Avis sur Digimon Adventure tri : Kokuhaku

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L’Ă©quipe de Digiduo vous donne leur avis sur le film Digimon Adventure tri. kokuhaku.
Ces critiques ne reflètent que le point de vue de leur auteur, leur ressenti, et non une analyse totalement neutre de l’œuvre.
Cette rubrique contient de nombreux spoilers, il est conseillé de voir le film avant de la lire.
Logo Emilie

La critique d’Emilie

Après un second film qui n’avait pas entièrement su conquĂ©rir le cĹ“ur des Digifans et m’ayant moi aussi apportĂ© quelques doutes, ce troisième film est finalement arrivĂ©.  Qu’en ai-je retenu ?

Tout d’abord, j’apprĂ©cie que dès son commencement, on enchaine directement sur une suite directe de Ketsui : on voit rapidement la conclusion du festival du lycĂ©e ainsi qu’une superbe ouverture montrant un atterrissage d’un avion en catastrophe et illustre ainsi les problèmes qu’engendrent l’existence de Meicoomon infectĂ© mais aussi les actions que Maki et Daigo entreprennent avec mystĂ©rieuse organisation dans l’ombre de nos hĂ©ros.

Mon premier point nĂ©gatif s’amorce cependant assez vite lorsqu’on aperçoit Takeru et Hikari sonner Ă  la porte de l’appartement de Ken. En soi, cette scène serait bonne dans l’unique contexte oĂą ils viendraient de faire cette dĂ©couverte que Ken serait redevenukokuhaku1 Kaiser et cherchent Ă  comprendre. NĂ©anmoins, dans le contexte de la sĂ©rie Tri, elle pose pour moi un Ă©norme problème en ce qui concerne la cohĂ©rence mĂŞme de l’intrigue et de l’univers. Depuis le dĂ©but de Saikai, pas une fois, les hĂ©ros n’ont fait allusion Ă  Daisuke, Miyako, Iori et Ken. On s’est demandĂ© maintes fois si la sĂ©rie s’Ă©tait dĂ©cidĂ©e Ă  nier leur existence ou Ă  ne pas le traiter. Kokuhaku apporte la rĂ©ponse que non. Mais du coup, elle illustre que leur traitement a Ă©tĂ© très mal effectuĂ© et devient une grosse incohĂ©rence par rapport Ă  l’univers mĂŞme de Adventure. En effet, depuis Zero Two, quand Daisuke et les autres ont Ă©tĂ© impliquĂ©s dans leurs aventures, nos hĂ©ros ne les ont jamais laissĂ© de cĂ´tĂ© et les prĂ©venaient de tout ce qui pouvait arriver en rapport avec les digimon. Par consĂ©quent, lorsque des problèmes commencent Ă  survenir dans Saikai, la cohĂ©rence aurait voulu que nos hĂ©ros les appellent ou tout au moins les mentionnent. Après, l’idĂ©e mĂŞme de la sĂ©rie est de se focaliser sur nos huit hĂ©ros originaux. Pourquoi pas ? Je n’en ai rien contre. Surtout que Daisuke et les autres sont impliquĂ©s au final mais ont juste disparu ailleurs… Mais en cas, pour que la sĂ©rie ne se retrouve pas boiteuse Ă  cause de ce problème, il aurait Ă©tĂ© intelligent d’Ă©voquer Daisuke et les autres, ne serait-ce en disant qu’ils ont dĂ©mĂ©nagĂ© dans une autre ville, voire un autre pays, qu’ils vont Ă  une autre Ă©cole, qu’ils sont occupĂ©s par une activitĂ©, qu’ils ont fort Ă  faire avec leurs Ă©tudes… D’ailleurs, Miyako et Iori ont tous deux un examen d’entrĂ©e au lycĂ©e et au collège Ă  prĂ©parer, c’Ă©tait ainsi une justification facilement trouvable. Bref, il y avait d’excellents moyens de les Ă©voquer sans que les hĂ©ros se retrouvent Ă  les contacter directement et Ă  constater leur disparition. C’est donc vraiment dommage que la sĂ©rie Tri ait choisi une solution de facilitĂ© en choisissant de ne jamais les Ă©voquer avant ce troisième film.

