturelle. La jeune fille se contenta de boire son thé, bien plus vite que lui, puis commença à faire la vaisselle, lui laissant le temps de finir sa propre tasse. Et de réfléchir à sa guise.


09-b) Mon idole est membre du DATS ? Retrouver le lien perdu.

Ce matin-là, dans les locaux du DATS marchait une jeune femme de 16 ans, aux cheveux brun lui descendant jusqu’au milieu du dos, les yeux comme deux émeraudes, portant un jeans taille basse, un débardeur moulant une poitrine abondante pour son âge, ainsi que des protège poignets et un pendentif doré à son cou. La jeune femme fut saluée par plusieurs personnes sur son chemin, avant d’entrer dans la salle de contrôle du DATS, où l’attendait Satsuma et Kudamon.
Dans la demi-heure qui suivit, Miki, Megumi, Masaru, Yoshino, Tohma et leurs cinq partenaires arrivèrent. S’installant comme si de rien n’était, Miki et Megumi poussèrent un petit cri étouffé en même temps en s’immobilisant complètement. Comme si elle les avait entendu, la jeune fille brune interrompit sa conversation et se tourna légèrement vers les cinq agents entrants. Tous, sauf Tohma, manquèrent alors de s’étouffer.

Dans les vestiaires du DATS, Kyoko se repeignait, afin de ne pas avoir l’air complètement débraillée, puis prit le plateau de biscuits fait maison qu’elle avait promise à ses amis, et accessoirement aux deux « fangirls » qu’étaient pour elle Miki et Megumi. Elle entra, un grand sourire sur les lèvres.
-Ohayo minna ! J’ai apporté les biscuits que vous m’avez demandés ! Vous m’en direz des nouvelles ! fit-elle en se postant devant eux.
Ce fut seulement après quelques secondes qu’elle remarqua que ce n’était pas elle qu’ils regardaient. Tohma passait sans arrêt son regard des quatre « statufiés » vers quelqu’un derrière elle. Vexée, elle ne chercha même pas à savoir de qui il s’agissait.
-Dites ! Si vous êtes aussi enthousiaste à chaque fois, je ne ramènerai plus jamais de biscuits ici !
-Ce ne serait pas gentil ça, fit une voix derrière elle tandis qu’un bras se permit de prendre un gâteau.
Elle n’eut même pas à se retourner pour savoir qui venait de lui parler. Cependant, ne voulant pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tuer, elle se retourna, lentement, pour voir la jeune fille dévorer son biscuit et lui sourire, visiblement satisfaite.
-My… My… Myri… Myri…
-Satsuma-san, tu m’avais caché que j’avais des fans au sein même du DATS.
-Je ne te permets toujours pas de me tutoyer.
-C’est pour ça que je le fais quand même !
Tohma, à bout, se leva.
-Est-ce que quelqu’un pourrait m’expliquer ce qui se passe ?
-MYRIAM TAKERUNA ! finit par sortir Kyoko avant de s’évanouir.

Quand elle reprit ses esprits, on avait expliqué à Tohma. Il s’agissait en fait d’une chanteuse populaire, appréciée de tous, qui connaissait près d’une dizaine de langues, parfaitement ou en apprentissage. Kyoko, qui était encore sous le choc, du se tenir à Yoshino pour ne pas retomber dans les pommes.
-Cependant, que fais une star dans nos locaux ? interrogea Tohma.
-Je viens pour parler avec mon Taishou préféré.
-Son Taishou ? Mais alors, ça veut dire…
Kyoko se détacha de Yoshino et joignit ses mains.
-Mon idole, Myriam Takeruna, est membre du DATS ?
-Membre sous couverture pour être exacte.
-Sous couverture ? répétèrent les quatre agents.
-C’est un membre qui n’est pas enregistré comme membre actif, contrairement à vous, expliqua Kudamon.
-Je fais un travail en sous-main, comme une sorte d’espionne. Je suis chargée de repérer dans le milieu aisé du show-business si une star ne se sert pas d’un digimon pour augmenter sa popularité.
Elle s’arrêta alors, pour regarder Yoshino.
-Yoshino, n’est-ce pas ? Gomen, je suis celle qui a découvert les magouilles de Neon Hanamura. J’ai entendu qu’il faisait parti de tes amis.
Yoshino, surprise, baissa la tête.
-Je ne vous en veux pas. C’était normal de le signaler.
Yoshino, dont le regard s’était glissé de côté, regarda alors Myriam droit dans les yeux, un léger sourire sur les lèvres.
-Mais cela m’a permis de le revoir, depuis le temps que nous ne nous étions pas vus…
Myriam sourit à son tour, ravie que la jeune femme le prenne aussi bien. Kyoko demanda alors l’objet de sa visite. Myriam fronça les sourcils, comme inquiète.
-Je crois qu’un digimon essaye de me tuer.
Tous n’en crurent pas leurs oreilles, encore moins Kyoko qui avait les poils de tout son corps hérissés, tel Salamon quand il sentait un danger.
-C’est impossible ! Personne ne pourrait vous faire du mal, Myriam-sama !
-Etre une célébrité implique d’avoir des ennemis, non ? questionna Salamon.
-Non ! Personne ne peut vouloir du mal à Myriam-sama !
-Le fait qu’elle soit ta star préférée ne veut pas dire que tout le monde pense comme toi ! Tête de pioche !
-Répète ça, boule de poil digitale !
Tohma sépara les deux partenaires. Myriam sortit alors de sa poche une clé USB qu’elle connecta au poste le plus proche. Elle sélectionna alors la première vidéo.
Il s’agissait d’un tournage. On pouvait y voir Myriam, assise à côté du présentateur. Elle rigolait et répondait avec entrain aux questions posées. Soudain, elle se leva brusquement, irritée par la dernière question, et sauta en avant en sentant la force d’un projecteur qui venait de tomber sur son siège.
Kyoko avait les mains devant la bouche, horrifiée.
-Vous avez vraiment failli mourir !
-Cette vidéo a été filmée il y a 3 jours. Depuis un mois déjà, je suis soumise à des « incidents » curieux et troublants. La plupart auraient pu me coûter la vie si je n’avais pas eu de la chance ou un pressentiment.
-Mais je ne savais pas ! Comment est-ce possible ?
-Mon manager filtre ce genre d’incidents. Aucun membre de la presse ne peut résister à un gros chèque s’il doit taire un incident comme ça.
-Mais… ce truc était vraiment sur le siège, répliqua Masaru en montrant la vidéo, mise sur pause. Comment aucun journaliste n’a pu publier un truc pareil !
-Surtout si ce genre de chose arrive occasionnellement depuis un mois.
-Occasionnellement ?
Elle ouvrit une à une les autres vidéos, cette fois par ordre chronologique. Il s’avérait que la précision et la violence avec laquelle les incidents s’abattaient sur elle augmentaient jusqu’à la dernière vidéo. Tous les incidents étaient espacés de 3 à 5 jours. Tous comprirent qu’il ne s’agissait pas d’une blague. Quelqu’un voulait vraiment se débarrasser d’elle.
-C’est terrible ! s’exclama Kyoko.
-Justement, j’ai été blessée la dernière fois. J’ai reçu des éclats de verre dans le dos.
-Rien de bien grave, mais une telle situation sur un de mes agents n’est plus possible.
-Et vous êtes là pour ? demanda Yoshino.
-J’aurais besoin de l’un de vous pour m’assister. Et je pense avoir trouvé.
Elle se leva et passa son bras autour des épaules de Kyoko, qui rougit immédiatement.
-Kyoko sera donc mon assistante pour cette mission, vu qu’elle m’apprécie autant !
-Myriam-sama…
Faisant un clin d’œil à Kyoko, elle déposa sur sa joue un léger baiser, qui fit tomber la jeune fille dans les pommes. Myriam bomba le torse, fier d’elle.
-Elle m’adore vraiment cette petite ! Je sens que je vais adorer travailler avec elle !
Agenouillé près de Kyoko, Masaru dévisageait la star avec un regard méfiant.
Plus tard, quand Myriam retourna travailler, Kyoko s’assit sur une chaise et mit ses mains sur son cou, aux anges.
-Je vais travailler avec Myriam-sama !
Salamon, à ses pieds, la regarda avec questionnement.
-Je ne te comprends vraiment pas des fois !
Installés non loin, Tohma et Masaru la regardaient vivre son rêve éveillé.
-Mais pourquoi se comporte-t-elle ainsi ? questionna le blond, un sourcil relevé.
-Les filles sont un grand mystère, répliqua son ami en se grattant la tempe.

Dans la chambre de l’appartement qu’occupait Myriam, celle-ci essayait tant bien que mal de se concentrer sur ses chansons, mais en vain. Plus le temps passait, et plus sa théorie s’avérait justifiée. Elle secoua encore une fois la tête. Non, c’était impossible, pas lui.
-Myriam, tu es sûre de ce que tu avances ?
-J’ai tellement réfléchi que ça m’en fait peur ! Soit c’est lui, soit c’est…
Elle resta silencieuse quelques instants puis tourna son regard vers un cadre photo, où était une photo de Myriam à 12 ans, les bras entourant le cou d’un garçon du même âge, blond, dont les cheveux inondés de gel étaient coiffés en piques. Ils souriaient tous deux. Myriam s’étala sur son lit, le souvenir de cette époque lui arrachant quelques haut-le-cœur douloureux. Elle aurait tant aimé être à nouveau à cette époque, quand elle était encore dans l’anonymat.

Regardant pour la énième fois la montre de son digivice, Kyoko était très inquiète. 10 minutes qu’elle attendait Myriam devant l’immeuble où elle devait enregistrer son dernier single. La jeune fille avait peur qu’il ne lui soit vraiment arrivé quelque chose cette fois.
-Myriam-sama…
-Nani ?
Elle se retourna et vit son idole, en parfaite santé.
-Yokata ! J’ai eu si peur qu’il vous soit arrivé quelque chose !
-Les incidents ne se produisent jamais à l’extérieur. Et chacun a été filmé. Je pense donc que tant que je suis hors de portée d’une caméra, je suis en sécurité.
-Oh, je vois…
Myriam la conduisit à l’intérieur, où elle commença à enregistrer ledit single, qui lui prit plusieurs prises avant d’être à sa guise. Quand Myriam offrit un jus de fruit à sa jeune amie, un homme entra dans la pièce, vêtu d’un costard bleu marine. Myriam plissa immédiatement les sourcils.
-Tu as fini d’enregistrer ?
-… oui.
-Parfait, on va pouvoir aller à l’émission dont je…
Myriam cassa son verre en plastique, qui heureusement était vide.
-Je n’irais pas.
-Hein ? Et pourquoi donc ?
-Parce que c’est une émission stupide ! Je n’ai aucun besoin de m’afficher dans une émission où les stars du X se permettent de détailler leurs vies professionnelles et où le public est tourné en ridicule !
-Cette émission est regardée par 2/3 de la population de la ville.
-Si on regarde à l’échelle du pays, il n’y a que 23% qui regardent !
Myriam serra davantage le gobelet en plastique. Kyoko n’avait jamais vu son idole dans un tel état. L’homme grinça des dents puis tourna les talons.
-T’as intérêt à être dans mon bureau dans une heure !
Puis il sortit. Myriam jeta les restes en plastique qu’elle avait en main dans la poubelle puis s’assit pour essayer de décompresser.
-Qui était-ce ?
-Mon manager. Ce type me sort par les oreilles ! Il ne voit que le fric que je peux lui apporter sans tenir compte de mes avis.
-C’est pour ça que vous avez rejeté son…
-Plutôt mourir que d’obéir à ce genre de caprice.
L’heure suivante, elles étaient dans le bureau du manager. Celui-ci avait en main un article de journal.
-« La célèbre star populaire Myriam Takeruna serait à nouveau en conflit avec son manager, Makera Hideki. La jeune star est connue dans le milieu pour être têtue et indépendante. Il semblerait qu’elle se cherche un nouveau manager, mais aucune information n’a été confirmée. » lut-il.
-Tout est vrai, sauf que je n’ai pas encore commencé à chercher un autre manager.
-Tu te fiches de moi ? fit-il avec un tic sur la joue.
-Non. Et à ce sujet, je te présente ma nouvelle assistante.
Kyoko s’avança, s’inclina poliment, pour se prendre le reste du journal sur le crâne. Même si elle ne dit rien, son fort intérieur lui aurait volontiers dit de frapper cet homme.
-Comment ça ta nouvelle assistante ? Où est celle que je t’ai trouvée ?
-Laquelle ? Celle qui fouille dans la boîte vocale de mon portable et consulte mes mails ? Celle qui me questionne sur les personnes que je fréquente pour revendre le tout aux journaux ? Ou bien celle qui est tellement nulle niveau discrétion que je l’ai repéré au bout de 10 minutes ?
D’autres tics apparurent sur le visage de l’homme. Visiblement, l’attitude de Myriam ne le mettait pas du tout à l’aise, et l’énervait même.
-Je rentre chez moi, et tu peux déjà chercher une autre chanteuse pour l’émission dont tu m’as parlé. Je ne veux plus de toi dans mes pattes !
Elle prit Kyoko par le poignet et sortit. Une fois la porte refermée, un grand bruit de verre se fit entendre. Le vase posé sur le bureau venait de se fracasser contre la porte. Kyoko regarda Myriam, qui était toujours dos contre la porte.
-Kyoko-chan, allons voir Taishou.

