Interview des créateurs du Digimon Adventure Fandub Project

Présentation du Digimon Adventure Fandub Project

Site internet : digiadventure-fandub.fr
Chaîne YouTube : YouTube
Réalisation, adaptation et mixage : François Chambard
Synchronisation, management et direction : Aldric Seveno

Depuis la création de Digimon en 1997, coïncident avec l’émergence de l’internet dans les foyers du monde entier, les productions amateurs autour de cette licence sont légions. Dôjin, cover de chansons, fan-arts, etc. Mais pour la toute première fois en Français, un amoureux des monstres digitaux s’est lancé un défi de taille aussi dingue qu’ambitieux : créer de toute pièce un fandub francophone de Digimon Adventure depuis la bande son japonaise afin d’offrir aux fans de la licence une véritable version française de qualité au plus près de son original, et réparer le massacre accompli par Saban.

Lancé en juin 2020, un casting est diffusé visant d’abord les fans de la série à travers différents canaux, principalement les réseaux sociaux du web Digimon francophone. Deux qualités sont primordiales pour avoir une chance de participer à l’aventure : la motivation et le temps pour se consacrer dans un projet à long terme, et une volonté de dépasser ses limites en tant que comédien. De plus, chaque comédien enregistrant depuis chez lui (covid oblige), un matériel un minimum de qualité est requis pour un enregistrement propre. Ce contrôle effectué, il est demandé à chacun d’effectuer un petit test en doublant une séquence lié à un personne qu’il souhaiterait interpréter. Si la voix correspond et l’interprétation est juste, le rôle lui est confié. Mais parfois, certains comédiens sont redirigés vers un autre rôle, plus à leur mesure. Très rapidement, François et Aldric (du blog Gay and geek venu en renfort), joue de leurs contacts dans le monde du spectacle pour appeler quelques comédiens expérimentés afin de leur confier certains rôles plus compliqués à pourvoir.

Après un premier essai de diffusion en septembre 2020, la diffusion est finalement lancé pour de vrai en janvier 2021 avec le premier film, faisant office de pilote à la série. Le constat est sans appel : un résultat très professionnel, aussi bien la qualité d’adaptation que du mixage (pas évident quand chacun enregistre dans son coin avec un matériel différent) sans oublier les talent d’interprétation. Quand arrive le premier épisode avec l’ensemble des enfants élus et leur partenaire Digimon, on se rend bien plus compte que tout est perfectible. Certaines voix font mouches, d’autres sont plus mesurés. Mais au fur et à mesure que les épisodes sont diffusés (le dimanche soir sur facebook), le jeu s’améliore, les comédiens appréhendent véritablement leur rôle et le niveau ne cesse de grimper.

Mais en plus du doublage des épisodes, d’autres petites créations viennent embellir ce projet comme des reprises des génériques japonais par les comédiens, une petite rubrique de deux minutes à chaque fin d’épisodes où quelques personnages dialogues entre eux, et même des épisodes audio originaux !
Les deux responsables François et Aldric souhaitent coute que coute adapter la totalité de la série, et peut-être même ses suites. Une belle grande aventure !

Interview effectuée à la fin de la création de l’arc Devimon

Comment en arrive t-on à se motiver pour lancer un véritable fandub d’une série de 54 épisodes ?

François : Mon carburant principal c’est la frustration. J’avais en tête l’idée d’un fandub de Digimon depuis très longtemps car je trouvais dommage le traitement qu’a eu la série à l’époque. Ma frustration a explosé lorsque j’ai appris qu’ADN allait uniquement sortir Digimon Adventure dans sa VF d’origine (ndlr : depuis la VOSTFR est apparu sur Crunchyroll). Je me suis lancé à partir de là. J’ai commencé à tâtons, et c’est là où j’ai eu la chance de rencontrer Aldric pour débuter le projet. De plus, Digimon revenant sur le devant de la scène, je pense que c’était le meilleur moment pour se lancer dans ce projet.