kokugaku3NĂ©anmoins, hormis ce dĂ©tail assez gĂŞnant pour moi, le film reste finalement très agrĂ©able. A mes yeux, son point le plus fort est la gestion des Ă©motions qui est absolument poignante. Tout kokuhaku3d’abord, le traitement de Takeru et Patamon a Ă©tĂ© magnifique et arrachera des larmes aux plus sensibles. Nous savions depuis des mois que le petit Patamon serait infectĂ© aussi si ce n’Ă©tait pas du tout une surprise. Cependant, la gestion qui a Ă©tĂ© faite de Takeru se dĂ©cidant Ă  cacher Ă  ses amis ce douloureux secret est une excellente idĂ©e. C’est totalement en accord avec son traumatisme liĂ© Ă  la mort de son partenaire. Le point d’orgue de toute cette tension est sans le moindre doute le moment oĂą Patamon accepte de façon dĂ©tendue d’ĂŞtre tuĂ© s’il devient dangereux. C’est un passage Ă  la fois horrible, dur et magnifique, surtout ce qui suit lorsque les deux partenaires restent ensemble dans l’obscuritĂ© Ă  pleurer.

Ceci m’amène naturellement Ă  Ă©voquer la scène oĂą les digimon apprennent par la bouche de Hikari, possĂ©dĂ©e, puis Maki la possibilitĂ© d’un reboot qui sauverait le monde rĂ©el mais ramènerai le Digital World Ă  son Ă©tat initial. Tout d’abord, je souligne un grand effort du film qui a choisi de mettre en valeur les digimon, chose que Adventure et Zero Two n’ont jamais fait. Jusqu’Ă  Kokuhaku, les digimon servaient avant tout de figurants Ă  l’histoire et mettaient en valeur leur partenaire de part leur relation avec eux. Ici, nous voyions les digimon agir par eux-mĂŞmes, discuter de leurs problèmes  et prendre des dĂ©cisions  sur ce qui serait bon ou pas de faire. J’ai beaucoup aimĂ© leur ressenti initial sur l’Ă©ventualitĂ© d’un reboot qui supprimerait tout souvenir qu’ils ont et ne se rappelleraient plus de leur partenaire. Elle est superbement rendue par la rĂ©plique de Patamon « Je veux bien ĂŞtre tuĂ© mais pas oublier Takeru ». La suite oĂą on voit chacun des digimon profiter de moments de la vie quotidienne est tout aussi touchant. ce sont de petits instants qui semblent ne rien apporter mais malgrĂ© tout intenses en Ă©motions. Personnellement, j’ai eu un gros faible avec Tailmon surtout quand celle-ci demande Ă  chaque fois « On peut ? ».

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Au final, exception faite de l’ouverture avec l’atterrissage de l’avion, on a une seule vĂ©ritable scène d’action pour ce film mais bougrement efficace. Elle est prĂ©parĂ©e tout au long de chaque scène, on voit les digimon rĂ©flĂ©chir Ă  leur choix, profiter de derniers moments avec leurs partenaires, on assiste Ă  l’impuissance dĂ©sespĂ©rĂ©e de KĂ´shirĂ´ et Ă  Takeru qui craint encore de perdre Patamon. Du coup, la bataille est très tendue et bien rendue. La seule critique que j’ai, c’est que les hĂ©ros n’ont Ă  aucun moment pensĂ© Ă  faire Ă©voluer les digimon au niveau Ultime pour ĂŞtre certains de vaincre Meicomon puisque le but est de le coincer pour Ă©viter le reboot. C’est un peu Ă©trange et incohĂ©rent puisque quand on dĂ©sire quelque chose, la logique serait de mettre en Ĺ“uvre tous les moyens pour atteindre son but.