-Tu penses que le coupable est ton manager ? interrogea Satsuma, assez surpris.
-Oui. Depuis que nous travaillons ensemble, il veut me faire faire des choses qui ne me plaisent pas. Il veut me faire participer à des émissions que je déteste, qui sont sans intérêt ou qui peuvent être choquantes. Il s’amuse à m’annoncer au dernier moment que je participe à un concert caritatif ou je le découvre toute seule… Et depuis que je me rebelle, il ne supporte plus que je lui résiste.
-Penses-tu vraiment qu’il en arriverait à te blesser ?
-J’ai entendu dire qu’il avait frappé une star du X qui travaillait avec lui lorsqu’elle a voulu changer de carrière.
-Cet homme n’a en effet pas l’air très confiant, surtout au vu de son casier judiciaire, dit Tohma, les yeux rivés sur l’écran de son ordinateur.
Tous regardèrent le petit écran, tant bien que mal.
-Arrêté plusieurs fois pour coups et blessures, tentatives de corruption, dégradations de biens, et il aurait fait de la prison quelques temps.
-Il a le profil de quelqu’un qui n’aime pas qu’on lui résiste en tout cas, fit Masaru.
-Rien que sa tête le fait ressembler à un gangster ! ajouta Agumon en voyant sa photo.
-Alors ? On lance une enquête ?
Satsuma croisa ses bras sur sa poitrine, puis releva la tête.
-Très bien. Ce sera une enquête d’investigation pour le moment.

Après une investigation de 2 semaines, ponctuée par 3 nouveaux incidents, où Myriam eut le bras griffé par du verre, se foula le poignet en roulant pour éviter un projectile et fut à moitié dévêtue à cause d’un couteau qui avait coupé la seule bretelle de son t-shirt en bandoulière, tous les membres, actifs et sous couverture, en arrivèrent à la conclusion qu’il s’agissait bien d’une vengeance d’Hideki. Myriam, soulagée, se reposa sur une chaise, tandis que Masaru s’enthousiasmait à l’idée de battre un nouveau digimon, tandis que les autres réfléchissaient à un plan correct.
La porte de la pièce s’ouvrit, un jeune garçon de 16 ans, aux longs cheveux blonds lui tombant sur les épaules, aux yeux bleus profonds, vêtu d’un uniforme scolaire vert, et accompagné d’un digimon, arriva. Tous furent étonnés.
-Encore un agent sous couverture ? demanda Masaru.
Myriam grogna légèrement, puis tourna son siège, pour écarquiller les yeux. Le jeune homme du alors éviter la chaise de Myriam, qui semblait comme enragée.
-Qu’est-ce que tu fous là ? Traître ! Deteke !!!
Elle se mit alors à lui lancer tout ce qu’elle avait sous la main, à savoir quelques tasses, des stylos et du papier. Le garçon, qui ne cherchait même pas à éviter les projectiles, s’avançait lentement vers elle. Plus il s’approchait et plus elle semblait terrifiée. Il finit par courir vers elle, et avant même qu’elle ait pu réagir, il l’enlaça, sous les yeux étonnés de tous les membres du DATS.
-Sumimasen. Sumimasen. Sumimasen…
Il répéta ainsi ses excuses jusqu’à ce qu’elle se mette à pleurer et le repoussa.
-Va-t-en ! Je ne veux plus jamais te revoir !
Et elle s’enfuit. Pendant que la jeune femme essayait de trouver un endroit où retrouver ses esprits, Satsuma expliqua aux jeunes membres.
-Myriam et Yamato sont membres du DATS depuis leurs 12 ans. Ils ont effectué un grand nombre de missions ensemble.
-Mais il y a 6 mois, Yamato a décidé de restreindre ses activités en tant qu’agent.
Les jeunes se tournèrent vers lui. Il était assis sur la chaise que lui avait lancé Myriam et fixait gravement le sol, son digimon Gabumon près de lui.
-Myriam-sama ne l’a pas apprécié, c’est cela ?
-Une amitié et une collaboration qui dure depuis si longtemps, je comprends que la pilule ait eu du mal à passer, s’exclama Tohma.
-Mais en arriver à le détester…
-Myriam ne me déteste pas.
Il se leva et se dirigea vers eux.
-Elle m’aime encore, mais elle ne veut pas l’admettre. Je suis toujours son meilleur ami, je le sens. Elle refuse de l’admettre à elle-même, c’est tout.
-Vous êtes vraiment sorti ensemble alors ? demanda Kyoko.
Les cheveux du blond se hérissèrent sur sa tête.
-NON NOUS NE SOMMES JAMAIS SORTI ENSEMBLE ! C’EST MA MEILLEURE AMIE, POINT BARRE !!!
Kyoko, surprise, repensa alors à un événement du même genre, survenue quelques jours plus tôt.
Kyoko lisait un magazine parlant de Myriam, qui était en train de se préparer à côté d’elle, se coiffant les cheveux. Tout à coup, Kyoko repensa à un article qu’elle avait vu plus tôt.
-Dites Myriam-sama, est-ce vrai que vous êtes sorti avec le chanteur d’un groupe ?
Les cheveux sur la tête brune de la jeune fille se dressèrent, comme un chat prêt à cracher. Elle se tourna vivement vers la jeune fille.
-C’EST JUSTE UN POTE ! ON N’EST PAS SORTI ENSEMBLE !! C’EST COMPRIS ?!
-Ha… hai…
Kyoko supposa que la question était vraiment taboue entre eux, et elle sentait que cette étreinte n’était pas juste amicale.

Quand Kyoko déposa le digitama dans le Digital Dive, elle se sentit soulagée. La bataille contre le digimon avait été corsée, étant donné qu’ils étaient dans un studio télé. Seuls Witchmon et Sunflowmon avaient pu évoluer étant donné le manque d’espace. Agumon et Gaomon n’en avaient pas moins aidé.
Adossée contre un mur, Myriam regardait le Digital Dive renvoyer chez lui le digimon qui avait véritablement manqué de la tuer cette fois. Son bras gauche était entièrement bandé et un autre bandage était enroulé autour de sa tête. Respirant une pleine bouchée d’air, elle alla s’asseoir et regarda le plafond.
-Au moins, ça n’était pas lui…
-Lui qui ? demanda Salamon en sautant à côté d’elle.
-Quelqu’un.
-Myriam-sama, vous suspectiez quelqu’un d’autre ?
-Non, non ! Pas du tout ! dit-elle, comme affolée. Je ne voyais que mon abruti de manager !
-Le mensonge n’est pas ton fort, pour une star, miss Takeruna, fit Tohma.
-Je t’ai permis de me tutoyer, blondinet ? Vous êtes vraiment tous pareils alors !
-Qui ça ? demanda Masaru, les yeux écarquillés.
-Les mecs ! Surtout les blonds ! Parce que vous avez une couleur de cheveux peu commune ici, au Japon, vous vous croyez tout permis !
-Tohma ne se croit pas tout permis, fit Yoshino assise sur sa chaise, Raramon dans les bras.
Un grand silence s’installa, durant lequel Myriam grinça des dents et essaya de retrouver son calme. Kyoko remarqua alors quelque chose.
-Myriam-sama, pour être membre du DATS, vous devez avoir un digimon, non ?
La jeune femme tourna sa tête vers la questionneuse, un sourire malin sur ses lèvres.
-Savez-vous pourquoi vous avez besoin d’un digivice ?
Ils se regardèrent, interrogateur. Tohma s’avança et prit la parole.
-Le digivice permet à nos partenaires d’évoluer quand nous chargeons notre digisoul.
-Et accessoirement de les cacher quand il y a du monde, ajouta Yoshino.
-C’est justement pour ces raisons que je n’ai pas de digivice.
Tous la regardèrent avec des yeux ronds. Elle se leva et regarda l’espace vide à côté d’elle.
-Lady, montre-toi s’il te plait.
Dans l’espace qu’elle regardait apparut une forme, d’abord floue, puis celle-ci se distingua. Il s’agissait d’une sorte de petite fille, faisait à peine un mètre de hauteur, vêtue d’une jupe noir par dessus un pantalon de la même couleur. Elle portait un débardeur débraillé sous un vêtement en filet, à ses mains se trouvaient des gants et sur ses épaules étaient fixée une cape, dont le capuchon recouvrait le sommet de son crâne. Arborant un sourire adorable, elle s’inclina poliment.
-Watashi wa Ladywitchmon, Myriam no partenaire.
-Witchmon ? s’étonna Masaru.
-Oui, ma partenaire et Salamon sont cousins par leurs évolutions.
-Waw ! J’en connais une qui va encore se monter la tête, fit Salamon.
Pour toute réponse de sa partenaire, le digimon se retrouva avec les oreilles tirées à l’extrême, des larmes aux yeux de douleurs et l’interdiction de manger autre chose que les plats de Kyoko pendant une semaine.
-Ladywitchmon est un digimon esprit, reprit Kudamon. À l’éclosion de son digitama, elle ne possède pas de corps, juste un esprit qui doit s’incarner dans un corps.
-Et il se trouve que c’est moi qui suis le vaisseau de Lady.
-Comment un tel digimon peut-il exister ? questionna Tohma.
-Nous ne sommes que très peu dans le Digital World à être ainsi. Notre cycle de naissance est extrêmement fragile. Beaucoup sont morts au cours des siècles, ne trouvant pas de corps.
Le digimon baissa les yeux. Myriam passa son bras autour des épaules de sa partenaire, qui malgré le fait qu’elle soit transparente ressentait parfaitement ce contact.
-Comme Lady vit dans mon cœur, elle n’a pas besoin de digivice où se cacher. Et de plus, elle ne peut évoluer.
-Un digimon qui ne peut évoluer ?
-C’est par choix que je reste ainsi. En tant que Ladywitchmon, j’ai des pouvoirs plus vastes que si j’étais sous une autre forme.
Tous hochèrent la tête. Ladywitchmon posa sa tête sur l’épaule de Myriam, les jambes croisées, flottant contre sa partenaire.

Quand Myriam retourna quelques jours plus tard travailler sous couverture, Kyoko ne ressentit aucune tristesse. Rencontrer son idole, et savoir qu’elle la reverrait probablement un jour, lui avait suffit. Elle fut cependant surprise quand, un jour, le garçon contre qui Myriam était fâchée, Yamato, était au DATS. Il expliqua qu’ils s’étaient réconciliés et qu’il tenait à les remercier, car sans eux, il serait encore un étranger pour Myriam.
Ravie de cette nouvelle, Kyoko espéra sincèrement que l’amitié entre Myriam et Yamato ne serait plus jamais brisée. C’est ce moment que choisit Masaru pour arriver par derrière et poser ses mains sur les épaules de sa déléguée.
-Kyoko-kun, tu es invitée à manger chez moi ce soir, avec ta sœur.
-En quel honneur ?
-Tu m’as évité un renvoi temporaire, kaasan veut te remercier.
Kyoko sourit et rougit d’une telle attention. Elle n’avait mangé qu’une fois chez les Daimon, lors de l’anniversaire de Chika, mais elle avait trouvé la cuisine de Sayuri absolument délicieuse. Il lui tardait d’y être.


11) Rétablir l’union entre parent et enfant ! L’ensorcellement d’Evilmon

Kyoko se sentit particulièrement prise de maux de tête ce matin. Non seulement elle avait eut droit à l’indignation de Masaru en apprenant que Tohma était parti en Amérique, mais également aux plaintes d’Agumon qui voulait savoir ce qu’était l’Amérique, mais il avait en plus fallut qu’elle supporte les cris d’exaspération de Miki et Megumi lorsqu’elles avaient découvert qu’Agumon avait mangé les Manjuus qu’elles avaient achetés.
L’idiotie d’Agumon entraîna alors Masaru à devoir dédommager les deux jeunes femmes. Il s’engagea donc à ramener des Manjuus Shiratori, les plus durs à obtenir. C’est alors que la jeune fille sentit comme un goût d’eau dans sa bouche, sans qu’elle ait bu quoi que se soit, puis porta ses mains à sa bouche avant de vomir sur le sol.
-Kyoko-san !
Masaru s’approcha d’elle et toucha son front. Il était brûlant. Il l’aida à se tenir debout, puis la fit s’asseoir sur une chaise. Yoshino s’approcha et toucha son visage.
-Tu es brûlante de fièvre. Tu as pris froid ?
-Je ne sais pas.
-Tu as mal quelque part ?
-Ma tête, j’ai des maux de tête depuis ce matin. J’ai pris quelque chose, mais…
-Tu as du prendre froid sans t’en rendre compte.
-Elle était découverte ce matin au réveil, expliqua Salamon. C’est lié ?
-C’est possible. Je vais te ramener chez toi. Miki et Megumi vont contacter ta famille pour s’occuper de toi.
-Impossible. Mon frère travaille tard, et Tomoyo a une journée très chargée aujourd’hui.
-Personne ne peut s’occuper de toi ? Un voisin ? Un ami ? s’exclama Masaru.
Kyoko réfléchit et sourit à l’idée qui lui vint.
-Karen-san…
-La petite amie de Kyosuke ? interrogea Salamon.
-Ton frère à une copine ? fit Masaru.
-Oui. Je préfèrerais qu’on l’appelle. Je l’aime beaucoup… et elle n’aurait aucun empêchement.
-Comment ça ?
-Elle ne travaille pas, elle étudie chez elle.
Puis la jeune fille sentit une autre envie de vomir, qu’elle réprima.