Aldric : Ma motivation est différente, car François est d’abord venu vers moi. Avec le contexte de 2020 où je n’ai pas pu déménager en avril 2020 à cause du covid, j’étais dans un entre deux en attendant de pouvoir revenir à Lille. En plus je n’avais plus de travail. J’ai trouvé ce projet intéressant, d’autant plus que j’y retrouvais un côté un peu spectacle/troupe que j’avais lors de mes activités artistiques. Faisant en plus beaucoup de vidéos autour de Digimon à ce moment là pour ma chaine Gay and Geek, je me suis dit que ça allait me permettre de vivre à 300% la passion Digimon. Il y a le challenge de gérer une équipe (en tant qu’ancien producteur), et de prouver à François que nous étions capable de réunir une aussi grosse équipe avec au moins 14 comédiens principaux.

Quel est le processus pour réaliser un épisode entier ? (conception jusqu’à sa sortie).

François : Nous commençons depuis l’épisode japonais où nous réalisons des petites marques pour savoir à quel moment un personnage parle, un travail minutieux de timing qui se fait à l’image près. Ensuite je créé un projet sur After Effect pour y ajouter les bandes rythmo pour les comédiens. C’est après ce processus que je fais la traduction et l’adaptation, en me basant sur le script original japonais et une traduction anglaise. Selon la durée de la réplique, j’ajoute ou j’enlève des mots. Je découpe chaque épisode en scène que j’exporte, elles sont envoyées aux comédiens chaque semaine. Ils ont 2 semaines pour faire leur enregistrement. Aldric récupère les enregistrements, les recales comme il faut sur l’épisode, et moi je récupère chaque piste séparément par comédien.
L’étape suivante c’est de travailler le son. Je dois d’abord récupérer l’existant (bruitage, musique) pour tout recaler correctement. La dernière étape c’est le mixage où je m’occupe des voix, je corrige leurs défauts, je fais en sorte qu’on dirait que tout a été enregistré dans la même pièce car chacun enregistre de chez lui avec un matériel différent. C’est après tout ce processus que sort l’épisode. Entre temps, nous sortons une version beta permettant aux comédiens de s’écouter tous ensembles, que chacun puisse vérifier les défauts pour de potentielles retouches.

Vous avez fait le choix d’ouvrir le casting à des professionnels et aux moins professionnels (les fans). Quel regard portez vous sur ce choix maintenant que les 13 premiers épisodes (arc Devimon) est terminé ? Y a t-il des limites à travailler avec des débutants en comédien de doublage ?

Aldric : Le choix s’est fait sur le tas car quand le projet a été lancé, je ne pensais pas attirer de professionnels outre mes connaissances comme Shannon (Mimi) et dans une autre mesure Marion (Sora). Quand on part sur un projet bénévole sans aucun travail d’exemple à montrer, on pensait partir avec presque uniquement des amateurs et des fans de Digimon. Mais dès le début on a eu en plus quelques non-fans venus pour le doublage comme Noémie (Palmon) et Mélissa (Piyomon). La « professionnalisation » des comédiens est venue au fur et à mesure des castings, car lorsque l’on a commencé à sortir des épisodes, des gens ont vu que c’était très qualitatif. Dès lors nous avons eu un choix plus vaste de comédiens déjà expérimentés comme Sokalyne (Hikari) ou Stan (Etemon). On ne s’est pas fermé uniquement à eux car s’ils apportent une expertise et un gain de qualité, nous devons et pouvons également compter sur la passion dévorante des fans qui se sont engagés sur la durée, au moins deux ans de travail.
Quand je gère ces comédiens, je ne les considère pas comme des amateurs ou bénévoles, je leur parle de la même manière que mes anciennes troupes en leur demandant la même exigence. Sans cette exigence là, le fandub n’aurait fait que deux épisodes et se serait surement arrêté.