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L’après reboot est absolument dĂ©chirant, tout en muet avec une simple musique pendant qu’on observe des scènes oĂą les hĂ©ros sont dĂ©primĂ©s d’avoir perdus leurs partenaire. J’ai aimĂ© le traitement, tout Ă  fait proche de ce qu’est l’Ă©tat du deuil : on croit voir l’ĂŞtre aimĂ© partout, on est toujours triste mĂŞme en essayant d’aller de l’avant… Le rendu de ces sĂ©quences est pour moi parfait. Le seul dĂ©tail qui m’intrigue cependant, c’est l’apparition du sifflet que Hikari avait autrefois donnĂ© Ă  Tailmon Ă  la toute fin de Adventure. Puisque le Digital World a retrouvĂ© sa forme première et les digimon ont perdu tout souvenir, est-il rĂ©ellement possible que ce sifflet existe toujours puisqu’il n’appartenait pas Ă  l’origine au Digital World ? Est-ce une erreur provoquĂ©e par une volontĂ© de rappeler un Ă©lĂ©ment de Adventure ou un indice que le reboot implique une toute autre chose ? J’imagine que la rĂ©ponse sera apportĂ©e par les prochains films…

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Je vais Ă  prĂ©sent Ă©voquer Meiko dont le personnage gagne enfin un peu plus de traitement. Nous apprenons que son père travaille avec l’organisation de Maki et Daigo. Mais dans quel but ? J’imagine que cette question sera rĂ©pondu dans un film ultĂ©rieur. Nous dĂ©couvrons comment elle a rencontrĂ© Meicoomon et avons mĂŞme eu un mignon petit flashback oĂą le digimon a manquĂ© de se blesser et Meiko s’est coupĂ©e Ă  la place. J’ai bien aimĂ© le traitement qui lui a Ă©tĂ© fait de la montrer dĂ©sespĂ©rĂ©e et incapable de remonter la pente après la perte de son partenaire. Les interactions avec les hĂ©ros sont bien rendues : Sora jouant son rĂ´le de maman, KĂ´shirĂ´ qui l’interroge façon flic butĂ©, Mimi en amie compatissante, Takeru qui comprend sans aucun doute mieux que quiconque ce qu’elle ressent… NĂ©anmoins, malgrĂ© tous les efforts du film, je n’arrive toujours pas Ă  avoir de l’empathie pour elle.

Passons finalement au dernier point : la scène finale. Nous dĂ©couvrons Maki, qui dĂ©jĂ  comme par surprise peut se rendre au kokuhaku12Digital World. Nous l’avons dĂ©jĂ  vu avec un D3 noir semblable Ă  celui de Ken. Mais est-ce rĂ©ellement celui de Ken ? J’ai du mal Ă  accepter qu’il soit possible d’utiliser un digivice qui n’est pas Ă  soi. Du coup, cela voudrait-il que Maki serait aussi une Enfant Élue ? D’ailleurs, il a toujours Ă©tĂ© prĂ©cisĂ© dans cet univers qu’il faut possĂ©der un digivice pour aller au Digital kokuhaku11World et que toute personne ayant un digivice est un Enfant Élu. Le mystère reste encore entier mĂŞme si cette rĂ©vĂ©lation ne me pose aucun problème. Je trouve mĂŞme l’idĂ©e très intĂ©ressante. Je suis lĂ©gèrement plus sceptique sur l’apparition de Gennai qui serait l’identitĂ© du mystĂ©rieux Kaiser. D’abord, cela me soulage considĂ©rablement que ce ne soit pas Ken. J’avais expliquĂ© mes raisons de pourquoi j’Ă©tais contre cette Ă©ventualitĂ© lors de ma critique du film prĂ©cĂ©dent. NĂ©anmoins, Gennai ayant Ă©tĂ© toujours Ă©tĂ© un alliĂ©, est-ce crĂ©dible ? A moins qu’il n’y ait une raison plus profonde ? Bref, j’attends d’en apprendre plus sur le dĂ©veloppement qui va suivre de cette idĂ©e avant de prononcer un jugement.