Dans son lit, une serviette froide sur le front, Kyoko ne se sentait absolument pas bien. Yoshino resta avec elle, jusqu’à l’arrivée du médecin. Celui-ci annonça qu’elle avait attrapé froid, lui prescrit quelques médicaments pour l’aider à guérir, puis s’en alla.
-Yoshino-san, retourne au DATS. Je ne veux pas t’embêter plus longtemps.
-Je vais te chercher tes médicaments d’abord. Il est hors de question de te laisser dans cet état !
Yoshino fit donc comme elle avait dit. Une fois seule avec Salamon, Kyoko se redressa, pour regarder par la fenêtre. Le digimon chiot sauta sur le lit.
-Allonge-toi ! Tu vas de nouveau te sentir mal !
-Je me sens déjà si mal, Salamon… J’ai constamment la tête qui tourne et envie de vomir.
-Kyoko…
La porte s’ouvrit alors. Kyoko appela.
-Yoshino-san ? Tu as fait vite !
-Kyoko-chan ?
La voix n’était pas celle de Yoshino. Salamon la reconnu tout de suite et se cacha dans le digivice de sa partenaire. Quelques instants plus tard, une jeune femme d’environs 18 ans, aux longs cheveux roux éclairés de reflets blonds, portant un jeans et un chemisier entra.
-Karen-san.
-Tu as l’air vraiment mal ma pauvre.
Elle se précipita vers elle, lui toucha le front et les joues puis la serra dans ses bras. Kyoko s’accrocha à elle.
-Je suis contente que tu sois là…
-Moi aussi. Je n’aime pas te savoir malade et personne pour te garder.
-J’espère ne pas trop te déranger.
-Rien n’est plus important que toi, Tomoyo et Kyo-chan.
La jeune fille se sentit flattée. Karen était la petite amie de son frère depuis quelques mois déjà. Avant de la rencontrer, il avait plusieurs fois ramené des filles chez eux pour les présenter à ses sœurs. Aucune n’avait été à la hauteur. Certaines étaient vulgaires et n’étaient d’ailleurs pas restées longtemps avec leur frère. D’autres avaient immédiatement décrétées que les deux sœurs avaient intérêt à ne pas les chercher. D’autres encore avaient caché leur vraie personnalité derrière un masque, que les deux filles n’avaient pas mis longtemps avant de découvrir.
Quand Kyosuke leur avait annoncé qu’il avait une nouvelle amie, les deux jeunes filles avaient imaginé plusieurs plans pour découvrir immédiatement la vraie nature de cette nouvelle conquête. Lorsqu’elle était entrée dans la maison, les deux filles étaient extrêmement méfiantes. Cependant, pour la première fois depuis le début de la vie amoureuse de leur frère, elles avaient été conquises par la jeune femme qui se tenait devant elles. Karen ne leur avait rien dissimulées. Elle avait avoué être fille unique, ne pas savoir comment réagir face à elles mais espérait ne pas être fusillée dès le début. Cette sincérité avait touché leurs cœurs, et les fois suivantes, l’arrivée de la jeune femme avait été vécue comme un enchantement.

Ouvrant ses yeux, Kyoko chercha Karen du regard. Salamon se tenait au pied de son lit.
-Salamon, où est Karen-san ?
-Elle est allée se faire du café. Elle révise ses leçons en te veillant.
La jeune fille sourit. Salamon se permit de sauter sur le lit pour faire un câlin à sa partenaire. Kyoko remarqua alors qu’il faisait nuit.
-Il est si tard ?
-Tu as dormi toute la journée…
-Quelle heure est-il ?
-Sur ton réveil… pas loin de 2h.
-Karen-san est toujours là malgré tout ? Et Tomoyo ? Et niisan ?
-J’ai entendu Kyo-nisama appeler, dit Tomoyo en rentrant dans la chambre de sa sœur. Il va travailler tard. Je crois qu’il ne sait pas que tu es malade…
-Tu es encore debout ?
-Moi aussi, je m’inquiète pour toi. Tu n’es pas le genre à être terrassée par une simple petite fièvre.
Des bruits de pas se firent entendre dans l’escalier. Salamon retourna dans le digivice, juste à temps. Karen entra avec deux tasses sur un plateau.
-Kyoko-chan, tu es réveillée !
Kyoko baissa les yeux.
-Je suis désolée de te causer tant de tracas.
Tomoyo prit la main de sa sœur. Karen s’approcha puis tandis une tasse à Kyoko avec un sourire. Kyoko la prit, la chaleur traversant la tasse réchauffant ses mains froides. A l’intérieur d’elle-même, ce fut le sourire de Karen qui lui réchauffa le cœur.

Lorsqu’elle s’éveilla le lendemain, elle fut ravie de ne plus avoir envie de vomir, ni la tête qui lui tournait. Elle se redressa et se frotta les yeux. Elle fut alors très surprise de voir Karen allongée sur une table basse, endormie, des livres ouverts et des feuilles éparpillées sur la table…
-Elle m’a vraiment veillée toute la nuit ? Je ne pensais pas qu’elle pouvait m’aimer autant…
Kyoko se sentit tout à coup coupable d’embêter ainsi une jeune femme aussi tendre et gentille. Salamon sortit du digivice, en restant derrière l’oreiller de Kyoko au cas où l’humaine endormie se réveillerait.
-Elle t’adore.
-Pourquoi… pourquoi m’aime-t-elle autant ? Je n’en vaus pas la peine…
-Au contraire Ky-chan, tu es une humaine géniale !
-Tu es mon partenaire, c’est normal pour toi de dire ça.
-Tout le monde le pense Ky-chan. Je sais que Masaru, Tohma et Yoshino pensent comme moi !
-Comment peux-tu le savoir ?
-Je suis un chien, je sens quand les gens estiment quelqu’un.
La jeune fille se permit de rire, puis caressa la boule de poil avant de lui faire un gros câlin.

Quand la jeune fille se leva pour aller manger, elle trouva son frère assit à la table, les bras croisés et un regard furieux pointé vers elle. Cependant, celui-ci devant encore plus furieux en voyant Karen apparaître derrière Kyoko. La jeune fille n’aimait pas ça. C’était en général le début d’une dispute entre les deux amoureux.
-On t’a mise au courant que Kyoko était malade, mais moi, rien ! Tu trouves ça normal ?
Karen sembla troublée, mais se tint quand même fermement devant son petit ami.
-J’aimerais plutôt que tu me dises merci pour avoir pris soin de Kyoko-chan.
-Ne change pas de sujet ! Je suis son représentant légal ! S’il lui était arrivé quelque chose, non seulement la justice ne me le pardonnerait pas, mais en plus je m’en voudrais moi aussi !
-Kyosuke !
Tomoyo descendit et s’installa tranquillement à la table.
-Tu as éteins ton portable, nisama ?
-En quoi est-ce… ?
Il sembla alors comprendre quelque chose et prit son portable, qui était effectivement éteint.
-Je t’ai appelé au moins 10 fois pour te prévenir, mais tu n’as jamais décroché.
Kyosuke se sentit alors particulièrement idiot. Il avait été prévenu par une secrétaire à son travail. Il n’avait même pas eut le temps de penser que Tomoyo ou qui que ce soit d’autre ait pu l’appeler sur son portable.
Karen se dirigea vers la cuisine et commença à préparer le petit-déjeuner. Après un tel ton, elle aurait été en droit de demander des excuses, mais elle savait que Kyosuke était trop fier pour s’excuser devant ses sœurs. Elle préféra donc ne rien dire. L’harmonie entre eux était en péril, inutile d’en rajouter une couche pour une histoire pareille. Des choses bien plus graves pouvaient les séparer. En se disant ça, elle toucha son ventre, pensant qu’un bébé pourrait être la cause d’une séparation.

Quelques jours plus tard, Kyoko était complètement rétablit, juste à temps pour déguster les Manjuus qu’avait rapportés Masaru. Elle dégusta chaque bouchée, son frère ne lui ayant autorisé aucune douceur durant sa période de convalescence afin que son état ne rechute pas.
-Masaru-kun, aujourd’hui, on peut dire que tu es mon sauveur. J’avais tellement envie de Manjuus que j’aurais tué pour en avoir !
-Tu n’exagères pas là ? fit Yoshino.
Masaru se tourna alors vers Satsuma.
-Taishou, j’ai découvert quelque chose d’incroyable.
Les quatre membres féminin du DATS se tournèrent vers lui.
-J’ai compris… Les digimons apparaissent en suivant les sentiments des humains.
-Ce n’est pas tout.
Tous se tournèrent vers la porte d’où provenait la voix. Il s’agissait de Tohma.
-Déjà de retour de tes vacances ? fit Kyoko d’un air narquois.
Il ne lui répondit même pas et se tourna vers Satsuma.
-Taishou, après avoir étudié chaque cas, j’en suis arrivé à quelque chose d’important.
Il marqua une courte pause, puis son expression devint grave.
-Envoyez immédiatement ce message d’urgence à toutes les sections du DATS !


12) Je protégerais Chika ! La résolution de Piyomon.

Après la demande de Tohma d’envoyer un message d’urgence à toutes les sections du DATS, tous restèrent silencieux quelques instants. Toute à coup, les Manjuus passèrent très mal dans la bouche de Miki et Megumi.
Tohma se décida enfin à expliquer de quoi il retournait.
-Il y a sept émotions qui poussent le cœur humain à sa corruption. Colère, luxure, gourmandise, paresse, envie avarice et orgueil. En travaillant avec le professeur Stimson, spécialisé en psychologies anormales, tout m’est apparu clairement. Tous les digimons apparus dans le monde des humains ont agi violemment car ils étaient affectés par l’une de ces sept émotions.
Un long silence s’installa, durant lequel tous réfléchir à cette surprenante révélation. Kyoko sursauta alors.
-C’est donc pour ça que… Yaya-chan…
-Yaya ? répéta Tohma en haussant un sourcil.
-Tu parles de ta copine qui n’arrive pas à être dans la même pièce que moi sans me cracher au visage ?
Elle lui envoya un magistral coup de poing sur la tête.
-Il faut toujours que tu en rajoutes !
-Et bien quoi, sur cette Yaya ?
-Quand vous avez découvert que Salamon était mon partenaire, Masaru s’est battu avec Salamon, et j’ai été blessé dans la bagarre. Yaya était dans le coin…
-Et elle a eut la gentillesse de m’envoyer une balle de tennis sur la tête.
-Elle a surtout donné assez de force à Candlemon en s’énervant contre toi.
-Tu admets qu’elle me déteste alors !
-Si tu te comportais correctement…
Salamon se racla la gorge en regardant du coin de l’œil sa partenaire. Ces deux derniers échangèrent un regard de défi l’un à l’autre, sans que les autres ne comprennent.
-Mais pourquoi le nombre de cas impliquant des digimon augmente alors ?
-J’ai bien entendu aussi enquêté là-dessus.
Il se tourna vers les écrans situés au plafond et montra deux cartes.
-Ceci est la barrière dimensionnelle séparant nos deux mondes.
-J’ignorais qu’il existait quelque chose de semblable…
Tous se tournèrent vers Kyoko, sauf Masaru, qui se grattait la tempe en regardant les cartes.
-Quoi qu’il en soit, l’image de droite représente la barrière d’il y a 10 ans, celle de gauche la représente aujourd’hui.
-Tohma, c’est bon ou mauvais qu’il y ait moins de rouge que sur celle d’il y a 10 ans ? demanda la jeune fille en tenant Salamon contre son cœur.
-Non. Ces clichés prouvent que la barrière est en train de s’effondrer. De plus, ce n’est pas un phénomène naturel.
-Donc, quelqu’un est en train de la détruire ? s’inquiéta Masaru.
-Je l’ignore encore.
-C’est inutile alors…
L’alarme s’enclencha alors.

