Fanfics РPremi̬re cuite

Première cuite

écrit par Watergirl_89


statut : complet
type : oneshot
chronologie :   quinze ans après la fin de Digimon Savers
date d’écriture : entre 2007 et 2010


Dans la maison des Daimon, le repas se passait comme chaque soir : Masaru, Suguru, Agumon et Leormon se disputaient les tamagoyakis de Sayuri, qui souriait de joie, et Kyoko, qui souriait de lassitude. Masako et Shirase s’échangeaient encore une fois les légumes dans leurs assiettes, Sumaru mangeait au même rythme que son père, Guilmon avait la tête fourré dans une marmite que Kyoko avait préparé et le reste des digimons attrapaient, aussi vite que possible, la nourriture sur la table avec leurs baguettes ou leurs pattes. Quand le repas fut fini, Suguru et Sayuri débarrassèrent la table, tandis que Masako passait un coup d’éponge et un chiffon sec pour nettoyer la nappe en plastique.

En cuisine, une fois la vaisselle achevée, Suguru sortit quelques bouteilles du frigo alors que Masaru prenait les verres et les posa sur la table. Ce soir-là, Suguru décida de boire du saké et en remplit donc son verre. Il le posa en bout de table sans faire attention, trop occupé à rappeler au digimon lion sur sa tête qu’il n’était pas coiffeur.

-Mais allons, tu es tellement mieux quand c’est moi qui te réarrange ces méchantes mèches, dit-il d’un ton innocent.
-Tu veux me refaire la coiffure ? OK ! JE TE REFAIS LE PORTRAIT ALORS !!!
-TU OSERAIS ?!
-Toosan, Leormon, vous avez bientôt fini ? intervint Masaru.
Suguru, énervé, prit le verre à côté de lui, bu une gorgée puis regarda le verre.
-C’est de l’eau !
-Il n’est pas si vieux que ça ce saké, toosan…
-Non, c’est de l’eau du robinet…

Et en l’espace de quelques secondes, un déclic s’activa dans les têtes des deux Daimon. Kyoko, à l’autre bout de la pièce, tenait un verre contenant ce qui ressemblait à de l’eau… mais qui était en fait du saké. A la vitesse de l’éclair, Masaru lui prit des mains juste quand elle était sur le point de boire. Lui expliquant la méprise, elle fit la moue en prenant le verre d’eau qui lui était destiné.
C’est alors que Sumaru et Masako eurent eux aussi un déclic. Depuis toujours, ou du moins aussi loin que l’aîné pouvait se souvenir, leur mère était interdite de boissons alcoolisées, quelque soit l’occasion. C’est donc par pure curiosité qu’ils allèrent voir leur père.

-Toosan, pourquoi kaasan est interdite d’alcool ? demanda Sumaru.
-Elle a fait une grosse bêtise pour que vous ne vouliez plus jamais la voir saoule ? renchérit Masako.
Tournant son regard vers sa chère épouse, Masaru la questionna du regard. Elle se détourna et haussa les épaules. Ça devait bien arriver un jour de toute façon.
-Bon, je vais vous expliquez. Allez, asseyez-vous.
Obéissant à leur géniteur, les adolescents, le regard empli d’une lumière de curiosité piquée, regardaient leur père avec insistance.
-Alors, je pense que la meilleure façon de vous expliquer est encore de vous raconter tout.

Une vingtaine d’année plus tôt, à quelques jours du mariage de Kyoko et Masaru, une petite fête avait été organisée dans la maison Daimon. Humains et digimons présents s’amusaient dans tous les sens, surtout Suguru qui s’amusait avec le karaoké que Miki et Megumi avaient apporté pour un petit concours de chant. Si la voix de crécelle donna à tout le monde l’envie de bâillonner le survivant, même sa chère et tendre épouse, lorsque celui-ci proposa de boire un peu de saké, Yushima fut le premier à sortir une bouteille. A tour de rôle, il remplit les verres de chacun. Se défiant du regard, Suguru et Satsuma était sur le point de commencer une bataille de celui qui tiendrait le mieux l’alcool. En bout de table, Masaru et Kyoko souhaitèrent intérieurement ne jamais devenir comme ça. Ils burent ensuite leur verre.