En tous les cas, malgrĂ© les dĂ©fauts que j’ai eu Ă  Ă©noncer au long de cette critique, retenons tout de mĂŞme que ce film m’a apportĂ© un excellent moment et je le reverrai avec un vĂ©ritable plaisir. Cependant, vivement dans quelques mois quand viendra le quatrième film de cette sĂ©rie !


Dareen

La critique de Dareen

Enfin, après plus de 6 mois d’attente, kokuhaku est là. Attendu au tournant par de nombreux fans, il devait faire oublier la déception que fut ketsui en proposant ce que tout le monde attendait depuis le départ : du Digimon, au risque de perdre une partie de son public incapable de faire confiance une nouvelle fois à la franchise.
La bonne nouvelle, c’est que kokuhaku est sans doute le plus émouvant et le mieux rythmée des trois films sortis.

vlcsnap-2016-09-26-20h16m40s602Alors que l’on pensait que cette nouvelle sĂ©rie allait principalement tourner autour des Elus, devenus adolescents, il est Ă©tonnant de voir que ce sont les Digimon qui sont au centre de ce film. Plus encore, ce sont eux qui en savent plus que les autres, et qui font avancer l’histoire. Cette mise en avant des rĂ©els sentiments des huit Digimon principaux nous rappelle qu’avant d’être de mignonnes peluches, ce sont avant tout des partenaires dotĂ©s d’une forte personnalitĂ©, capable de tout pour rendre leurs amis heureux. Les nombreuses sĂ©quences oĂą nous les voyons profiter de la vie avec leur partenaire ne sont pas gratuites, permettant enfin d’offrir de l’émotion, sentiment abonnĂ© absent depuis le dĂ©but. Takeru, très froid dans les deux premiers films, se rĂ©vèle beaucoup plus fragile qu’il n’y parait, et se trouve rĂ©gulièrement Ă  l’Ă©cran dans des scènes très poignantes.

vlcsnap-2016-09-26-20h19m38s761Également, l’action fait son retour en force dans kokuhaku. Loin d’être gratuite, une énorme séquence de combat entre de nombreux Digimon est le climax du film, surprenant dans sa violence et son intensité, avec de nombreux rebondissements permettent d’éviter une conclusion attendue. C’est presque une réponse face aux nombreuses critiques faites dans le manque cruel d’action de ketsui. Cette partie du film ne se résume pas uniquement à de la simple bagarre, mais parle aussi de l’expression des sentiments des Digimon vis-à-vis de leur partenaire. Ce lien indescriptible est ici largement mis en scène durant tout ce spectacle, rappelant que même si les années ont passés, ce qu’ils ont vécu ensemble dans le Digital World reste encore très ancré dans leur cœur.

Cependant, il faut noter que si le rythme, l’action et l’émotion sont les gros points forts de ce film, il est frustrant de voir que peu de réponses sur cet univers sont finalement données. Certes, nous avons eu un monologue permettant de mettre en lumière l’actuel rapport entre le Digital World et la Terre, mais de nombreuses questions restent sans réponses, permettant même de se demander s’il n’y a pas de grosses incohérences scénaristiques liées, notamment, avec les deux premières saisons dont tri est la suite directe. Parfois, il semble étrange que les héros ne se posent pas les bonnes questions vis-à-vis de leur entourage, ne serait-ce que l’implication réelle de Maki, ou pourquoi ne sont-ils plus en contact avec les autres élus, de même que les Digimon évoluent de manière assez aléatoires. Il est évident que nous n’avons pas encore toutes les clés pour décrypter cette nouvelle série, mais arrivé à la moitié de l’histoire il est peut-être un peu frustrant d’en savoir si peu.