François : Amateur ou professionnel la question ne s’est pas posée car pour moi les qualités les plus importantes sont la rigueur et la motivation. Comme l’explique Aldric c’est un engagement sur 54 épisodes, et j’avais peur que certaines personnes se lancent juste pour tuer le temps. Et lorsque les premiers épisodes sont sortis avec des retours positifs soulignant la cohérence du projet, ça a offert un sentiment de fierté à nos comédiens qui se sont réellement rendus compte qu’ils vivaient d’une vrai aventure comme leurs personnages.
J’ai de la chance d’avoir rencontré Aldric qui a su apporter cette rigueur dans l’équipe tout en les considérant chacun comme des êtres humains, ce qui explique pourquoi tout le monde est encore là encore aujourd’hui en respectant les deadlines au possible.

Aldric : Il y a tout de même une problématique sur le niveau des comédiens amateurs, certains progressent plus vite que d’autres. Il y a un moment où il faut les booster un minimum car le train est en marche et il ne faut pas louper le coche !

Vous y répondez déjà un peu précédemment, mais voyez vous une différence dans le jeu des acteurs entre les fans de la série et les personnes la découvrant ? Une manière différente d’interpréter leur personnage ?

François : Pour moi il n’y a aucune différence si ce n’est sur le côté professionnel lui même. Pour des personnes comme Shannon ou Marion par exemple qui découvrent la série, on leur a expliqué quels sont les tenant et les aboutissant de leur personnage. Ensuite elles ont tout de suite saisi leur personnage. C’est très rare de les reprendre sur leur jeu. Au contraire des amateurs qui ont parfois quelques retouches à effectuer malgré une excellente connaissance de leur personnage.

Aldric : Pour les quatre comédiennes découvrant la série (Shanon, Marion, Mélissa et Noémie), c’est même une chance car elles découvrent leurs répliques au fur et à mesure des épisodes comme les professionnels arrivant dans un studio. Je trouve ça intéressant d’avoir ce point de vue là.

Au départ vous souhaiteriez n’avoir qu’un seul comédien par personnage, et pourtant on en retrouve certains sur différents rôles. Est-ce que cette cohabitation d’une même voix sur la série fonctionne comme vous le souhaitiez ?

Aldric : C’était mon obsession d’avoir un comédien unique par personnage. On s’est d’abord limité aux personnages principaux pour un casting unique. Mais au départ nous n’avions pas autant de comédiens sous le coude, donc nous avons proposés à ceux déjà en poste de faire quelques rôles minuscules. Par exemple Pyokomon dans l’épisode 4, il y en a 5 différents donc on a demandé à toutes les filles d’en faire + François qui a une voix féminine. Pour les rôles secondaires, c’était un peu plus compliqué de les recruter donc on a trouvé une manière de le fidéliser : on leur offre un personnage secondaire avec une certaine importance (ex : PicoDevimon) mais celui-ci arrivant dans tellement longtemps qu’on peut lui proposer un autre petit rôle dans un arc différent, mais avec une voix modulée pour qu’on ne puisse pas le reconnaitre. Évidemment, il faut absolument que le comédien soit bon et propose une voix suffisamment différente et maîtrisée entre les différents rôles. Aujourd’hui nous avons suffisamment de ressources, alors je limite à deux rôles maximum par personne.

François : Je pense pareil. Pour moi il est obligatoire d’obtenir 16 voix différentes pour les personnages principaux, tout en gardant le même comédien pour chaque stade d’évolution du Digimon. Pour les secondaires en effet, ça a été surtout dicté par les arrivés de chacun au fur et à mesure.

Quelles scènes ont été les plus compliqués à interpréter pour vous et votre équipe ? Votre préférée ? Celle que vous attendez le plus dans les épisodes à venir ?

Aldric : Au début on passait beaucoup de temps avec Hérisson (Takeru) et Débo (Kôshirô). On les a casté pour leur voix tout en sachant qu’elles partaient de loin en terme de comédie. Mettre la machine en route a été plus compliqué avec elles.