Sumaru et Masako regardaient leur père sans comprendre.
-Où tu veux en venir ?
-Patience, j’y viens !
-Malheureusement, soupira Kyoko.
Devant la télé, Shirase et les digimons regardaient un animé d’un œil, mais écoutaient également le récit d’une oreille.

Masaru venait de finir son tout premier verre de saké. S’il lui était difficile de sentir une véritable différence entre avant et après la prise du dit liquide, sa future femme prouva le contraire dans son cas.
Premièrement, elle se ventila le visage avec une main, puis enleva sa veste, les joues déjà rougies. Comme il était à côté d’elle, Masaru ne manqua pas de remarquer l’attitude sa future femme.

-Ky… Kyoko ? Daijobu ka ?
-Oui, mais dis à beau-papa de mettre la clim’, il fait trop chaud.
-Trop chaud ? s’insurgea Yoshino, Ryo dans les bras. Tu veux que mes enfants attrapent la mort ?!
-Bien sûr que non, je veux que les petits jouent avec mon bébéééééééé !
Non seulement son expression était devenue complètement idiote, mais que dire de sa position. Toujours les jambes croisées, elle s’était penchée vers Yoshino, se tenait juste par équilibre. Qu’elle perdit quelques secondes plus tard.
-Ky… Kyoko ? Tu es sûr que ça va ?
-Oui oui ! Mais qu’est-ce que c’est que cette question, Masaru-kun ?
-Yushima-san, ne lui donnez pas un verre de plus, elle est déjà bourrée, ordonna Suguru en vidant son 5e verre de saké.
-Mais… je ne l’ai encore servie qu’une fois…
Tout le monde regarda la jeune femme qui, débout, tenait à peine sur ses jambes. Risquant de se prendre un coup de poing si sa future belle-fille l’apprenait, Suguru lui resservit un verre, qu’elle vida cul-sec, avant de s’effondrer dans les bras de Masaru.
-Elle… n’a aucune tenue face à l’alcool, on dirait, indiqua Satsuma.
-Comment est-ce possible ? demanda Kudamon sur son épaule.
-Certains humains ne supportent pas bien l’alcool…
-Mais à ce point, fit Yoshino, encore sidérée.
-Toi en revanche, tu tiens plutôt bien, mais tu deviens agressive après un certain nomb…
La remarque de Raramon fut étouffée dans l’œuf par sa partenaire, qui la déforma encore une fois.
Le lendemain, Kyoko était de TRES mauvais poil, à cause de ce maudit mal de crâne, mais surtout parce qu’elle avait l’impression étrange que tout le monde se moquait d’elle. C’est ainsi que Sayuri, la plus chanceuse, eut droit à une énorme poussée de cris, alors que Suguru et Masaru, pauvre d’eux, finirent la journée avec des bleus et des bosses un peu partout.

-Et voilà donc pourquoi votre mère est interdite d’alcool aux fêtes et réunions, acheva triomphalement Masaru.
-Excuse-moi, mais il me semble que tu ne te plains pas que je sois ivre quand on est au lit !
-C’est différent mon cœur…
-Tu disais pourtant que tu adorais que je prenne le dess…

La bâillonnant de sa main, ils se défièrent du regard, de l’électricité visible dans leurs yeux. En face d’eux, Sumaru avait une main appuyée contre sa joue, la bouche ouverte prêt à dire quelque chose. A côté de lui, Masako affichait clairement une expression de pitié mélangée à de l’effarement. Derrière le canapé, Shirase et les digimons haussèrent les épaules et reprirent le visionnage de leur animé.

-Je dois dire que je m’attendais plutôt à une anecdote du genre « maman a frappé un officier de police » ou quelque chose dans ce goût là quoi… mais alors ça…
A coté de lui, Masako avala sa salive.
-C’est… c’est pas héréditaire, né ? demanda-t-elle avec peur.
L’idée passa alors dans la tête des deux garçons Daimon, qui frissonnèrent à l’idée d’être saoul après seulement un verre de saké.
-Il va être beau mon mariage avec Mina-san si c’est ça, pensa Sumaru en regardant son verre de soda.
-Je ne suis pas pressé de grandir, VRAIMENT pas, souffla Shirase.

Fin de l’histoire