vlcsnap-2016-09-26-20h17m35s983Techniquement, le film comme à son habitude est d’une grande propreté dans ses dessins, mais peu porté sur l’animation réelle, en dehors des combats de Digimon. La ville reste vide, mais les décors basés sur des quartiers réels de Tokyo sont d’une grande beauté. La musique est mise en avant dans ce film, avec de très beaux morceaux lors des scènes d’amitié entre les élus et leur partenaire, mais aussi des morceaux plus stressants lors des combats, accentuant la gravité de la situation. On peut se poser des questions à propos de la légitimité de boku ni totte, la chanson originale servant d’ending à kokuhaku. Vendu comme une chanson composée par Yamato lui-même, on n’en fait aucune mention durant le film, diminuant son impact lorsque celle-ci apparait à l’écran. Un ancien ending comme keep on aurait sans doute mieux fait l’affaire afin de garder cet esprit nostalgique. Les fans reconnaîtront bon nombre de clins d’œil vis-à-vis de la série originale via l’ancienne tenue de Taichi ou le sifflet à la fin du film.

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On peut se poser la question si le manque de crédibilité de l’œuvre doit forcément prendre le pas sur le spectacle et la jouissance qu’elle propose. A mon sens, kokuhaku remplit suffisamment bien son contrat qu’il serait dommage de bouder ce titre en prétextant que des détails ne sont pas cohérents. Surprenant, émouvant, rythmée, Kokuhaku nous fait également rêver. Il ne reste plus qu’à patienter jusqu’au prochain épisode, avec cette fois beaucoup moins d’appréhension que le précédent. La machine est lancée, le Digital World est à portée de main, plus question de rester passif, l’aventure continue !


Demidevimon

La critique de Demidevimon

Ils l’ont fait ! Après un Saikai plaisant et un Ketsui à demi-teinte, nous voilà enfin avec un film qui fait grand honneur à Digimon Adventure. Simplement de l’honneur ? Non, beaucoup plus que cela.

vlcsnap-2016-09-26-22h35m50s229Kokuhaku a poussé dans un thème qu’Adventure et Zero Two n’étaient pas allé assez loin : la mort. Les digimons savent qu’ils ne sont pas éternels ; leur « mort » est proche, soit par l’infection, soit par le reboot qui effacera leurs souvenirs. A ce titre, les digimons vont se rencontrer, discuter, débattre et chacun va essayer de profiter le peu de temps qui reste avec leur partenaire. Takeru Difficile ici de parler d’une scène en particulier, la plupart sont dramatiques. On notera notamment la scène où Patamon demande à Takeru de le tuer si l’infection le transforme, la scène de la visite de Yamato chez Takeru, où ce passage magnifique où chaque Digimon profite de leur dernier jour servi par une OST inoubliable. A titre personnel, le passage qui m’a fait craquer est lorsque Gabumon demande à Yamato de lui jouer de l’harmonica. Pour tous ceux, qui comme moi, ont grandis avec Digimon Adventure, c’est tout une époque qui revient en tête. Et je ne suis pas le seul car Yamato le dit lui-même : « Je veux retourner à cette époque ».
Ces scènes n’auraient pas pu réussir sans un rythme plus présent et une réalisation plus travaillée que dans les 2 précédents films, à croire que les retours sur Ketsui ont porté leur fruit. C’est également la lenteur maîtrisée des scènes et l’OST à la fois belle et tragique qui mettent le plus en avant ces sentiments.

vlcsnap-2016-09-26-22h36m28s523Contrairement Ă  ce que l’affiche nous le promettait, ce ne sont pas seulement Takeru et KĂ´shirĂ´ les personnages centraux de cette histoire, ce sont les digimons. Jamais dans Digimon Adventure les partenaires n’ont pris autant d’importance. Finis les blagues et les sĂ©ances nourritures, la scène de rĂ©union sous le pont inverse les rĂ´les, ce sont les digimons qui ont des discussions sĂ©rieuses, acquièrent des informations et dĂ©battent des dĂ©cisions Ă  prendre pendant que leurs partenaires humains eux ne se soucient encore trop de rien. Les seuls Ă  rĂ©ellement se soucier de quelque chose, oĂą plutĂ´t Ă  dĂ©primer sont KĂ´shirĂ´, doutant de ses capacitĂ©s face au mur infranchissable que reprĂ©sente l’infection, Takeru qui n’accepte pas de perdre Patamon Ă  nouveau et Meiko qui ira jusqu’Ă  sĂ©cher l’Ă©cole.