François : Le plus compliqué avec ce genre de fandub c’est qu’on ne peut pas être derrière chaque comédien pour toutes les scènes. On va être là uniquement si jamais une scène ne sonne pas comme on le souhaiterait.

Aldric : On demandait beaucoup à Shannon, la plus expérimenté de l’équipe, de faire du coaching à distance pour aider ses camarades car parfois pour quelques séquences c’est difficile. Avec Demi (Gomamon) qui module énormément sa voix dans les aiguës, on lui demandait d’être taquin et moqueur mais il a eu du mal à combiner sa voix et l’interprétation en même temps. Avec l’apport de comédiens plus spécialisé, on a la chance de pouvoir rediriger certains acteurs vers eux car nous n’avons pas la science infuse et préférons que ça soit les personnes plus expérimentés qui guident les autres lorsqu’il y a des épisodes compliqués.

François : Personnellement la plus compliqué pour moi fut l’épisode 8 avec l’arrivé de Devimon et Leomon. Étant le premier épisode véritablement censuré dans sa version occidentale, ce fut également celle qui m’a rendu le plus fier à partager une fois le travail terminé.

Aldric : Je n’ai pas spécialement d’épisode préféré, peut-être le 8 ou le 13, mais plutôt toutes les scènes où les personnages ont une interaction les uns avec les autres (la plage dans l’épisode 2 par exemple), car on se rend compte du rendu une fois que toutes les pistes sons sont mises bout à bout, et c’est ce qui fait vivre le fandub.

François : Dans le futur j’ai hâte de travailler sur Pinocchimon car il est mon personnage préféré, notamment dans l’épisode 43. C’est un méchant qui passe inaperçu en VF. J’ai été marqué par la VO car il s’agit du Dark Masters le plus développé, et quand il disparait, c’est une scène qui me laisse une vive émotion. Par ailleurs le 43 a tellement été censuré chez nous qu’ils ont passé la mort de MetalSeadramon du 42 au 43. Sinon j’attends énormément des scènes de l’arc Vamdemon, notamment une entre Kôshirô et ses parents.

Aldric : Comme j’adore Jô et Mimi, j’ai surtout hâte de jouer ces scènes dans l’arc Dark Masters.

À chaque fin d’épisode, une petite rubrique inédite a été crée où un Enfant Élu dialogue avec son partenaire sur un sujet. Comment se déroule le processus de création de cette rubrique ?

Aldric : L’idée provient de Demi et de moi-même, car après un call on s’est dit que ça serait bien que Jô et Gomamon ait une rubrique afin qu’ils aient des scènes où ils se prennent la tête. On a parlé de l’idée dans le groupe, et c’est resté dans la tête de Valentin (Tentomon). Une semaine après, Valentin m’appelle pour me dire qu’il a des idées pour toutes les chroniques, chaque binôme enfant et digimon, pour l’ensemble des 54 épisodes. Il a ensuite demandé aux comédiens s’ils souhaitaient écrire ou co-écrire chaque rubrique (celle de Mimi et Palmon sont bien écrites par Shannon et Noémie par exemple). Mais dans l’ensemble, Valentin chapeaute ça de A à Z. François eu l’idée d’incorporer des chibi durant ces scènes, il a donc demandé à un de ses amis artistes de proposer une petite animation durant la rubrique.

François : Je trouve l’idée génialissime car elle apporte une plus-value au fandub. C’est de la création pure. J’adore les bonus dans les Å“uvres en général. J’ai accepté avec comme seule condition de ne pas m’en occuper car je dois d’abord réaliser la série. Je ne fais qu’un contrôle final des répliques au cas-où.

Confinement oblige, en plus d’un casting hétéroclite sur toute la France, chacun enregistre de son coté. Comment développez-vous et entretenez-vous la camaraderie entre les différents acteurs ?