Le lieu de l’apparition du digimon se trouvait être la maison des Daimon. Et le digimon n’était en réalité qu’un simple digitama. Assis dans le salon, en train de boire un jus de fruit, le groupe observait le digitama avec étonnement. Satsuma ordonna de le ramener au plus vite au QG.
-C’est bien la première fois qu’on ne doit pas affronter de digimon, s’exclama Kyoko.
-Oui, mais ce n’est pas la première fois qu’un digitama arrive du Digital World.
-Comment ça ?
-Par le passé, il y a eut 5 fois où des digitamas sont apparus.
-Ces œufs étaient ceux de Raramon, Gaomon, les deux Pawnchessmon et Agumon.
-Une fois éclot, continua Yoshino, les digimons ont besoin d’un partenaire avec une digisoul compatible.
-Yoshino et moi étions compatibles, c’est pour ça que nous avons été recruté par le DATS.
Kyoko baissa la tête et joua un instant avec sa paille, ce qui n’échappa à personne. Elle avait l’habitude de baisser la tête et jouer machinalement avec ce qui l’entourait quand quelque chose la préoccupait.
-Kyoko-kun ?
Elle releva la tête.
-Ce digitama, dit-elle en pointant l’œuf sur la table, est le septième.
-Mais non, il est…
-Salamon est le sixième digitama.
Un grand silence s’installa, durant lequel tous regardèrent la jeune fille, qui semblait déterminée. On aurait dit qu’elle devait dire un lourd secret d’un instant à l’autre.
-Il y a 5 ans, ma mère est morte dans un accident de voiture. J’étais anéantie après sa mort… j’ai vécu une lourde période de dépression, et c’est cet événement qui a engendré mes crises d’hyperventilation.
Elle scella ses lèvres un instant, avant de prendre Salamon sur ses genoux.
-Quand je me suis sentie mieux, j’ai souhaité de tout mon cœur que kaasan revienne, ou qu’au moins, quelqu’un apparaisse pour qu’elle sorte de mon esprit. J’étais si obsédée par kaasan…
-Et Salamon est apparu ? demanda Yoshino.
-En quelque sorte…
Kyoko, âgée de 9 ans, regardait à travers les barreaux de protection sur la terrasse de sa chambre. Elle avait les joues couvertes de larmes et se pinçait les lèvres en regardant le soleil se coucher. Au loin, il lui sembla entendre un bruit. Elle n’en tint pas compte, elle pensait sans arrêt à sa mère, son sourire, ses mains chaudes et douces, puis les images de l’accident lui revinrent. Elle tomba à genoux.
-Kaasan… kaasan, pourquoi tu es partie ? Reviens… onegai… reviens…
Elle releva la tête vers le ciel, où la première étoile venait de sortir de son nid. Kyoko se rendit compte qu’elle demandait l’impossible. Les humains étaient faits pour mourir, même si c’était trop tôt. Et rien ni personne ne pouvait ramener quelqu’un à la vie.
-Je veux quelqu’un… une personne qui pourra me faire oublier kaasan… je veux plus avoir sans arrêt mal… onegai… quelqu’un…
Elle sentit alors un coup de vent devant elle, et vit ce qu’elle crut être d’abord le fantôme de sa mère, puis remarqua qu’il s’agissait d’un ange, une femme blonde habillée de blanc, avec huit ailes dans son dos. La fillette se frotta les yeux, pour être certaine de ne pas rêver. Elle regarda un instant Kyoko, puis se retourna plusieurs fois. Elle s’approcha alors d’elle.
-Petite humaine, peux-tu m’aider ?
Elle sortit de son dos un œuf d’une grosseur impressionnante pour la fillette.
-Protège cet œuf. Si je le conserve quand ils me prendront, ils le renverront avec moi, et dans mon monde, il sera détruit.
-Je ne comprends pas !
Elle mit l’œuf entre les mains de Kyoko.
-Protège-le, c’est tout ce que je te demande.
La fillette regarda l’œuf. Il était chaud et doux, comme les mains de sa mère. Elle essaya ses dernières larmes puis hocha positivement la tête. La femme sourit puis s’envola haut dans le ciel.
Tohma regarda sur son ordinateur portable, puis tourna l’écran vers Kyoko.
-C’est ce que tu as vu ?
Kyoko hocha la tête. Sur l’écran était représenté Angewomon.
-Le digitama a éclot après ça, n’est-ce pas ?
Kyoko éclata de rire, laissant Yoshino et Tohma perplexe. Masaru releva un sourcil.
-Oh non. Son œuf n’a pas éclot si tôt.
Cela faisait un mois que Kyoko cachait l’œuf dans son placard. Trouvant un jour qu’il y avait beaucoup de désordre, elle sortit l’œuf, l’enveloppa dans une couverture, puis sortit un à un les objets de l’armoire. Elle tomba alors sur une boîte en carton. Elle sentit son cœur se serrer.
-Le cadeau pour kaasan…
Il s’agissait de la boîte où était le bracelet de fête des mères que Kyoko avait préparée pour sa mère. Cette fois, elle ne put s’en empêcher, elle fondit en larmes, pliée en deux par la douleur. Depuis qu’elle avait eut l’œuf, elle n’avait plus pleuré en pensant à sa mère. Mais ceci, c’était trop pour elle. Son souffle était presque coupé par la douleur dans son cœur.
-Kaasan… kaasan…
Kyoko sentit alors une douce chaleur dans son dos et se retourna. L’œuf brillait. Elle s’approcha et le toucha. Il se craqua puis quelque chose lui sauta au visage. Elle l’attrapa, pour voir un animal étrange. On aurait dit une grosse tête de chat verte avec une queue.
-Ne pleure plus. Je suis là. Tu ne dois pas être triste !
La fillette, plus étonnée qu’effrayée, serra l’étrange créature contre elle.
-Merci. Je le ferais.
-Et par la suite, elle m’a caché pour que son frère ne me découvre pas.
-J’ai les fichiers d’il y a 5 ans sur cet incident. Seul le signal d’Angewomon a été détecté. C’est pour ça qu’aucune enquête n’a été menée pour retrouver ce digitama.
-Mais comment Salamon a-t-il fait pour ne pas être repérer durant 5 ans ?
-Je l’ignore, reprit Kyoko. Peut-être de la chance.
-Je me demande aussi. L’énergie de mon évolution en Salamon aurait du être repéré par le DATS quand j’ai évolué il y a quelques années…
-Quoi qu’il en soit, nous devons ramener l’œuf au QG, intervint Yoshino.

Après une course contre l’œuf, qui bougeait dans tous les sens, ce dernier se craquela et éclot en un bébé digimon : Puwamon. Cependant, il était désormais impossible de transporter Puwamon sans que les sentiments humains ne le rendent incontrôlable. Tohma installa donc dans la maison Daimon un appareil détruisant les mauvais sentiments humains, pour pouvoir contrôler Puwamon sans risque.
Si Yoshino préféra rentrer chez elle, Kyoko et Tohma restèrent, la jeune fille parce qu’elle ne voulait pas laisser la mission en plan et le jeune homme parce qu’il devait régler sa machine. Les premières heures se déroulèrent sans problème, quand Chika descendit en catastrophe. Puwamon était terré sous son lit, terrorisé par on ne sait quoi. Kyoko se mit à plat ventre.
-Mais qu’est-ce qu’il a ?
-Je ne comprends pas. Il a été tout à coup comme effrayé et s’est réfugié là.
-Il tremble drôlement. Il est peut-être malade, répliqua Kyoko en se tournant vers Tohma.
-C’est peu probablement. Je ne connais aucun digimon qui soit jamais tombé malade.
-Tu n’as jamais vu Agu-chan lorsqu’il a trop mangé, s’exclama Sayuri avec un sourire.
Kyoko soupira intérieurement, quand le digimon lézard apparut dans la chambre, indigné par tout le bruit que faisaient les humains. Tous virent alors en ce digimon le coupable. Tohma, Kyoko et leurs partenaires descendirent le lézard de force dans le salon. Kyoko le força à s’asseoir sur une chaise.
-Agumon, tu me déçois ! Je sais que tu as de quoi être jaloux, mais de là à effrayer Puwamon !
-Je n’ai rien fait ! Je suis l’idole de la famille Daimon !
-L’idole des idiots oui !
-Kyoko, soupira Salamon, exaspéré.
-Quoi qu’il en soit, tu devras t’excuser auprès de Puwamon, expliqua Tohma.
-Mais je ne lui aie rien faiiiiit !
-Il était effrayé… non, terrorisé plutôt. Tu ne vas pas nous faire croire…
-Je dormais tranquillement jusqu’à ce que vous arriviez tous ensemble ! Vos pas m’ont réveillé ! Je n’ai rien faiiiiit, pleura Agumon.
Salamon releva alors ses oreilles, qui étaient désormais parfaitement parallèles l’une à l’autre.
-Salamon, doshita no ? questionna Gaomon.
-Un digimon attaque !
-Quoi ? Où ça ?
-Dans la chambre de Chika !
Les cinq compères se précipitèrent en haut. Tohma ouvrit en grand la porte, pour voir un digimon oiseau ressemblant à un hibou avec des vêtements. Gaomon essaya de lui donner un coup de poing, mais le digimon disparut et réapparut dans le ciel. Salamon lança des ultrasons, mais celui-ci ne sembla pas affecté.
-Il est rapide ! Mes ultrasons ne l’ont même pas atteint !
-C’était quoi ça ?
-Ce volatile de malheur nous a attaqué ! s’indigna Masaru.
-Masaru-kun, c’est quoi ces déchirures dans ton uniforme ?
Masaru regarda puis soupira en prenant un shuriken par terre.
-C’est ce digimon qui m’a attaqué.
-Pu-chan ?
Les trois agents du DATS purent juste se retourner avant que Puwamon n’évolue.
-Je suis Piyomon !

Dans les vestiaires du DATS, Kyoko était allongée sur les bancs, en train d’essayer de réfléchir à ce qui venait d’arriver. Le Puwamon était devenu un Piyomon, qui affirmait vouloir protéger Chika et refusait de retourner au Digital World. D’après ce qu’avait affirmé Tohma, si ce Piyomon ne trouvait pas de partenaire compatible, il n’aurait pas d’autre choix que de repartir par la manière forte. Autrement, s’il venait à trouver un partenaire compatible, celui-ci serait recruté par le DATS. Seulement, le partenaire le plus probable était Chika, qui n’avait que 10 ans. Masaru ne le supportait pas. Kyoko savait que son instinct protecteur était très développé, bien plus qu’il ne voulait bien le montrer.
Elle se releva finalement et se dirigea vers les archives du DATS, où elle trouva celui qu’elle cherchait.
-Tohma ? je peux te parler un instant ?
Le jeune homme, qui était en train de taper sur le moniteur, se retourna et hocha positivement la tête.
-C’est au sujet du Piyomon j’imagine ?
-Un peu… En fait, je me demandais s’il n’était pas tout simplement possible que Piyomon reste avec Chika sans qu’elle n’intègre le DATS ?
Tohma, qui avait recommencé à taper sur le clavier, s’immobilisa, laissant un cours instant le silence s’installer.
-J’aimerais aussi que ce soit possible, mais le protocole du DATS ne le permet pas.
-Il n’y a pas moyen de faire une exception ?
-Tu connais mon point de vue sur le règlement…
-C’est injuste… Chika est trop jeune pour combattre, et si Piyomon repart, elle…
Un nouveau silence s’installa, jusqu’à ce que la porte des archives ne s’ouvre à nouveau, Masaru dans l’encadrement de la porte. Kyoko ne fut pas très étonnée à le voir. Il semblait assez nerveux, probablement à cause de Chika.
Il demanda à Tohma les mêmes choses que Kyoko, qui écoutait tranquillement assise sur le sol. Et alors que Masaru semblait réfléchir à ce qu’il allait faire, Kyoko se releva puis alla voir Satsuma et Kudamon. Le renard digimon ne fut pas étonné de voir le regard déterminé de la jeune fille.
-Tu viens nous parler de Chika et Piyomon, n’est-ce pas ?
Elle hocha la tête.
-Taishou, pourquoi n’est-il pas possible de laisser Piyomon en compagnie de Chika sans qu’elle n’intègre le DATS ? Chika-chan n’a que 10 ans, c’est très dangereux pour elle…
-Il est hors de question qu’elle intègre le DATS. J’ai déjà décidé qu’il en serait ainsi.
-Mais alors… Piyomon…
L’homme se leva de son siège et se dirigea vers la jeune fille. Par rapport à elle, il semblait être un ogre par sa taille et sa carrure.
-Kyoko, comprends bien que le rôle du DATS est de réguler l’activité des digimons venant dans ce monde. Nous ne pouvons faire une exception à la règle sous prétexte que nous connaissons Chika-chan.
Kyoko ouvrit la bouche, mais ne dit rien. Elle détourna le regard et serra les poings.
-Je déteste ça…
A cet instant, l’alarme s’enclencha, plus forte et rapide que jamais.
-Nani ?
-C’est le même signal qu’hier soir, annonça Megumi. Il est localisé au point R-14. Masaru est déjà sur place.
-Ce digimon voudrait attaquer Masaru-kun une nouvelle fois ?
-Quoi qu’il en soit, va au garage, Tohma et Yoshino t’y rejoindront.
-Hai !