Kôshirô a un développement qui ne trahit en rien son personnage. Toujours motivé, se battant d’arrache-pied via son ordinateur, sa déprime passagère sera rapidement oubliée par les belles paroles de Tentomon. Au contraire Takeru nous montre ici sa face déprimée, celle de l’enfant faible qu’il était sous Digimon Adventure. Pour lui, pas de réelle résolution, jusqu’au bout il n’acceptera pas la future disparition de Patamon, mais décidera malgré tout de retourner dans le Digital World. Les scènes avec Takeru sont très bien travaillée et permettent de mettre en avant le lien fort qu’il entretien avec son frère.

vlcsnap-2016-09-26-22h53m54s208Le scĂ©nario global avance petit Ă  petit, on nous parle de reboot, de mondes quantifiĂ©s, Maki est capable d’aller dans le Digital World, l’Empereur des digimon est finalement Gennai habillĂ© de noir… aucune rĂ©ponse ne nous ait rĂ©ellement donnĂ©e et nous continuons Ă  nous en poser. Beaucoup vont en voir un dĂ©faut du film, moi j’en vois une qualitĂ© : nous n’en sommes qu’à la moitiĂ© de la sĂ©rie, laissons les rĂ©ponses pour la fin. Concernant les « incohĂ©rences » souvent mises en avant par les fans comme l’absence de Daisuke, Iori et Miyaki alors que l’existence de Ken est avĂ©rĂ©e, je suis d’un tout autre avis. Je l’expliquais dĂ©jĂ  dans ma critique de Saikai et Ketsui, je reste persuadĂ© que les « incohĂ©rences » touchant la Team 02 n’en sont pas et font partie intĂ©grante du scĂ©nario prĂ©vu dès le dĂ©part. N’oublions pas le dĂ©but de Saikai oĂą l’on voit justement Daisuke et co. tomber dans une sorte de coma. Rien n’a Ă©tĂ© oubliĂ©, et nous revoyons dans Kokuhaku l’écran de l’ordinateur de Maki qui mentionne encore une fois l’existence de ces hĂ©ros. On retrouve ici la thĂ©orie de l’univers alternatif du Demiurge, qui pourrait Ă©ventuellement se confirmer avec certains propos du film : «[…]du nĂ©ant quantique Ă©mergeât des mondes presque identiques et pourtant diffĂ©rents».
Les réels incohérences sont les mêmes que dans les 2 films précédents : l’absence totale de personnes à Odaiba pendant les attaques, et le fait que les digimons restent au niveau champion sans chercher à gagner le niveau ultime ou méga.
Le reboot lui aussi donnera lieu à de nombreux débats sur les futures incohérences. On pourra noter Tailmon qui, n’ayant plus les souvenirs de son dur passé, restera toujours sous forme champion au quotidien ?

vlcsnap-2016-09-26-22h55m13s627J’ai été légèrement déçu de voir le film se terminer sur le Digital World. J’aurai trouvé plus beau et plus percutant le fait de le finir lorsque nos héros se retrouvent aspirés vers le Digital World. La dernière partie perd un peu l’intensité et l’ambiance morose qui s’est établi avant. Par ailleurs l’animation du Digital World est trop apurée, sans détail et sans magie. J’espère que Sôshitsu corrigera cela.

Mais ces points négatifs ne sont absolument rien face au film dans sa globalité. Le scénario n’a été ici qu’un simple prétexte pour développer le thème de la tristesse face à la disparition proche où plutôt sa propre disparition.

Kokuhaku nous prouve que même 17 ans après, Digimon est encore capable de nous faire ressentir de profonds sentiments, avec un film qui devient un indispensable de la saga Digimon Adventure. Je souhaite de tout mon cœur de fan que Sôshitsu sera du même acabit.