François : Nous le faisons avec plein de petits groupes. Nous en avons un sur messenger qui de base devait servir à donner des informations importantes, et est devenu un chat équipe. Nous avons un discord également. On organise des petits évènements à Noël, on fait une sorte de secret story en interne… En fait il ne se passe pas un jour sans que l’on se parle ensemble.

Aldric : J’ai entretenu deux traitements différents entre les 16 personnages principaux et l’ensemble du casting. En fait dans la vraie vie quand je monte un spectacle ou une troupe, je fais toujours un week-end d’intégration pour créer du lien entre les gens et développer l’alchimie entre eux. Ensuite selon les travaux (chaque arc), je créer un groupe spécifique pour donner les infos et discuter. On a organisé également un séjour tous ensemble, et il y a des afters après chaque diffusion public. Je suis très fier de la camaraderie qui s’est créé entre les gens malgré la distance.
Pour les rôles secondaires, tout le monde n’a pas la même implication car certains viennent simplement donner un coup de main pour une voix, d’autres ne sont là le temps de quelques épisodes. On fait quand même quelques animations groupées avec eux pour faire vivre le groupe. Avec le covid, beaucoup ont été séparés de leur famille et sont très content de retrouver un esprit de troupe tous ensemble avec ce fandub.

François : Je suis assez surpris par la bienveillance de tout le monde alors qu’ils ne se connaissaient pas du tout, et l’ambiance qui perdure toujours maintenant.

Êtes vous satisfait de sa réception de votre travail sur le web ?

François : J’ai été surpris par l’accueil de la communauté. On arrive à avoir une petite fanbase qui est toujours au rendez-vous et qui grossit. Mais je m’attendais tout de même à un peu plus de mobilisation de la part de la communauté.

Aldric : Globalement on a des commentaires positifs et optimistes. On va quand même chercher les commentaires en faisant du porte à porte sur les réseaux pour présenter le projet. Les proches de nos doubleurs sont présents, de même que Digiduo qui a cru au projet dès le départ. Cependant la communauté est beaucoup plus restreinte contrairement à celle d’un Pokemon par exemple, je m’attendais comme François à plus de mobilisation dans l’ensemble.

François : Ce projet est vraiment devenu une fierté personnelle dans tous les cas, plus ça avance et moins j’attends des retours du public.

Aldric : Quand on s’engage dans ce projet il ne faut pas le faire pour obtenir de la reconnaissance ou des louanges.

Après tant de travail pour ces 13 épisodes, quel bilan en tirez vous ? Peut-on s’attendre à une qualité encore supérieure dans les arcs suivants ?

François : J’aime bien tous les épisodes de Digimon Adventure. Même si les premiers épisodes sont très connus des fans, trop même, c’est un passage obligé pour présenter les personnages. De plus, c’est parfait pour le fandub car les comédiens ont du temps pour entrer dans leur personnage avant d’entrer dans le vif du sujet, de développer leurs capacités et les méthodes de travail. Les prochains arcs seront de plus en plus qualitatif.

Aldric : J’appréhende la suite car lorsque nous reprendrons nos vrais boulots à la sortie du confinement, nous n’aurons plus 100% de notre temps pour le fandub. j’espère que nous tiendrons le rythme d’environ 1 épisode tous les 15 jours. On a toujours besoin de main d’œuvre technique, donc si vous êtes intéressé contactez-nous !

Un mot pour nos lecteurs ?

Aldric : Tu as des compétences en After Effects, Premiere Pro, en montage son ? Rejoins-nous !
Si vous regardez les épisodes, on souhaiterions votre avis pour nous améliorer !

François : Si vous avez lu cet article et vous hésitez à regarder la série, essayez d’y aller sans apriori car même si vous avez du mal à oublier le doublage d’il y a 20 ans, on s’y fait vite ! Nous ne sommes pas en concurrence avec l’œuvre de votre enfance, je souhaiterais simplement vous faire découvrir cette Å“uvre comme elle a été pensé par les japonais

Merci à vous !