Le digimon de la veille, Falcomon, s’était révélé facile à battre. Il était désormais à la merci des quatre membres du DATS et leurs partenaires. Ils étaient sur le point de l’achever quand une aura bleue s’interposa entre eux. Celle-ci grossit, jusqu’à faire 2 fois la taille de Geogreymon, qui était aussi haut que deux fois la maison de Masaru. Le digimon qui apparut devant eux alors fut particulièrement impressionnant. En entendant Satsuma leur ordonner le repli, elle sentit son cœur s’accélérer. Jamais encore leur taishou ne leur avait donné un tel ordre. S’il le faisait, c’était que leurs vies étaient en réel danger.


13) Le nouveau pouvoir de Masaru. Evolue, Risegreymon !

C’est sans grande surprise que Kyoko vit Witchmon tomber à terre, sous la puissance de Mercurimon, le digimon apparut pour protéger Falcomon. Les autres digimons en firent de même, incapable de continuer à combattre. En revanche, quand Piyomon s’élança, pour protéger Chika, et redevint un digitama sous le coup de l’explosion engendrée par son effort, Kyoko du retenir des larmes. Jamais elle n’avait vu un digimon aussi courageux et fou. Quand Mercurimon et Falcomon s’en allèrent pour retourner au Digital World, elle se sentit totalement impuissante. Le fait d’entendre Chika hurler le nom de son partenaire digimon lui déchira encore plus le cœur. La fillette, bien qu’encore debout, était anéantit de l’intérieur.

Quand tous furent enfin de retour au DATS, pour y être soigné, une dispute éclata entre Masaru et Tohma, qui étaient tous deux particulièrement énervés par cette défaite écrasante. Il fallut que Chika intervienne, en venant à pleurer, pour que tout le monde se calme.
-Pourquoi humain et digimon devraient s’affronter ? J’ai passé peu de temps avec Piyomon, mais nous sommes devenus amis ! Il doit y avoir un moyen pour que nous vivions en harmonie !
Les pleurs de la fillette, qui se retenait pourtant visiblement, apaisa définitivement l’atmosphère tendue. Soudain, la porte s’ouvrit, laissant entré un petit homme pincé qui hurla après Satsuma. D’après Miki, il s’agissait du supérieur de Satsuma, travaillant pour le ministère de confidentialité gouvernementale.
-C’est la responsabilité du DATS de maintenir les incidents impliquant les digimons dans l’ombre, et que vois-je ? A cette vitesse, vous ne serez plus capable de duper les citoyens bien longtemps !
Kyoko retient un grognement d’énervement. Pour qui se prenait ce type ? Il faisait à peine la moitié de la taille de Satsuma et avait une bouche encore plus grande que le taishou. Sans surprise, Masaru intervient en faveur de son supérieur, ce qui ne plut pas à ce « nain ». Seuls les excuses de Sayuri calmèrent l’intrus. Kyoko, même si elle savait que Sayuri avait raison, ravala mal sa salive, et sortit précipitamment, suivit par Salamon. Elle courut jusqu’à sortir du DATS. Quand elle fut enfin dehors, essoufflée et frustrée, elle prit une grande inspiration et hurla à plein poumons toute la rage enfouie dans son cœur.
Quand elle remonta, l’intrus était parti, tout comme Masaru et sa famille. Kyoko s’installa sur un siège, repensant aux paroles de Chika-chan. Après tout, elle aussi vivait en harmonie avec Salamon, tout comme Yoshino, Tohma ou Masaru. Pourquoi se battaient-ils au juste ? Pourquoi détruire des digimons ? Même si leur vie semblait infinie vu qu’ils renaissaient toujours, Kyoko commença à ne plus croire en ce combat qu’elle menait.
-Chika-chan a raison…

Quand Kyoko entendit l’alarme du DATS quelques heures plus tard, elle se releva si vite qu’elle fit tomber sa chaise, manquant d’offrir une belle bosse sur la tête de son partenaire.
-Kyoko ! Fait attention ! Un peu plus et j’étais une crêpe de Salamon !
Se calmant un instant, il vit que sa partenaire semblait tendue en regardant les écrans du DATS au dessus de sa tête.
-Kyoko, nani ?
Satsuma se releva.
-Kyoko, va retrouver Yoshino et…
Elle baissa la tête et tomba à genoux.
-Je refuse de continuer !!!
Miki et Megumi stoppèrent ce qu’elles faisaient pour se retourner, surprises. Satsuma et Kudamon échangèrent un regard interrogateur.
-Comment ça, Kyoko ? interrogea Kudamon.
Elle se releva et accourut jusqu’au bureau, où elle se cramponna, des larmes aux yeux.
-Je refuse de combattre un digimon qui pourrait devenir ami avec un humain !
-Nani ?
-Chika-chan a raison ! Nous ne devrions pas combattre les digimons ! Masaru-kun, Yoshino-san, Tohma et moi… même Megumi et Miki, ainsi que vous taishou, nous partageons tous un peu de notre vie avec nos partenaires digimons ! Alors pourquoi ? Pourquoi combattre les digimons alors que nous sympathisons avec nos partenaires ? C’EST INJUSTE !!!
Elle s’écroula sur le bureau, laissant ses larmes couler à son gré. Salamon, au sol, était très troublé par ce qu’elle venait de dire. Sa partenaire avait raison : pourquoi combattre les mêmes créatures avequi les membres du DATS sympathisaient ? Il sauta sur le bureau et caressa la tête de sa partenaire, qui respirait avec difficulté.
-Kyoko, il faut que tu saches que si nous n’étions pas là pour réguler l’arrivée des digimons dans ce monde, beaucoup d’humains seraient déjà morts.
-Pour ce que les humains font de leur vie, je ne vois pas où est le problème…
Salamon frappa sa partenaire, il ne pouvait laisser passer ça.
-Ne dis pas ça !!! C’est vrai, les humains ont beaucoup de défauts, mais jamais je n’ai regretté de t’avoir rencontré ! Tu es ma meilleure amie, la seule personne pour qui je sacrifierais ma vie sans hésitation ! Je crois en les humains, tout comme je crois en toi ! TU N’AS PAS LE DROIT DE DIRE UNE CHOSE PAREILLE, KYOKO !
Perturbée par cette soudaine déclaration, mais aussi par le regard en larmes du chiot digimon, Kyoko baissa la tête, ne sachant vraiment plus où elle en était. Elle plaqua ses mains sur les oreilles, essayant de résonner.
-Kyoko, tu vas rester ici pour cette fois, déclara Kudamon.
Elle hocha la tête. C’était la meilleure décision.

Le signal d’Aquilamon, qui était l’évolution de Piyomon, s’intensifia soudainement devant les yeux effarés des quatre membres présents dans la salle de contrôle. En serrant les dents, Miki annonça que Piyomon venait de devenir un digimon de niveau Parfait, Garudamon. Kyoko serra les dents à son tour. Ils avaient déjà eut du mal à maitriser certains digimons de niveau Adulte, alors un de niveau supérieur serait une vraie plaie. Surtout qu’il s’agissait de Piyomon.
-A-t-on une chance ?
-Je ne sais pas, confessa Kudamon après un instant de silence.
Kyoko se pinça les lèvres. Regardant le signal de Masaru au même endroit que le digimon, elle tomba accroupie.
-Pourquoi combattre ? Je n’aurais donc jamais la réponse…
Megumi s’écria alors, les yeux rivés sur son écran.
-Dites-moi que je rêve !
Kyoko accourut.
-Nani ? Nani ? NANI ?
-Geogreymon… il vient de passer au niveau Parfait.
Sur les écrans, un digimon couvert de métal était visible. Kyoko mit une main devant sa bouche. Salamon, regardant le digimon, fut impressionné.
-Il va battre Garudamon, né ? demanda-t-il.
-Oui, répondit avec certitude Kudamon.
Et en effet, quelques instants plus tard, le signal de Garudamon disparut. Kyoko fut soulagée.
-As-tu la réponse à ta question maintenant ?
Kyoko se retourna vers Kudamon. Elle réfléchit un instant, puis se tint droite.
-Nous combattons pour protéger les humains de digimons incontrôlables, comme Garudamon.
-Veux-tu encore combattre ?
La jeune fille n’eut même pas à réfléchir.
-Hai !
Satsuma se retourna, effectuant un sourire, dos à la jeune fille.
Par la suite, Miki annonça qu’elle avait trouvé une trace résiduelle dans le signal de Piyomon, mais qui ne lui appartenait pas. Il s’agissait du signal de Mercurimon. Définitivement décidé à aller battre Mercurimon au Digital World, tous approuvèrent d’un vif hochement de tête.
-Attendez. Je dois vous dire quelque chose à tous. Surtout toi Masaru.
Kyoko releva un sourcil en penchant la tête.
-Ces informations concernent ton père.
-Mon… père ?
Kyoko se tourna vers Masaru. Elle sentit dans son regard un important questionnement.


14) Ikuto, le garçon digimon ! Le protecteur de la forêt, Jureimon.

Satsuma resta calme et concentré. Ces informations devaient vraiment être importantes.
-Il y a 10 ans, un monde existant dans une autre dimension –le Digital World- fut découvert. Le ministère de confidentialité gouvernementale envoya des personnes spécialisées dans plusieurs domaines pour enquêter sur le Digital World. Ce groupe rencontra de nombreuses difficultés. Il furent attaqués par des digimons, leur camp fut détruit, et ils étaient en danger de ne plus pouvoir revenir dans notre monde.
L’auditoire de Satsuma était attentif. Kyoko serrait intensément son partenaire dans ses bras.
-Mais sous les ordres d’un seul homme, l’exploration évita un désastre. Et ils purent revenir sain et sauf dans notre monde.
Kyoko n’eut pas besoin d’entendre le nom de cette personne pour deviner de qui il s’agissait.
-Cet homme était le professeur Daimon Suguru.

-Le professeur Daimon disparut alors au Digital World. Aujourd’hui encore, nous ignorons où il se trouve.

Les paroles du taishou trottaient dans la tête de Kyoko. Depuis 10 ans, quelle était la probabilité pour un humain de survivre, sans partenaire digimon ? Proche de zéro. Et cela la rendait folle. Selon Satsuma, cette personne était quelqu’un de courageux, honnête et juste, alors pourquoi devrait-il mourir devant une cause juste ?

Plus loin, Yoshino essaya encore une fois de pirater la base de données du DATS, mais rien à faire. Les informations sur Daimon Suguru étaient visiblement étroitement protégées. Kyoko en déduisit qu’il s’agissait vraiment d’informations de la plus haute importance.
En rentrant ce soir-là chez elle, elle n’arriva pas à manger. Kyosuke et Tomoyo le remarquèrent immédiatement. Elle leur expliqua alors que sa prochaine mission la conduirait à quitter la maison quelques temps. Leur dire la vérité lui était alors impossible. Elle ne leur cacha pas cependant que sa mission pouvait être dangereuse. Si Kyosuke avait serré les dents pour ne rien dire, Tomoyo avait eut un regard très adulte et se releva.
-Reviens en bonne santé, onee.
Puis elle la serra fort dans ses bras. Cette nuit fut assez angoissante pour elle. Jamais elle n’était allé dans un autre pays, sur un autre contient, alors changer de monde lui semblait incroyable. Elle réussit cependant à dormir, en imaginant un monde semblable au sien, où des digimons vivaient en harmonie et, peut-être, les accueilleraient avec bienveillance.

Le lendemain, devant l’inventaire de leur équipement, et du fabuleux bento fait par Sayuri, Kyoko se sentit tout à fait confiante, aussi surprenant que cela puisse être. Cependant, Tomoyo ne trouvait pas que l’équipe avait tout ce qu’il fallait.
-C’est très bien tout ça, mais il vous manque l’essentiel !
-Ah oui ? Et qu’est-ce que c’est ? demanda Agumon.
La jeune fille, habillée d’une tenue de sorcière blanche et bleue et d’un chapeau des mêmes couleurs, sortit de son dos une baguette magique cylindrique.
-Un sort porte-bonheur !
Tous furent surpris, mais Kyoko s’y attendait. Sa sœur n’avait pas revêtue sa seule tenue de sorcière pour rien, surtout qu’elle était sensée envoyé le jour même à une personne qui la lui avait acheté sur internet.
-Pikalala piralala do re do ! fit-elle en tournant sur elle-même. Je veux que tout le monde revienne en bonne santé !
Puis elle tendit sa baguette vers les quatre membres du voyage et leurs digimons.
-Comme ça, je suis certaine que personne ne sera blessée…
Les larmes dans ses yeux contrastées avec le sourire confiant qu’elle affichait après son tour de magie. Serrant pour la dernière fois avant longtemps sa grande sœur dans ses bras, elle essuya ses larmes et lui indiqua qu’il était l’heure pour elle d’y aller.
Pour la fillette, le sourire que sa sœur lui avait lancé au moment de disparaitre dans le Digital Dive était un espoir. Kyoko ne sourirait pas comme ça si elle n’avait pas la certitude de revenir auprès d’elle.

Une fois transférés au Digital World, les quatre membres observèrent les alentours, surtout les deux filles, pour qui ce voyage était une grande première.
-C’est très différent de ce que j’avais imaginé, commenta Kyoko.
-Comment voyais-tu ce monde ?
-Je crois… un peu comme le notre…
-Baaaaka ! se permit Masaru.
Elle voulut répondre, mais le transfert de leur équipement venait d’apparaitre, et ils coururent pour le rejoindre. A quelques mètres de leur but, cependant, l’objet fut heurté par un boomerang venu de nulle part, ce qui détruisit leur matériel et provisions, au grand dam d’Agumon, qui pleurait déjà les tamagoyakis de Sayuri.
Ce qui inquiétait désormais le groupe était de quel digimon provenait l’arme. Ils se mirent en cercle, pour couvrir chacun un bout de leur vision et sortirent leur partenaire de leurs digivices. Aux aguets, tous furent surpris de voir le boomerang revenir, surtout Kyoko, qui était de dos par rapport à l’objet, ce qui la fit pousser un cri lorsqu’elle sentit l’objet passer à quelques centimètres de sa jambe.
-Personne n’aurait pu me prévenir ?!
-Ca a été trop rapide, expliqua Yoshino, le regard en mouvement.
Mais déjà, Masaru était après l’ombre du digimon qui les avait attaqué. Les autres ne purent que faire de même. Cependant, cette ombre était de forme humaine, on aurait dit un enfant habillé dans une tenue de forêt. Celui-ci cogna volontairement contre un arbre, qui déversa sur le groupe des graines rondes pourvues de pointes. Tous le groupe se retrouva obliger de se protéger. L’enfer continua quand Yoshino se retrouva la tête en bas, une plante gigantesque maintenant son pied dans sa gueule. Bien qu’elle ne se trouvait qu’à un ou deux mètres du sol, la jeune femme n’en était pas moins apeurée. Tohma et Kyoko se précipitèrent pour l’aider tandis que le « digimon » attaquait Masaru. Finalement sur ses pieds, les quatre humains et leurs partenaires regardèrent avec surprise leur agresseur : il s’agissait bel et bien d’un humain, un garçon de l’âge de Chika.
-C’est bel et bien un enfant humain…
-Comment ? s’exclama Salamon, les oreilles au garde à vous.
Personne n’oublia cependant le digimon posté à côté de lui : Falcomon.
-Ca veut dire que ce garçon est avec Mercurimon ?
-Vous, ennemi du Digital World ! dit-il. Je vous vaincre !
-Il ne parle pas très bien notre langue, nota Kyoko.
-Les humains détruisent la paix du Digital World. Je ne pardonne pas aux humains !
-Ne dis pas de bêtises ! C’est Mercurimon qui a détruit la paix !
-Ne parle pas mal de Mercurimon ! s’énerva-t-il. Mercurimon bon ! Tout digimon lui obéir !
Puis il leur lança à nouveau son boomerang, qui passa à quelques centimètres de la gorge de Kyoko. Puis il sauta au sol et tenta de les frapper avec son arme. Falcomon utilisa alors une attaque pour créer de la fumée.
Cependant, un brouillard dense se forma tout autour d’eux, ce qui n’était pas l’œuvre du digimon ninja.
-Sortez… d’ici… Sortez… de ma forêt !
Une voix qui semblait âgée, et en colère. Ce qui les commandait de partir utilisa des lianes pour ligoter Masaru et Agumon, mais l’intervention de Gaomon et Raramon les libéra.
-Bon sang ! Qu’est-ce qui se passe ?
A travers le brouillard, une forme gigantesque apparut. Il s’agissait d’un arbre très ancien, pourvu de plusieurs bras et qui était visiblement un digimon. En colère.
-Vous, stupides et violents humains… quittez cette forêt !
Tohma l’identifia : il s’agissait de Jureimon. Kyoko, comme ses amis, était impressionnée par sa taille et sa voix lourde. Chacun de ses mots semblait peser, sans haine cependant.
-C’est aussi un allié de Mercurimon ? s’inquiéta Masaru.
-Je suis le maitre de cette forêt. Je ne fais aucune alliance avec l’extérieur.
Tous furent terriblement stupéfaits. Encore plus quand Jureimon parla, sans bouger, à Falcomon et au jeune humain, leur informant que son ordre comptait pour eux aussi.
-S’il ne fait pas d’alliance, ça veut dire qu’il n’obéit pas à Mercurimon, né ? demanda Salamon.
-On… on dirait…
-Cela veut probablement dire que tous les digimons n’obéissent pas à Mercurimon.
Le jeune garçon s’énerva, répliquant encore qu’il allait les détruire. Il sortit alors de son dos un digivice semblable aux leurs, de couleur violette, et chargea de la digisoul. Falcomon évolua alors en un digimon autruche, Peckmon, qui s’empressa de les attaquer.

L’intervention de Jureimon fut décisive pour calmer les cinq humains et digimons. Bien que sa méthode, attaquer lui aussi, ne fut pas des plus tendre. Ceci permit cependant au groupe de comprendre sa colère : sous ses racines, des bébés digimons se trouvaient, protégés par le grand arbre digimon.
-Kawai !!! s’exclama Kyoko en les voyant. Omochikaeri !
-Ne dis pas de bêtises, fit Salamon.
-Mais alors, Jureimon les protégeait…
C’est alors que des pierres commencèrent à tomber du ciel, détruisant tous. Jureimon, incapable de bouger, observa impuissant les pierres l’encerclées, de plus en plus proches de lui. Quand Geogreymon, Gaogamon, Sunflowmon et Witchmon se mirent alors à détruire à tour de bras les pierres prêtes à s’écraser sur lui, il n’en revint pas.
-Incroyable… nous avons été sauvé par ses stupides et vicieux humains…
-C’est vrai, beaucoup d’humains sont stupides…
Kyoko sentit l’envie de dire « toi le premier » en réplique, mais Masaru continua et l’interrompit dans son élan.
-Mais c’est parce qu’ils sont stupides qu’ils peuvent se passionner. Ils peuvent même aller sauver un digimon bizarre sans arrière pensée.
-Ca explique pourquoi tu aimes tant combattre, dégaina enfin Kyoko en admirant ses ongles.
Masaru ne dit rien, mais son expression en disait long.
Jureimon leur indiqua que, dans le palais où résidait Mercurimon, une Digital Gate se trouvait, leur permettant peut-être de rentrer chez eux. Mais la distance entre leur position et le palais était grande. Plusieurs journées de marche leur coûterait pour atteindre leur objectif.


15) Mémoires de ma mère. Hurle Machgaogamon !

Depuis plusieurs heures qu’ils marchaient, ils avaient quitté la forêt de Jureimon, puis passé une étendue d’herbe et de fleurs pour finalement devoir passer par une vallée. D’abord obligé de descendre en rappel, ils trouvèrent rapidement un chemin, un escalier descendant pour être exacte. Tout à coup, Kyoko s’immobilisa en regard dans le vide, pensive.
-Qu’est-ce qu’il y a, Kyoko-kun ?
-Je me demandais juste… qu’est-ce que je ferais quand je serai rentré à la maison…
-Prendre un bain avec moi ! fit Salamon avec enthousiasme.
-Peut-être, fit-elle en riant. Et vous ?
-C’est évident, non ? Nous retournerons au DATS et…
-Je voulais dire… en dehors du DATS. Qu’est-ce que vous ferez ?
S’il fallut un temps de réflexion à Yoshino et Tohma, Masaru répondit du tac-o-tac.
-Je corrigerais tous les bouffons qui oseront se mesurer à moi ! Et je dégusterais les tamagoyakis de ma mère !
-Tamagoyakis…
Agumon ne semblait pas encore tout à fait remis de la disparition des plats de Sayuri quelques heures plus tôt.
-Personnellement, je pense que j’irai voir ma famille… J’ai l’impression d’avoir beaucoup de choses à dire…
-Yoshino-san ?
-Ce n’est rien ! Et toi Tohma ?
-Ce que je ferais ne concerne que moi.
-Quelle réponse dépourvue de sentiments ! s’irrita Kyoko.
-Et toi ? Qu’est-ce que tu feras, Kyoko-kun ?
-Déjà, je t’apprendrais à m’appeler « Kyoko-chan » ou « Kyoko-san ». Et ensuite… je pense apprendre à cuisiner auprès de Sayuri-san.
Tous furent assez surpris par cette dernière révélation.
-Bon courage, lui souhaita Raramon.
-Pourrait-on reprendre notre route ? questionna Tohma.

Après avoir descendu complètement les escaliers de pierre, ils durent à nouveau descendre en rappel, quand ils furent attaqué par des digimons araignées : Dokugumon. Si Yoshino, Raramon et Agumon furent rapidement capturé, les quatre autres réussirent à tenir, avec l’aide de Witchmon, qui faisait de son mieux vu le nombre incroyable de digimons. Les fils gluants de ses créatures l’énervaient de plus en plus, et ce n’était qu’une question de secondes avant qu’elle ne craque définitivement et n’utilise sa plus puissante attaque.
Cependant, juste avant qu’elle n’utilise son attaque, elle entendit un grand cri, sortit de la bouche de Kyoko. En baissant la tête, elle vit sa partenaire, les bras ligotaient le long de son corps par un fil rouge, puis sa partenaire fut tirée dans la direction d’où provenait le fil. Une ombre la rattrapa.
-Tu as l’air à mon goût, fit celle-ci.
Witchmon se rua vers cette créature qui osait s’en prendre à sa meilleure amie, mais celle-ci se déplaça rapidement. Néanmoins, Witchmon gardait une bonne distance entre elles, la rattrapant par moment. Pendant ce temps, Tohma, Masaru et Gaomon furent également capturés.

Capturés par Metalphantomon, les trois membres du DATS avaient revécu les pires instants de leur vie, ou leur plus grande peur, sous les yeux impuissants de leurs partenaires, jusqu’à ce que Tohma ne se libère et n’utilise sa digisoul pour attendre le niveau Parfait de Gaomon : Machgaogamon. Quand Metalphantomon et les Dokugumon furent détruit, ils estimèrent judicieux de remonter à la surface, quand Witchmon vola jusqu’à eux, juste à temps pour s’accrocher au rebord de l’endroit où ils étaient, visiblement à bout de force. Machgaogamon l’aida à se relever.
-Witchmon, où est Kyoko ?
-Qu’est-ce qui s’est passé ? Tu es blessée ! s’inquiéta Sunflowmon.
-Je vais bien, dit-elle sans grande confidence. Mais c’est Kyoko le plus important pour l’instant. Elle a été kidnappé pour un digimon.
-Quel digimon ?
-Je l’ignore. Mais cette espèce de… il m’a blessé pour que je ne puisse pas la protéger.
Serrant ses poings, le digimon sorcière se maudit elle-même de ne pas avoir été à la hauteur.
-Nous allons la sauver dans ce cas ! s’exclama Masaru en levant le poing.
-Montre-nous le chemin, je conduirais tout le monde, dit Machgaogamon en tendant sa main pour porter ses amis.
Witchmon ne se fit pas pria, remonta sur son balai, et vola à toute vitesse vers l’endroit que sa mémoire avait imprimé.


15-b) La digisoul de l’amour. Brille, Bastemon !

Witchmon s’arrêta, après quelques minutes de vol, devant une grotte. Elle était juste assez haute pour qu’elle puisse y passer, mais Machgaogamon était trop grand. Il dut redevenir Gaomon. Marchant aussi rapidement que possible, la sorcière digimon fit attention à ne pas se tromper de couloir. Mais sa mémoire, motivée par le désir de sauver Kyoko, semblait en parfaite connaissance des lieux. Ils arrivèrent enfin dans la salle où se trouvait Kyoko. La jeune fille était enveloppée dans une sorte de cocon, d’où s’échappait sa digisoul dorée.
Witchmon regarda immédiatement les alentours en préparant une attaque dans sa main. Mais il n’y a avait visiblement qu’eux ici.
-Où est passé cette petite vermine ?
-Tu lui demanderas si tu la trouves, répliqua Masaru. Sauvons Kyoko pour l’instant !
Il se précipita pour la sortir de là, mais sa digisoul l’en empêcha. Elle repoussa Masaru, pas avec force, mais assez pour qu’il comprenne le message. Il essaya cependant une seconde fois, et le message fut transmit avec plus de force, assez pour l’envoyer voler 5 mètres plus loin. Quand il se releva pour tenter une troisième fois, Tohma l’en empêcha. Inutile de se retrouver avec des bleus sur tous le corps pour rien.
-Qu’est-ce qu’on fait alors ? On attend tranquillement que ça se passe ?!
Witchmon n’était pas de cet avis, mais son regard fut alors attiré par ce qui semblait être un miroir. Mais l’intérieur semblait en mouvement.
-Venez voir !
Les autres accoururent, et elle toucha le miroir, qui s’enroba de digisoul.
-J’en aie assez qu’il se prenne pour mon père !
Les autres se retournèrent, pour voir d’où venait le cri, mais rien. Ils étaient seul. Witchmon vit alors Kyosuke, plus jeune de quelques années, dans le miroir.
-Qu’est-ce que c’est ?
-Kyosuke, ce n’est rien de plus qu’un cadeau, personne ne te demande…
Une femme, qui devait avoir à peine une trentaine d’année, ressemblant énormément à Kyoko, venait de parler.
-Si tu crois que je ne vois pas clair dans son petit jeu ! Je refuse de l’accepter ! Pourquoi t’es-tu mise avec ce vieux pervers ?! Tu aurais du continuer à attendre toosa…
Kyosuke se prit une gifle magistrale. La femme le regardait, les dents serrées, les larmes aux yeux.
-Comment peux-tu encore… Kyosuke, je refuse de rester ici un instant de plus, autrement, je sens que je vais te tuer !
Elle s’en alla, suivit par un homme plus vieux d’une bonne dizaine d’année, qui semblait assez embêtée par la réaction de son amie.
Les trois humains, leurs partenaires et Witchmon furent alors surpris de voir Kyoko, âgée de 9 ans, se ruer vers son frère et le pousser aussi fort que possible, sans vouloir lui faire mal.
-Baaaka ! Pourquoi tu as été si méchant ?
-Il ne mérite pas ma considération !
-J’ignore ce que c’est que ça, mais kaasan nous a appris à nous comporter correctement devant les gens, et tu as agis come un délinquant ! C’est pas bien !
-Elle trompe toosan avec ce vieux, j’ai le droit de m’interposer !!!
La petite Kyoko prit alors un regard plus dur, ses lèvres se pincèrent et son nez sembla se retrousser. Elle poussa de toute sa force son frère, le renversant.
-IL NE REVIENDRA JAMAIS !!! JE PREFERE AVOIR UN AUTRE PERE QUE LUI !!! TOOSAN EST MORT POUR MOI !!!
Puis elle s’enfuit dehors. Sur le palier de son immeuble, elle retint des larmes qui étaient déjà aux coins de ses grands yeux. Elle regarda autour d’elle, pour voir sa mère et son futur-beau père, marchant l’un à côté de l’autre. Elle se dirigea rapidement vers eux, ses problèmes semblant disparaitre.
-Wakaranai, souffla Masaru. C’est quoi tout ça ?
-Dame…
Tous levèrent les yeux vers Kyoko, pour la découvrir les yeux grands ouverts, comme terrorisée.
-Dame… Dame ! Dame !!!
Elle ne semblait pas les voir, encore moins les entendre.
Dans le miroir, Kyoko venait de s’arrêter sur le bord du trottoir, le bonhomme indiquant la circulation devenu rouge pour les piétons. Depuis toujours, elle savait que c’était dangereux d’outrepasser cette interdiction. Elle mit ses mains autour de sa bouche, pour amplifier sa petite voix.
-OOKASAMA !!!
Sa mère l’entendit, se mit à sourire et se retourna en faisant un grand signe de la main. Kyoko était heureuse, sa mère était déjà de bonne humeur. C’est alors que tout bascula.
-Moo… yamete !
Devant les yeux grands ouverts de la petite fille, un camion percuta de plein fouet sa mère, ainsi que son petit ami. Kyoko vit sans bouger sa mère voler sur 10 ou 15 mètres, du sang coulant du sommet de son crâne, son expression figée dans la neutralité. Quand elle percuta finalement le sol, elle ne se releva pas, ne bougea pas, n’émit aucun son. Les passants étaient horrifiés. Mais Kyoko encore plus.
-Okaa… sama ?
Dans le présent, tous étaient bouche grande ouverte devant l’horreur qu’il venait de voir. Tohma cru sentir le coup de poing que Kyoko lui avait donné le jour de leur rencontre. Elle aussi avait donc vécu cette douleur, de devoir contempler, impuissant, sa mère mourir, se vider de son sang, percutée par un camion. Witchmon comprenait enfin la douleur de sa partenaire, la tristesse qui émanait de son cœur lorsqu’elle l’avait rencontré sous la forme d’un digitama.
Dans le miroir, Kyoko, figée autant dans ses mouvements que dans son expression, commença à respirer fortement et rapidement. Son frère l’appela, courant rapidement vers elle. Il posa une main sur son épaule, le spectacle déjà observé avec effroi. Quand il la toucha, elle tomba au sol, sur le dos, son petit corps parcourut de spasme alors qu’elle avait sa toute première crise d’hyperventilation.
-Gomen nasai… Gomen nasai… Gomen nasai ! Gomen nasai ! Gomen nasai!!! GOMEN NASAI!!!!
Dans la réalité, le miroir se brisa en morceaux alors que la digisoul s’échappant du cocon augmenta. Kyoko avait les yeux tellement écarquillés que ses iris ressemblaient à deux minuscules points au milieu du blanc de ses yeux. Des larmes coulaient avec abondance de ses yeux, et son expression terrorisée donna un instant la chair de poule à ses amis. Mais ceci fut très court, car Witchmon n’en pouvait plus. Voir son amie dans un tel état la rendait folle.
-KYOKOOOOOOOOOOOOOO !!!
Elle se rua sur le cocon et le déchira avec ses griffes. Kyoko tomba sur le sol, enveloppée d’un liquide transparent. Immédiatement, Tohma se précipita vers elle, pour l’obliger à cracher le liquide qu’elle avait en bouche. Se remettant légèrement debout, la jeune fille sembla plus sombre que jamais.
-Vous avez vu, n’est-ce pas ?
Personne ne pu répondre. Masaru passa ses bras derrière sa tête, voulant faire semblant de ne pas comprendre.
-Vu quoi ?
-Ce qui a fait de moi un monstre… j’ai tué ma mère !!!
-Ne dis pas ça ! Tu n’es pas responsable, tu…
-Je suis restée là, à rien faire !!! Je n’ai pas bougé alors que kaasan avait besoin de moi !!! Je me suis comportée comme une égoïste ! J’ai préféré subir ma crise sans réa…
Tohma le gifla avec toute la force disponible dans son bras.
-JE T’INTERDIS ! Tu n’aurais pas pu sauver ta mère !!! Tu n’étais qu’un enfant, incapable de sauver sa mère ! Même si tu avais bougé, même si tu étais intervenue, ça n’aurait rien changé !
-Tohma…
Plus choquée que surprise, elle voyait dans le coin de ses yeux des larmes silencieuses, se retenant de tomber.
-Vas-tu la laisser déprimer tranquille ?
Les huit partenaires se retournèrent, juste à temps pour être complètement envelopper par un long et solide fil rouge.

-C’est la deuxième fois aujourd’hui où nous sommes fait prisonniers de la sorte ! s’indigna Raramon.
Les digimons étaient ligotés, leurs pattes derrière leur dos, sauf Witchmon, qui était solidement attaquée à un rocher. Les quatre humains étaient mains liés solidement par un fil, qui était accroché au plafond bas de la grotte. Si Masaru essaya en vain de briser ses liens, Kyoko ne bougeait plus du tout, contemplant en pleurant le sol. Tohma, de son côté essayait de déterminer l’identité de leur ennemi. Il n’eut pas à réfléchir longtemps, car des bruits de pas, nombreux, se firent entendre, quand le digimon les retenant captifs apparut. Il s’agissait d’une araignée rouge aux cheveux bleu clair : Arukenimon.
-Vous n’êtes pas très gentil vous trois, m’empêcher de déprimer au maximum mon repas !
-Comme si on allait te laisser manger Kyoko-kun ! Libère-nous et bat-toi comme un homme !
-Je refuse. Comme punition, vous allez me servir de dessert.
Tous frissonnèrent à cette idée. Le digimon regarda alors Masaru en grimaçant.
-Sauf toi, tu auras un goût infect, sans la moindre once de déprime…
Masaru se demanda s’il devait prendre ça pour un compliment ou une critique.
-Mais avant de manger, j’ai ramené quelqu’un du passé. Viens ici ! ordonna-t-elle.
Sortit de l’ombre une forme humaine, que tous reconnurent immédiatement, spécialement Kyoko. Il s’agissait d’Anna Tsukiyo, sa mère. Elle s’approcha et se planta devant sa fille.
-Ce n’est pas gentil ce que tu as fait. Je suis morte à cause de toi…
Kyoko baisa la tête.
-Tu es vraiment une vilaine fille…
La jeune fille écarquilla les yeux, comme horrifiée.
-Qu’est-ce… que tu as dis ?
-Vilaine fille, répéta sa mère avec un sourire mielleux en s’approchant d’elle. Très vilaine fille même.
Kyoko sourit.
-C’est tout ce que je voulais savoir.
Sa mère fut indéniablement surprise par son sourire, mais encore plus quand Kyoko lui envoya un puissant coup de pied sur la tempe, qui la projeta contre le rocher où était Witchmon. Personne n’en revint. Kyoko libéra alors inconsciemment de la digisoul sur ses liens, qui brûlèrent, puis en fit de même, toujours sans s’en rendre compte, pour ses trois amis et leurs partenaires. Au pied du rocher, Anna venait de devenir Bakemon, que Witchmon envoya valser d’un coup de pied.
-M’avoir fait revivre le pire moment de toute mon existence, j’aurais pu te le pardonner… avoir envisager de me manger, aussi…
Son corps commença à se couvrir de digisoul dorée.
-Mais utiliser le souvenir de ma mère, son visage, et tenter de déformer l’image que je conservais d’elle…
Elle était complètement recouverte de digisoul, son digivice tendu devant elle.
-URUSANAI !!!

Kyoko montra son digivice, affichant le message « Perfect Evolution » devant elle.
-Digisoul…
Elle leva son bras bien haut, la paume de sa main lui faisant face. Puis la plaqua fermement sur son digivice.
-FULL CHARGE !
Elle déplaça sa main sur le côté du digivice sans s’en détacher, puis libéra la totalité de la puissance de sa digisoul.

Witchmon sourit à son adversaire.

-Witchmon shinka !
Volant sur son balai, elle s’immobilisa et celui-ci se digitalisa, lorsqu’elle toucha le sol digital, ses vêtements se digitalisèrent à leur tour, laissant seulement place à sa forme féminine. Sur sa tête, une longue chevelure rousse se forma et se tressa, une pierre précieuse ornant le bout de chaque natte. Sur sa poitrine, un débardeur sans manche rouge se plaça et sur ses jambes un pantalon léopard apparut. Des griffes roses apparurent sur les pattes du digimon, ornés de bagues, de bracelets et de pierres précieuses. Derrière, deux queues apparurent ornés de deux bracelets en or. Sur sa tête, deux oreilles pointues apparurent avec des boucles d’oreilles en or. Enfin un voile violet se plaça sur son museau félin alors que ses yeux s’ouvrir pour montrer ceux d’un chat. Le digimon poussa un cri sauvage en frappant le sol et cria « Bastemon ».

Faisant face à son adversaire, Bastemon n’attendit pas la réaction d’Arukenimon et fonça, disparaissant un instant de la vue de ses amis, pour réapparaitre derrière l’araignée digimon et planta ses griffes dans ses pattes, ce qui l’obligea à tomber à terre. Bastemon disparut à nouveau un instant puis réapparut devant Kyoko.
-Merci de m’avoir encore rendu plus fort, Kyoko. Je vais le faire payer !
Ecartant les jambes, les bijoux présents sur tout son corps commencèrent à briller alors que le nouveau digimon se mit à danser.
-Vampire dance !
Arukenimon fut alors enveloppée d’une lueur bleutée, qui sembla l’affaiblir. Plus le temps passait, et plus Bastemon augmentait la rythme de sa danse. Il stoppa net après quelques minutes.
-Tu aimes aspirer le meilleur des gens, alors je fais pareil avec toi !
Arukenimon grogna de rage. Elle pouvait à peine bouger ses bras.
-Bastemon, achève-la !
Il ne se fit pas prier. Il s’élança, sans même utiliser sa vitesse et tendit ses griffes pour percer la poitrine de son adversaire. Arukenimon grinça des dents quand elle sentit le choc.
-Tu ne feras plus jamais de mal !
-J’emmène quand même un souvenir avec moi, fit-elle en regardant derrière Bastemon.
Sachant qu’elle allait mourir, le digimon félin se retourna, pour ouvrir la bouche et écarquiller les yeux d’horreur. Arukenimon avait pu lancer un de ses fils sur Kyoko, et celui-ci lui avait percé également la poitrine, exactement comme Bastemon venait de faire à son adversaire. Du sang coulait déjà de la blessure, et un filet de sang coulait du coin des lèvres de la jeune fille, qui regardait sa blessure sans réaliser.
Fou de rage, Bastemon enfonça sa deuxième patte dans la blessure de son adversaire, qui redevint instantanément un digitama. Libéré du fil qui l’avait transpercé, Kyoko commença à s’écrouler, mais Masaru la rattrapa.
-Kyoko-kun, tiens bon !
La jeune fille cracha du sang de sa bouche sur le sol.
-Gomen… je crois que… je n’apprendrais pas… à cuisiner avec Sayrui-san…
-Baka ! Ne dis pas ça !
La voix du jeune homme tremblait, comme son corps tout entier. Jamais il n’avait vu quelqu’un en train de mourir. C’était une terrible épreuve pour lui que de voir son amie ainsi. Bastemon s’agenouilla près d’elle.
-Ky-chan… ne meurs pas…
-Gomen nasai… Salamon… watashi… wa…
Ses yeux se fermèrent lentement tandis que sa tête tombait.
-YADAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!!!
Bastemon prit sa partenaire dans ses bras, de la digisoul recouvrant leurs deux corps.
-NE MEURS PAS !!!! JE T’EN SUPPLIE !!! JE MOURRAIS POUR TOI !!!
Libérant la totalité de sa digisoul, qui fut tel un grand feu aux yeux des autres membres du groupe, Bastemon regressa en Witchmon, puis en Salamon. Les autres remarquèrent alors que la blessure de Kyoko était presque guérit. Gaomon attrapa alors Salamon et essaya de le faire lâcher.
-Arrête ! Si tu perds encore de la digisoul, tu vas…
-Plutôt mourir que de la perdre ! Je renaitrais toujours ! ELLE N’A QU’UNE VIE !!!
Il libéra le peu de digisoul lui restant, puis regressa en Nyaromon, avant de s’évanouir. Kyoko se réveilla alors, totalement guérit. Elle se releva, pour voir son partenaire sous sa forme Bébé.
-Nani…
-Il a utilisé sa digisoul pour te guérir, expliqua Tohma. J’ignorais que la digisoul pouvait avoir des propriétés curatives.
Serrant son partenaire dans ses bras, Kyoko le remercia d’être aussi fou, lui avouant qu’elle l’aimait plus que tout.

Une fois sortit une bonne fois pour toute de la vallée, Nyaromon redevint Salamon, à la surprise de sa partenaire.
-Tant que tu seras vivante, je serais toujours fort !
-Salamon… baaaka ! dit-elle en posanr son front sur le sien.
-Quoi qu’il en soit, nous devons repartir.
-Hai hai, fit Masaru, épuisé.
Ils se remirent à marcher, quand quelques pas à peine plus tard, ils entendirent quelque chose tomber derrière eux.
-Yoshino ! Doshitano ?! Yoshino ? YOSHINO !!!


16) Falcomon est un ami ? Rage ! Blossomon !

Attendant devant l’entrée d’une grotte que Raramon avait trouvé pour héberger Yoshino, Kyoko, Salamon, Masaru et Agumon attendaient, sous l’œil vigilant de Gaomon. Le garçon et son partenaire effectua d’ailleurs les cent pas à côté de Kyoko, qui s’était installé sur un rocher, Salamon sur ses genoux. Masaru enrageait.
-Pourquoi est-on laissé de côté ?
-C’est dégoûtant de faire ça à Aniki !
-Miss Yoshino est une femme, expliqua Gaomon, très calmement. Il est normal qu’elle souhaite un peu d’intimité.
-Mais Tohma est aussi un garçon ! Et Kyoko est aussi une fille ! répliqua Masaru, en donnant un coup sans le vouloir à Agumon, qui gémit.
-Master a une licence de médecine. Et puis il n’avait pas besoin de l’aide de miss Kyoko.
-Ca fait plaisir quand on propose d’aller chercher de l’eau pour des compresses, maugréa Kyoko.
-Comment Tohma peut avoir une licence de médecine s’il a le même âge que moi ?! s’énerva Masaru.
-Master est une exception, dit-il toujours aussi calmement.
Masaru se retint de frapper le digimon devant lui et se contenta de hurler. Kyoko soupira et se coucha complètement sur le rocher, avant de se relever. Le simple fait de toucher la roche lui avait congelé le dos.
-Et toi, tu ne dis rien ? ça ne t’énerve pas que Tohma fasse comme s’il était le seul qualifié ici ?!
-Master est qualifié pour cette situation.
Le seul regard noir de Masaru suffit à Gaomon pour qu’il décide de se taire. Kyoko se releva et s’étira.
-On n’y peut rien, je n’y connais rien en médecine, et toi encore moins je parie.
-Mais il nous a écarté comme si on le gênait !
-C’est peut-être le cas… On ne sait pas ce qu’il peut dire à Yoshino seul là-dedans, fit-elle avec un sourire moqueur.
Masaru avait compris ce qu’elle voulait dire, mais trouvait l’idée absolument ridicule. Il s’éloigna avec Agumon en disant qu’il allait chercher de l’eau à la rivière.
C’est quelques minutes plus tard que Tohma sortit enfin de la grotte.
-Alors Tohma ?
-Elle a simplement fait un malaise dû à une surcharge de travail. Elle ira mieux si elle se repose.
-Yokata ! dit-elle en posant ses mains sur son cœur.
-Où sont Masaru et Agumon ?
-Aller chercher de l’eau, fit Salamon en montrant la direction qu’il avait emprunté.
-Je vous avais demandé de rester à proximité, il me semble.
-La rivière n’est pas loin je te signale ! fit Kyoko, les poings sur les hanches.
-Bon, allons le chercher. Raramon, reste avec Yoshino, nous n’en avons pas pour longtemps.
-D’accord, fit le digimon plante.
Kyoko, Tohma et leurs partenaires se rendirent donc près du cours d’eau, pour finalement voir Masaru jeter de l’eau sur Agumon. Tohma sentit une veine gonfler sur sa tempe.
-Masaru…. MASARU !
-Quoi ? Ne m’interrompt p…
Le garçon remarqua enfin la présence de ses collègues.
-C’est deux-là n’ont pas besoin de repos on dirait.
-Tout à fait, dit Gaomon, hébété.
-Masaru, je croyais que tu voulais te montrer utile, fit Kyoko.
-C’est de sa faute ! dit-il en pointant Agumon. Il a commencé à m’arroser ! En tant qu’homme, je devais réagir !
-N’oublie pas que je t’ai traité de poule mouillée, Aniki !
Une énorme bosse se plaça par la suite à l’endroit où Masaru venait de frapper le digimon. Les 6 partenaires remontèrent jusqu’à la grotte, où ils découvrirent le garçon de la veille et Falcomon, qui ne semblaient pas avoir une conversation tranquille avec Yoshino.
-Yoshino-san !
-Comment peux-tu t’en prendre à une personne malade ! Un homme ne s’en prend pas aux plus faibles que lui ! fit Masaru en courant avec l’intention de corriger le jeune garçon.
-Yamenasai ! fit Yoshino en retenant le garçon qui s’apprêtait à lancer son boomerang.
Soudain, une lueur violette entoura Yoshino et le garçon. Cet effet provoqua l’immobilisation de Masaru et la stupeur de tous. Quand la lumière arrêta de briller, le garçon s’évanouit.
-Ikuto !
Falcomon rattrapa son ami, puis se tourna vers les trois humains qui venaient de rentrer.
-Maudits humains ! Comment avez-vous osé infecter Ikuto avec ce virus ?!
-Un virus ? demanda Tohma. De quoi parles-tu ?
-Taisez-vous !!!
Il agita son aile libre et créa une forte bourrasque dans la grotte, et en profita pour s’enfuir avec le garçon.

Le lendemain, après que Falcomon ait accepté de les aider, pour Ikuto, ils étaient ensemble devant la grotte où Yoshino et Ikuto étaient allongés.
-Faites très attention vous deux, demanda Kyoko, qui devait rester veiller sur les malades.
-Daijobu ! On sera de retour avant même que tu aies le temps de t’ennuyer !
-Avoir des malades à charge n’est pas une partie de plaisir, corrigea Tohma devant l’énergie de son ami. Tu sauras t’occuper d’eux, Kyoko-san ?
-J’ai déjà du veiller à une semaine d’intervalle sur Tomoyo et Kyo-nisan avant de tomber moi-même malade. Je sais ce que j’ai à faire… de toute façon, je ne peux pas faire grand-chose sans le vaccin.
-On va le ramener rapidement, assura Masaru.
-Il faut partir maintenant, dit Falcomon.
-Itterashai ! fit Kyoko en s’inclinant.
Et déjà les cinq compagnons s’éloignèrent. Kyoko les regarda disparaitre de son champ de vision au loin.
-Itterashai…
-Ne t’en fais pas, ils sauront se débrouiller, assura Raramon.
-Ky-chan, allons nous occuper de Yoshino et du garçon !
-Oui !
Et elle retourna à grand pas dans la grotte. Elle changea les compresses sur leurs fronts aussi souvent que possible, et Raramon et Salamon se chargeaient à tour de rôle d’aller chercher de l’eau fraiche à la rivière. Plusieurs heures après le départ des garçons, Kyoko venait de changer la compresse de Yoshino, puis s’allongea un instant.
-Tu es fatiguée, Ky-chan ?
-Ce n’est rien, ne t’en fais pas. Je vais juste me reposer un peu.
Elle s’endormit à moitié, quand elle entendit Raramon.
-Ne dis pas ça.
-J’aimerais… être plus forte
Elle ne bougea pas, faisant semblant de dormir encore. Elle se releva cependant quelques minutes plus tard, quand Falcomon arriva, une sorte de flacon très petit dans son aile.
-Où sont les autres ? demanda-t-elle.
-On a été attaqué, ils sont restés pour combattre.
-Qui nous dis que tu ne mens pas ? demanda Salamon, déjà en position d’attaque.
-Rien ne le prouve, mais je vous promets que c’est vrai ! Le garçon avec Agumon m’a sauvé la vie et il me fait confiance pour donner le vaccin à cette humaine !
Kyoko l’observa un instant et vit à son expression qu’il ne mentait pas.
-Salamon, écartes-toi s’il te plait.
-Ky-chan ?
Elle se releva et s’approcha de Falcomon, qui recula d’un pas.
-Si Masaru te fait confiance, alors je veux aussi avoir confiance en ta bonne foi.
Falcomon l’esquiva et ouvrit le tube. A sa surprise, il versa la moitié du vaccin dans la bouche de Yoshino, puis le reste dans celle d’Ikuto. Elle se serait attendu à ce qu’il commence par son ami, plutôt que d’une humaine qu’il détestait.
-Ils seront guéri demain matin, annonça Falcomon.
Il essaya de porter Ikuto mais retomba par terre, se tenant l’arrière du crâne. Kyoko vint à son aide, remarquant une belle coupure.
-Qu’est-ce qui vous a attaqué ? ça t’a blessé en tout cas.
Il la regarda en grognant puis souffla « Blossomon ». Raramon apporta la trousse de premiers soins que Tohma leur avait laissé. Elle désinfecta puis pensa la blessure du digimon oiseau. Celui-ci se sentit mieux dès que le bout de tissu fut posé sur sa peau.
-Fait attention à toi. Même si tu redeviendras notre ennemi demain, je n’oublie pas que tu nous as aidé.
-Ky-chan, s’il n’y avait pas eut ce garçon, il aurait laissé Yoshino mourir !
-Salamon, ça suffit !
Le chiot digimon recula, non pas de peur mais de rage. Il avait peur que ce digimon ne fasse du mal à sa précieuse partenaire, et sa méfiance se ressentait.
-Mais il a raison. Je déteste les humains. Vous avez tué Yukidarumon et les autres ! Je ne vous pardonnerez pas ! dit-il en s’éloignant de Kyoko.
-Tué ? De quoi parles-tu ? Nous ne…
-De toute façon, ça ne changera pas ce que vous avez fait ! Alors dégagez !!!
Il créa encore une fois une bourrasque de vent. Kyoko plaqua ses mains sur son visage, comme la première fois, et quand la poussière disparut, elle se rendit compte que Falcomon était partit, avec Ikuto.
-Kyoko ! Tu devrais faire attention ! Il aurait pu en profiter pour te blesser !
-Salamon, je peux comprendre ton inquiétude, mais ne vois pas le mal partout.
-Tu es trop naïve, Ky-chan !
-Et toi, tu ne fais pas assez confiance aux autres !
-Chut ! Vous allez réveiller Yoshino !
Salamon s’éloigna et se posta à l’entrée de la grotte, trop énervé.

Quand Masaru et Tohma revinrent enfin, ils racontèrent leur mésaventure avec Blossomon. Kyoko les écouta avec attention, ravie d’avoir un peu de distraction. Elle se rendit compte avec ceci à quel point sa journée avait été difficile.

~~ A suivre ~~